Saleh (pseudonyme) est surnommé « le fou de Dieu » au Yémen. Vous allez comprendre pourquoi…
Quand j’ai décidé de croire en Jésus, je savais déjà que je serais persécuté. Au Yémen, la conversion au christianisme est interdite. Les chrétiens vivent sous une menace constante.
Une foi secrète
Issu d’une famille peu religieuse, j’ai grandi dans un foyer presque « laïc ». Au cours de mes études, j’ai découvert le christianisme. J’avais peur d’en parler à ma famille, car quitter l’islam reste un tabou absolu. Pourtant, un jour, j’ai osé en discuter avec mon père… et j’ai été bouleversé de découvrir qu’il était, lui aussi, chrétien en secret ! Il cachait sa foi pour nous protéger. Ses encouragements m’ont aidé à accepter Jésus comme mon Sauveur, transformant ma vie à jamais.
Mais devenir chrétien en secret ne me suffisait pas. Je voulais partager ma nouvelle foi autour de moi.
Un réseau sous surveillance

Il n’existe aucune Église officielle au Yémen et de nombreux chrétiens vivent isolés, sans même savoir s’il y a d’autres chrétiens autour d’eux. Avec un ami, nous avons parlé de Jésus devant une mosquée, un acte de courage insensé.
Très vite, on m’a surnommé « le fou » dans ma ville natale. En dépit du danger, j’ai organisé un réseau d’Églises secrètes dites « Églises de maison », pour permettre aux croyants de se réunir en sécurité. Ces rencontres clandestines demandent une grande prudence : trouver un lieu sûr, instaurer la confiance, échapper aux espions… mais elles sont vitales.
Un miracle et des conversions
Un jour, mon frère et un ami sont partis pour un baptême secret. Je ne les ai pas accompagnés, car ma présence était trop risquée. Ce jour-là, ils ont été capturés et emprisonnés. J’ai envisagé de fuir le pays, mais j’ai décidé de rester et de continuer à encourager mon Église. Des mois plus tard, ils ont été libérés miraculeusement, et plusieurs prisonniers sont devenus chrétiens grâce à leur témoignage.
Je refuse de me taire
Mon nom figure sur une liste noire des extrémistes recherchés dans le pays avec ma photo. Je suis constamment surveillé et je reçois sans cesse des menaces de mort. Oui, c’est dangereux. Malgré cela, je continue mon ministère. Si nous restions chez nous, nous serions en sécurité, mais quel genre de chrétiens serions-nous si nous ne risquions pas notre vie pour que d’autres connaissent LA vie ? « Malgré la peur, je refuse de me taire, convaincu que l’Église doit grandir, même au péril de ma vie. »