Je suis un cœur perdu en Atlantide. Non, pas l’Atlantide mythique mais la simple Atlantide de toute l’humanité, cette Atlantide qui a un jour sombré au fond de notre vie, de notre envie, de notre espérance déçue. Je suis un cœur perdu en Atlantide, l’Atlantide de tous les possibles de l’humanité démolie par la Londres de « 1984 »(2), par la soif de pouvoir de quelques-uns, par le lavage de cerveau que nous impose quotidiennement les médias, de la pub aux infos, tous adeptes d’un politiquement correct souterrain, pensée unique souvent défendue par les plus âpres adversaires(3). Je suis un cœur perdu en Atlantide, de ces cœurs remplis d’envie d’avenir, qui parlaient « histoire, liberté, univers »(4), gonflés d’espérance et auxquels on a dit que l’amour allait tout sauver. Mais l’amour on l’a passé à la moulinette, il a explosé dans les familles recomposées se décomposant, il a été déchiqueté sur la place Tahrir, égorgé quelque part au Moyen-Orient, ravagé par le cynisme des multinationales pharmaceutiques ou broyée sur l’autel collectiviste à moins qu’il ne soit néo-libéral.
Je suis un cœur perdu en Atlantide, issu de la génération X, celle qui croyait que rien n’était impossible tant qu’on y mettait l’argent et le temps nécessaire(5) mais qui n’a gardé comme idéal que l’argent, quitte à y perdre tout son temps. Je suis un cœur perdu en Atlantide, comme beaucoup d’humains émerveillés par les potentialités de l’homme et effrayés de voir ce qu’il en fait. Et il n’est pas ici question des grandes guerres et des famines volontaires mais de toutes ces petites trahisons quotidiennes, tous ces mensonges volontaires dont on avait jurés que ça, ce ne sera jamais moi…
Comme tous les cœurs perdus en Atlantide, je cherche la voie, le chemin, la sortie à cette impasse existentielle car « j'en ai marre d'être roulé par des marchands de liberté et d'écouter se lamenter ma gueule dans la glace, dis : est-ce que je dois montrer les dents ? Est-ce que je dois baisser les bras ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu »(6).
À Noël, Dieu fait homme est venu parcourir l'Atlantide. Il y est descendu, il en a connu la souffrance, la douleur et la mort. Il les a transcendés. À chaque cœur perdu en Atlantide qui croisait sa route, il disait « Suis-moi ». La route n’était pas plus belle, la route n’était pas plus facile ni moins douloureuse, mais elle prenait sens, elle avait une direction, elle n’était plus perdue entre Atlantide et Atlantide, entre nulle part et le néant. Il est venu et il reviendra, en attendant, il m’appelle, me permet de me retrouver en me disant : « Que t’importe, toi, suis-moi ! »(7).
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Le mythe de l’Atlantide
C’est Platon qui mentionne pour la première fois cette île imaginaire qui aurait été engloutie dans des temps très lointains. Le mythe a suscité un intérêt croissant à partir du Moyen Âge et a donné naissance à un grand nombre d'interprétations. Certaines cherchent à en faire un lieu qui aurait réellement existé. L'Atlantide demeure une source d’inspiration pour l'art et en particulier la littérature fantastique.