« Il a été conçu du Saint-Esprit, il est né de la Vierge Marie. » C’est par ces mots que les chrétiens confessent, depuis les premiers temps de l’Église, la conception surnaturelle de Jésus.
Aussi surprenante soit-elle, la conception virginale n’a rien d’une légende tardive : elle est attestée dans deux des quatre évangiles, des récits sur la vie de Jésus, qui s’appuient sur les souvenirs des témoins oculaires des événements.
Précisons aussi que, malgré les importantes différences qui existent entre chrétiens et musulmans, le Coran rapporte lui aussi que Marie n’a été « touchée » par aucun homme avant de donner naissance à Jésus. Malgré la forte attestation dans les textes sacrés des deux plus importantes religions du monde, des incompréhensions demeurent.
Essayons d’y répondre.
Loin des caricatures, parfois alimentées par les chrétiens eux-mêmes, la conception virginale sert de preuve de la sagesse déconcertante du Dieu qui s’est humilié au point de devenir homme pour nous sauver. Laissons-nous donc interpeller !
Incompréhension n°1
Dieu, un coureur de jupons ?
Dans l’antiquité, certains dieux naissent de relations sexuelles. Ce n’est pas ainsi que l’Évangile présente la naissance du Fils de Dieu. Jésus lui-même a dit que Dieu est Esprit, il n’a donc pas de corps et ne peut en aucun cas coucher avec qui que ce soit ! La conception virginale affirme plutôt que, si Jésus est pleinement humain — c’est-à-dire qu’il est bien né d’une femme comme le commun des mortels —, son mode de génération est unique puisqu’il a été conçu du Saint-Esprit sans l’intervention d’un parent masculin. Pour être clair, Jésus a été conçu par l’Esprit, mais il n’est pas pour autant son géniteur !
Incompréhension n°2
Rester vierge, c'est mieux ?
Beaucoup s’imaginent que la foi chrétienne enseigne une morale rigide qui réprime la sexualité et exalte la chasteté, l’exemple suprême étant Marie la vierge ! Il est vrai que certains chrétiens ont pu, par le passé, tomber dans ce travers. Cependant, la Bible valorise les relations sexuelles dans le cadre du mariage, comme l’atteste le Cantique des cantiques, un livre biblique très sensuel. De plus, ce n’est pas en raison de sa virginité que Marie a pu enfanter Jésus, mais bien en dépit de celle-ci. C’est tout le sens du miracle : l’humanité a besoin d’un sauveur, mais il ne naîtra pas par la volonté ou les moyens humains. Comme l’écrit le théologien Henri Blocher : « La force de Dieu s’accomplit dans la faiblesse de l’homme, dans l’exclusion de l’homme et la faiblesse de l’humble jeune fille (1). »