Partir en voyage, de belles plages et du soleil, ou des plaines à perte de vue, des monts enneigés…
Loin du quotidien
Le voyage est souvent perçu comme un temps à part, une escapade à la découverte de choses nouvelles. Le dictionnaire Le Robert définit ainsi le voyage : « Déplacement d’une personne qui se rend dans un lieu assez éloigné. » Pour beaucoup, il s’agira de vacances dépaysantes, bien méritées. Chacun se projettera dans ce qui le « déplace » le plus, afin d’échapper quelque temps à un quotidien plutôt rébarbatif ou contraignant. Pour d’autres, la lecture est également un voyage : un déplacement au fil des pages et des mots, à la rencontre de personnages inconnus, de contrées imaginées, de récits hors du commun, une plongée en réflexions poussées…
Et si la Bible faisait partie de ces livres qui « déplacent » ?
On se retrouve face à des coutumes, des personnages et des régions qui nous sont parfois totalement inconnus. « Au commencement* », dès la première page de la Bible, résonne alors comme les premiers pas d’un voyage peu commun en terre inconnue. Et nous voilà partis à la découverte de personnages eux-mêmes déplacés bien souvent de leur zone de confort : chassés d’un jardin « idyllique »*, sommés de quitter une terre pour mieux aller à la rencontre de soi et de Dieu, errant avant de pouvoir gagner une terre promise…
Et, tout comme nos protagonistes au cours de leur pérégrination, nous ressortons souvent un peu secoués, parfois grandis, parfois dubitatifs, traversés d’émotions diverses. Car il semblerait bien que le Dieu de la Bible veuille être constamment un « agent perturbateur » : c’est lui qui pousse en avant, qui appelle au mouvement, à quitter, à se mettre debout, à se déplacer, quand bien même certains semblent davantage en fuite.
En route ?
Alors, ces voyages sont l’occasion pour nous, lecteurs, de suivre ce mouvement, en nous laissant emmener à leur suite : en effet, ne nous arrive-t-il pas à nous aussi d’entendre cet appel à « quitter » nos acquis, comme Abraham, mais de peiner à saisir où aller ?
Ne sommes-nous pas comme ce peuple errant dans le désert en recherche d’une terre de repos, tournant en rond, désespérant de trouver une issue ? Ne sommes-nous pas de ces « fuyards » qui préfèrent éviter la présence de Dieu par peur, par déception, par colère ? De ceux aussi qui, pleins de fougue, se mettent en route malgré les dangers ?
Et si, finalement, découvrir ces pages était l’écho d’un appel lancé depuis longtemps ? Cela ne pourrait-il pas être le départ d’un voyage certes déroutant et inconfortable, mais aussi riche en rencontres et en découvertes ?
*Genèse 1.1 ; Genèse 3 ; Genèse 12.1.