« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » Reconnaissons que cette parole étonne dans la bouche de Jésus. Les croyants ne le voient-ils pas comme le « Prince de la paix » ? N’a-t-il pas enseigné lui-même : « Heureux ceux qui procurent la paix ? » N’a-t-il pas démontré par sa vie qu’il existait une autre manière de vivre que celle de la violence ? Alors, pourquoi parle-t-il d’épée ? Ces mots lui auraient-ils échappé ? Est-ce qu’il se serait contredit ?
Jésus et la paix
En fait, Jésus n’a pas caché que tous ne recevraient pas son message et que celui-ci susciterait des antagonismes profonds, y compris dans les familles. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre ce qu’il a précisé juste après : « En effet, je suis venu séparer l’homme et son père, la fille et sa mère, la belle-fille et sa belle-mère. On aura pour ennemis les gens de sa famille. » On le constate encore aujourd’hui, ceux qui n’acceptent pas le message de Jésus sont tentés de s’en prendre aux croyants. C’est relativement rare en Occident, mais bien plus évident dans des pays où la religion dominante ne le tolère pas. Le christianisme est bien aujourd’hui la religion la plus persécutée dans le monde.
Jésus et l’épée
L’épée est le symbole ultime de ce qui coupe, qui sépare, qui retranche. En matière de conviction et de foi, cette épée peut en venir à séparer des amis, des familles, des frères. Pensez à l’animosité qui peut exister entre les supporters de deux clubs de foot… Imaginez que les enjeux soient multipliés par 10 ou par 1.000 lorsqu’il s’agit de Jésus !
Bien sûr, Jésus ne donne pas à ses disciples l’ordre de s’armer et de trancher dans la masse. Au contraire, il les appelle à répandre la paix tout en se préparant à l’inévitable rejet qui accompagne leur tâche.
En attendant le royaume promis
Dans la Bible, Jésus a annoncé qu’un jour le mal sera détruit. Dieu établira alors une paix durable que rien ni personne ne viendra plus troubler. En attendant, des disciples seront méprisés, rejetés par leurs familles, emprisonnés et parfois même exécutés.
La paix que Jésus promet pour aujourd’hui n’est pas la paix entre les nations, mais cette paix intérieure qui habite ceux qui mettent en lui leur confiance pour le suivre. C’est cette paix-là qui l’a habité lui-même, y compris lorsqu’on lui a infligé les pires souffrances.