Je suis mariée, mère de deux filles adultes et grand-mère. J'ai bientôt 60 ans. Mes parents n'ont jamais pratiqué. Mais comme j'avais un oncle prêtre, il m'avait incitée à suivre le catéchisme et j'ai été longtemps Guide de France. Puis, j'ai tout laissé tomber.
La lecture des livres de Michel Quoist, surtout «Prières», a été un 1er déclencheur de recherche de Dieu. À 15 ans, je me souviens m'être mise à la fenêtre et avoir regardé les étoiles et le ciel en disant: «Dieu, si le Jésus dont parle Michel Quoist existe, alors j'aimerais bien le rencontrer».
La prière de l’athée
À 18 ans je cherchais Dieu partout, y compris dans la religion Bahaï que mon frère pratiquait. Je le cherchais partout en fait. Je rentrais aussi dans les églises pour faire ma prière de l'athée: «Ô Dieu si tu existes, révèle-toi à moi».
Un jour, je rencontre par «hasard» des chrétiens évangéliques qui organisent une réunion dans la rue. Ils me donnent une Bible, je commence à suivre leurs réunions et je les suis même pendant 9 mois.
Le 18 février 1967, je séjourne avec mon père et un de mes frères à Orcières Merlette, une station de ski dans les Alpes. Vers 23 heures, alors que nous jouons à un jeu de société, je sens une force très puissante qui m'attire dehors. Je m'excuse et je leur dis: «je sors». Je m'habille chaudement car il y a un mètre de neige. Je monte directement dans la montagne, il y a une trace de pas que je suis, mais je ne sais où je vais. Il fait nuit.
De surprise en surprise
Subitement, en face de moi, je vois une immense croix, adossée contre une petite chapelle. À mon habitude je veux entrer dans cette chapelle pour y faire ma prière de l’athée mais la chapelle est fermée. Zut! Quel dommage! Alors je me dis «Bon eh bien, je vais aller devant la croix». Je me mets à genoux devant cette croix (dans un mètre de neige!) et je dis: «C'est la dernière fois que je prie, cela fait neuf mois que je prie sans que Dieu me réponde. C’est un ultimatum, si tu existes, réponds moi, et si tu n'existes pas, c'est bien dommage...»
Craignant de me tromper de Dieu, j'énumère tout ceux que je connais: Allah, Krishna, Bouddha, etc.
C'est en disant «Christ» que je sens que là il y a quelqu'un qui écoute, qui est là. Alors je dis: «Christ, je te donne ma vie, réponds moi». Toujours pas de réponse. Alors je «lâche prise» et je dis cette phrase: «Dieu, je n'en peux plus, je te laisse faire. Je dois rentrer, ils vont s'inquiéter». Je me relève, désespérée, ayant abandonné la lutte, pensant qu'il n'existe aucun Dieu dans cet univers.
Alors que je redescends vers l'hôtel, une vague extraordinaire de paix m'envahit. Je sais que j'ai dit ce que je devais dire, mais je ne sais pas encore que j'ai rencontré Dieu.
Le lendemain dans ma chambre, mon père (à l'époque athée) prend une photo de moi. Est-ce parce que je rayonne de la présence de Dieu? Il me dit en tout cas: je ne sais pas ce que tu as ce matin, tu es très belle». Je pense bien que c'est la seule fois de ma vie que mon père m'a prise en photo dans une chambre d'hôtel! Il devait y avoir une lumière très spéciale sur mon visage.
Toute la journée je reste dans le silence, comme écrasée par ma rencontre. Pour une personne extravertie comme moi, il en faut beaucoup pour que je me taise!
Plusieurs jours après, je retrouve les chrétiens qui m'ont donné une Bible neuf mois plus tôt. Ils chantent: «Nous avons découvert la joie de vivre et de chanter, nous avons rencontré le Seigneur»
J'ai enfin la révélation en chantant avec eux que celui que j'ai rencontré dans la montagne c'est bien Dieu, le Dieu de Jésus-Christ. Je comprends que la paix qui m'habite désormais, c'est sa présence en moi.
Et la suite?
C'était en 1967, et durant ces 41 ans, le Christ rencontré dans la neige à 18 ans m'a toujours entourée de son amour.
Dieu m'a attirée à 23 heures dans ce mètre de neige, m'a conduite dans la montagne vers cette croix alors que je n'y voyais pas à deux mètres dans le noir. Il a permis aussi que la porte de la chapelle soit fermée, ce qui avait une grande signification pour moi! En effet ce n'était pas une religion, quelle qu'elle soit, qui pouvait me répondre, mais le Dieu vivant.
Voila la suite de l'histoire : je suis revenue par la suite à Orcières Merlette, mais la chapelle... avait été transformée en boite de nuit! Ce fut une grosse déception bien sûr, mais Dieu, lui, existe toujours! Par contre, j'ai écrit ce témoignage et l'ai envoyé au Curé du village. Il m'a répondu sa joie de savoir que j'avais trouvé Dieu à Orcières et m'a dit que ma lettre figurait désormais dans le livre d'or de la station.
«Merci Seigneur Jésus, tu es mon Dieu pour l'éternité! Merci de m'avoir sauvée!»
Mon père et ma mère ont tous les deux trouvé le Seigneur peu de temps avant de mourir... Que Dieu soit béni, il a exaucé mes prières pour eux.