Tout a commencé avec des cartes postales. Mon père voyageait beaucoup pour son travail, en France et à l’étranger. Il prenait toujours le temps de nous écrire. À chaque fois, il rapportait des souvenirs, une histoire. Je découvrais le monde à travers ses mots et ses images : l’Alhambra, l’Acropole, Sainte-Sophie… Autant de noms qui nourrissaient mon imaginaire d’enfant et mon désir d’ailleurs.
Plus tard, j’ai eu la chance de marcher sur ses traces et de faire moi aussi de beaux voyages. Chacun d’eux m’a permis d’apprécier l’incroyable beauté du monde, mais surtout de faire des rencontres qui ont donné du sens à ma vie.
Chaque destination m’a ouverte à d’autres manières de penser et d’envisager l’existence. Vivre à New York, Singapour ou Cologne, c’est expérimenter une diversité fascinante. En Inde, j’ai été confrontée à une réalité brutale. Voir tant de familles vivre dans la rue m’a profondément bouleversée. Cette expérience a élargi mon regard, creusé en moi un sentiment de solidarité.
Voyager m’a transformée. J’ai appris à aimer plus largement, à reconnaître notre humanité commune au-delà de toutes les frontières.
Mais mon plus beau voyage n’a pas été géographique. Il s’est joué à l’intérieur de moi. Un jour, à l’étranger, loin de mes repères et de ma famille, j’ai fait une rencontre décisive. Inattendue ! Dans ce vide apparent dans lequel je me trouvais, Dieu est venu à moi. Il ne s’est pas imposé. Il m’a simplement ouvert les bras.
Et j’ai compris que ce que je cherchais à travers tous ces ailleurs, c’était Lui. Il avait toujours été là, il m’attendait…
Anne-Marie Delaugère