Depuis 70 ans aux côtés des chrétiens persécutés pour leur foi, Portes Ouvertes a suivi l’évolution des obstacles au droit de croire.
L’histoire de l’humanité est, hélas, pleine de périodes où le droit de croire est bafoué ou inexistant. Portes Ouvertes est témoin des restrictions mises en place dans le monde ces dernières décennies.
Les restrictions des régimes communistes
Pendant la guerre froide, la persécution religieuse était principalement causée par les régimes communistes, à l’Est de ce que l’on appelait le « rideau de fer », en Chine, à Cuba, et par les mouvements révolutionnaires en Amérique latine… Traités en ennemis politiques, les chrétiens ont été massivement envoyés dans des camps de travail, détenus ou même exécutés.
Les autorités verrouillaient alors l’accès à la littérature religieuse. Frère André s’était rendu en Union soviétique en 1986. Il témoignait : « En pleine Sibérie, j’ai visité une Église qui comptait une centaine de fidèles. Je n’y ai vu que deux bibles. »
Si la situation a changé après la chute du mur de Berlin pour l’Europe de l’Est, il reste encore aujourd’hui des pays communistes où le droit de croire est limité, comme le Vietnam et le Laos. En Corée du Nord, les habitants doivent adorer la dynastie des Kim. Croire en Dieu est considéré comme une trahison envers le régime et peut valoir l’exécution publique.
En Chine, le régime a décidé en 2017 de « siniser » les religions, c’est-à-dire de les rendre conformes aux valeurs du Parti communiste. Depuis 10 ans, elle a fermé des dizaines de milliers de lieux de culte.
L’intolérance de l’extrémisme islamique
Après l’effondrement du bloc communiste, l’extrémisme islamique est devenu le premier moteur de persécution des chrétiens. L’Arabie Saoudite exporte le wahhabisme dans les autres pays à population musulmane. Les groupes djihadistes se sont multipliés au Moyen-Orient (Daesh) et en Afrique subsaharienne (par exemple, Boko Haram au Nigéria).
En Somalie, le groupe terroriste Al-Shabbab, affilié à Al-Qaïda, traque activement les chrétiens. L’un d’eux témoigne : « Un mot de trop à la mauvaise personne et tu te fais décapiter. »
Parfois, ce sont les États qui limitent le droit de croire. En 2006, l’Algérie criminalise le fait « d’ébranler la foi d’un musulman », limitant indirectement le droit de ces derniers à changer de religion.

Le réveil du nationalisme religieux
Ces dernières années sont aussi marquées par une montée du nationalisme religieux : une seule religion pour tout un peuple. Cette vision des choses entraîne une méfiance envers les minorités religieuses et dévalue le droit de choisir sa foi et d’en changer librement.
Le renforcement de l’identité orthodoxe de la Russie, hindoue de l’Inde, ou islamique de la Turquie est un phénomène à suivre de près.