Il fait nuit, le silence règne. Salomé entend frapper à la porte de l’auberge. Ses maîtres sont déjà couchés…
Une naissance pas ordinaire
Il faut dire que les derniers jours ont été chaotiques ! L’autre soir, un couple est arrivé : la femme, enceinte, était essoufflée, son mari semblait désemparé. Même s’il n’y avait plus de place, ils se sont tous mobilisés pour les accueillir. Ils ont aménagé une « chambre » près des animaux, sur la paille – au moins il faisait chaud ! Les femmes de l’auberge se sont relayées auprès de la jeune maman, et elles continuent de prendre soin d’elle. Ce ne doit pas être facile d’avoir son premier enfant loin de ses proches, dans un endroit inconnu… C’est chaotique, mais cette famille est si gentille ! La maman, Marie, est émerveillée de tout, et son mari, Joseph, fait tout ce qu’il peut pour aider. On voit qu’il veut bien faire.
Des visiteurs inattendus
Salomé se lève et va ouvrir. Elle découvre un petit groupe d’hommes, manifestement étrangers. Son impression se confirme lorsqu’ils commencent àparler avec un fort accent. Ils disent qu’ils ont suivi une étoile et qu’ils viennent de la part du roi Hérode pour honorer le futur roi des Juifs.
Salomé se demande si elle a bien compris ce qu’ils racontent. Elle les fait attendre près du feu pendant qu’elle va réveiller son maître. Encore endormi, il arrive en râlant. Lui non plus ne comprend pas de quoi il est question. L’étranger lui redit la même chose, mais l’aubergiste reste sceptique.
Une étoile extraordinaire
Alors l’un des étrangers le prend par le bras, le conduit dehors et lui montre, là-haut, dans le ciel, la fameuse étoile. Salomé, emportée par sa curiosité, les suit et regarde. L’étoile brille, si fort ! Elle n’a jamais vu quelque chose comme cela. On dirait que l’étoile va tomber sur le toit de l’auberge, tant sa lumière est intense et proche.
L’étranger s’agite et demande si un enfant est né. L’aubergiste le conduit dans l'étable, et réveille Joseph et Marie. Il leur explique la situation en chuchotant, pour ne pas réveiller l’enfant. Les parents paraissent étonnés, mais font entrer le cortège d’étrangers.
La lumière attendue ?
Sans se soucier de l’incongruité du lieu, les étrangers déposent, solennellement, plusieurs boîtes au contenu précieux au pied du berceau improvisé. Puis ils s’agenouillent, non, ils se prosternent, et se mettent à psalmodier dans leur langue, comme s’ils priaient… Salomé est choquée : prier un enfant ? On ne prie que Dieu !
L’air semble changer, se charger de majesté. Personne n’ose bouger. Salomé regarde l’enfant, comme captivée, contaminée par la paix joyeuse de ces hommes surgis d’ailleurs. Une pensée survient : et si cet enfant, ce Jésus, était l’espoir de son peuple, la lumière qu’elle attend depuis si longtemps ?