J’ai entendu parler pour la première fois de Jésus à 6 ans dans une école catholique. Mais voilà, arrivée au collège, j’ai découvert une terrible incohérence entre les actes et les paroles des croyants. Ça m’a mise en colère. J’ai tout rejeté en bloc. J’ai commencé alors ma recherche d’une identité et de réponses à mes questions existentielles. Puisque la religion ne les apportait pas, il me fallait bien les trouver ailleurs. Mes parents divorcent. C’est le début de mes vadrouilles. Je sors, fume, rencontre des tas de gens: un jour hippie, un autre hard-rockeuse. Petit à petit, j’ouvre les yeux sur un monde violent, injuste. Je deviens de plus en plus sensible aux souffrances du monde. Mon impuissance me met encore plus en colère.
Les années passent
Je m’oppose à l’Occident de façon plus violente, déplorant le matérialisme de nos sociétés et leur manque d’amour. Je cherche dans l’occultisme et dans le chamanisme cette dimension spirituelle que l’être humain a délaissée. Je vire rasta, écoutant du reggae, portant des dreads et fumant de grosses quantités de drogue. J’ai l’impression de me rapprocher un peu plus de ce que je cherche mais ce n’est qu’en surface. À l’intérieur, rien ne bouge: je dévale une pente, pensant chaque jour être au plus bas. Je fume de plus en plus; je pleure sans cesse. Ma mère n’en peut plus. Moi-même, je ne sais plus où je vais. L’horizon est vide. L’idée d’être exploitée par une société m’insupporte. Cependant, une chose persiste: l’envie de poser mes pieds sur la terre africaine. Je monte des projets avec mon meilleur ami, mais ils tombent tous à l’eau. On s’adresse alors à une Éthiopienne chrétienne qu’il avait rencontrée lors d’un barbecue. De relations en relations, on nous parle du peuple pygmée et on nous met en contact avec des chrétiens.
Départ pour le Centrafrique
Quelques mois après, nous partons avec une équipe de chrétiens mais je garde mes opinions sur la religion. Arrivés sur place, nous sommes logés chez un pasteur. Le soir même, il y a une réunion de prière chez lui. Les hommes, les femmes et même les enfants prient, chantent en sangho à haute voix. C’est à ce moment-là que je suis chamboulée. Je ressens pour la première fois la présence de Dieu. Une présence à la fois paisible et puissante, totalement extérieure à moi, qui vient à ma rencontre… je pleure. Ce ne sont pas des larmes d’amertume mais de soulagement car je lâche prise, je laisse tomber toutes les barrières de mon cœur.
Un jour, alors que nous prions avec toute l’équipe, je sens une chaleur entrer en moi et me remplir. Incroyable, c’est de l’amour. Mes yeux sont fermés et je vois devant moi Jésus, il est couronné de pierres précieuses. Il vient vers moi. J’entends clairement:«Je veux faire quelque chose de toi.» Ouah! Je suis touchée par cette parole, honorée que Jésus veuille faire quelque chose de moi. Un homme dit: «Je sens que l’Esprit Saint est sur Ninon » et ils prient pour moi. Je suis remplie d’une paix toute particulière, me sentant légère comme une plume.
Comme une résurrection
Les jours suivants, je pose des questions autour de moi. À chaque fois, on me donne des réponses. Les membres de l’équipe jouent également un rôle important pour moi par leurs prières, leurs conseils et leur écoute.
Le grand amour de Dieu m’a guérie des blessures les plus profondes. En regardant un film sur la vie de Jésus, j’ai véritablement saisi qui il était et à quel point il nous aimait, jusqu’à mourir pour nous. J’ai commencé à parler à Dieu et j’ai pris la décision de le suivre. J’ai retiré mes dreads, arrêté de fumer la cigarette puis le joint. J’ai eu la certitude que j’avais trouvé ce que je cherchais. À mon retour d’Afrique, je n’étais plus la même. Mes parents ne m’ont même pas reconnue tout de suite à l’aéroport. J’avais pris du poids et je n’avais plus les mêmes cheveux. J’étais remplie d’une joie toute particulière qui m’a valu de nombreux fous rires avec ma sœur et ma mère.
Tout cela, c’était il y a un an…
Depuis, chaque jour est l’occasion pour moi de grandir dans la foi. J’apprends à mieux connaître Dieu et à agir selon sa volonté, même si ce n’est pas toujours facile. Il prend soin de moi et me protège. Aujourd’hui, je loue Dieu d’avoir une famille et des amis qui me soutiennent.