Le Père Martin

Complet Réflexion
Conte de Tolstoï.

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Cordonnier
Le père Martin était cordonnier. Il vivait seul dans une petite échoppe qui lui tenait lieu de chambre, de cuisine et d’atelier.
Le soir du 24 décembre, il se dit : « Si c’était demain que Jésus naissait, je saurais quoi lui offrir ! ». Il se leva, prit sur son étagère deux petites chaussures de bébé en cuir blanc bien mou, fermées de boucles argentées : « C’est mon travail le plus fin ! » se dit-il.
Cette nuit-là, le père Martin entendit en rêve une voix : « Martin ! Tu as envie de me voir ? Demain, je passerai devant ta fenêtre. Ouvre-moi. J’entrerai et viendrai m’asseoir avec toi. » Nul doute, c’est Jésus qui lui parlait ! Il se leva tôt le lendemain, activa le feu, balaya son atelier, rangea toutes ses affaires. Il prépara du café, du lait, du pain et du miel. Et il courut se mettre à la fenêtre pour guetter son invité.
Un balayeur passa devant chez lui, soufflant dans ses deux mains. « Pauvre homme, se dit le père Martin, il doit être gelé ! ». Ouvrant sa porte, il le héla : « Entre, mon ami, viens te réchauffer ! J’ai là un bon feu et du café chaud ! ». L’homme ne se fit pas prier. Il entra et passa un moment en sa compagnie.
Une heure plus tard, le père Martin aperçut une femme pauvrement vêtue, un bébé dans les bras. Elle semblait si fatiguée. Il lui demanda : « As-tu besoin d’aide ? La femme répondit : « Je vais à l’hôpital avec mon enfant. Je suis malade et je suis seule chez moi... ». Le père Martin répondit : « Entre ! Assieds-toi. Prends cette tasse de café chaud. Et voici une tasse de lait au miel pour ton enfant... ». Le père Martin remarqua que l’enfant avait les pieds nus. Il se leva et prit sur son étagère les petites chaussures blanches qu’il aimait tant. Elles allaient à merveille aux pieds du petit. La mère le remercia et repartit.
Le père Martin se remit à guetter par la fenêtre...
Le cœur bien lourd, il alla se coucher le soir venu. Il n’avait point vu Jésus.
Soudain la pièce fut inondée de lumière. Martin vit le balayeur et la mère avec son enfant. Ils lui souriaient : « Ne suis-je pas passé devant chez toi aujourd’hui, Martin ? Ne m’as-tu pas offert à boire et à manger devant la chaleur de ton feu ? »
Alors, il entendit une voix douce, répétant ces mots de Jésus : « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu (…). Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites*. »

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*Matthieu 25.35-36

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