Monde d’avant et monde d’après

Complet Fait de société

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Caissiere
Le 12 mars dernier, le président Emmanuel Macron déclarait : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons. » Puis le 16 mars : « Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées (…). Le jour d’après (…) ne sera pas un retour au jour d’avant. »

De belles annonces

Au fil des déclarations suivantes, on a compris qu’il s’agissait de construire une société et une économie plus écologiques, plus solidaires, moins inégalitaires. Nous allions désormais prendre plus en considération « les derniers de cordée » dont le rôle essentiel a été mis en lumière par la pandémie : personnel soignant, caissières de supermarchés, transporteurs routiers… Nous allions aussi relocaliser des productions vitales comme certains médicaments et promouvoir une économie de circuits courts en encourageant à acheter des produits locaux.

Des prises de conscience

La crise suscitée par la pandémie a montré que nous avons bien plus besoinles uns des autres que nous ne le pensions : solidarité et coopération s’imposent pour traverser les crises. La logique de concurrence entre les sociétés et les humains nous a laissés démunis face à la crise. Rien ne justifie socialement que beaucoup soient si mal payés quand plusieurs s’enrichissent de façon démesurée.
Le confinement nous a rendus également conscients qu’il est vraiment difficile de vivre sans contacts directs avec nos proches, mais que nous pouvions par contre très bien vivre en consommant moins. C’est ce que ma dentiste m’a expliqué : auparavant, elle faisait du lèche-vitrine tous les vendredis après-midi et achetait régulièrement des habits. Elle a pris conscience qu’elle n’en avait pas vraiment besoin.

De douces illusions ?

Aujourd’hui, il apparaît de plus en plus que le « monde d’après » ressemblera à celui d’avant… En réalité, il est notamment le fruit de pressions du monde des affaires qui a imposé un système économique, dit « libéral », bâti sur la concurrence et la production à moindre coût. Sa vision du bonheur humain est fondée sur l’acquisition permanente de nouveaux objets et donc sur l’augmentation régulière du pouvoir d’achat.
Il n’est pas surprenant que les gagnants du monde d’avant n’acceptent qu’un minimum de changements et nous annoncent une catastrophe encore plus grande si l’on change trop les choses. Il faut consommer, acheter, dépenser l’argent qui n’a pu l’être pendant le confinement pour que l’économie et les affaires repartent comme avant. Le salut est dans la croissance économique.
Ceci confirme que nous sommes dans une société de production qui cherche par tous les moyens à écouler ses produits. Et tant pis si cette croissance génère de la pollution et une utilisation incontrôlée des ressources de la planète, et, in fine, des pandémies comme la Covid-19 !

Et nous dans tout ça ?

Que nous le voulions ou pas, nous sommes partie prenante de ce système. Mais nous pouvons aussi agir, déjà par notre manière de consommer. Nous pouvons aussi rejoindre des associations et participer à la vie politique locale. Des possibilités d’engagement existent, sans cynisme ni naïveté.
Auteurs
Pascal KELLER

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