23 mars 1924. L'Eglise Évangélique arménienne
C’est en 301 que l’Arménie adopte le christianisme comme religion d’État. D’après la tradition, le christianisme aurait été introduit pour la première fois dans le pays par Thaddée, le disciple du Christ, et par l’apôtre Barthélemy. Dès la fin du second siècle, plusieurs communautés chrétiennes s’y développent. En 406, l’invention d’un alphabet et la traduction de la Bible en arménien marqueront une étape décisive dans la propagation de la foi chrétienne en Arménie. C’est ainsi que naîtra l’Église apostolique arménienne, Église nationale, non Chalcédonienne et de rite oriental. Aujourd’hui, elle est membre du Conseil Œcuménique des Églises et représente l’Église majoritaire pour les Arméniens.
C’est au sein de cette Église qu’est née l’Église évangélique arménienne au 19e siècle, à Constantinople. Cette Église est issue d’un mouvement de réforme à partir de cercles d’étude de la Bible. La réforme arménienne se définit par un retour à la Bible, Parole de Dieu, et met l’accent sur la doctrine du salut par grâce en Jésus-Christ. Dans ces cercles d’études bibliques, on insiste sur la nécessité de la repentance, la nouvelle naissance, la profession de foi personnelle et l’obéissance aux paroles de l’Évangile. À cette époque, on traduit aussi la Bible de l’arménien classique en langue moderne, afin de la rendre accessible pour le peuple.
Très vite, ce mouvement fut combattu par les autorités religieuses d’alors. En 1846, Le Patriarche de l’Église apostolique arménienne de Constantinople décide d’excommunier les partisans de la réforme. Ceux-ci furent contraints par la loi ottomane à se constituer en Église séparée.
C’est ainsi qu’a été fondée la première « Église évangélique arménienne », le 1er juillet 1846 à Constantinople. À partir de là, le mouvement s’est développé en Anatolie et en Arménie. On assiste à cette période, à de grands mouvements de réveil spirituel dans toute la région. À la veille du Génocide de 1915, l’Église évangélique arménienne comptait plus de 51 000 membres, de nombreuses églises, des écoles et des instituts de théologie. Quelques années après, en 1920, suite au Génocide, il ne restait plus que quelque 14 000 membres parmi les rescapés. Ceux-ci, contraints à l’exil, ont alors constitué de nouvelles Églises dans la plupart des pays d’accueil, en Syrie, au Liban, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Eurasie...
Le 23 Mars 1924 naîtra, à Marseille, la première Eglise Evangélique Arménienne de France
Aujourd’hui, l’Église évangélique arménienne de France compte quelques milliers de membres et de sympathisants, répartis dans une douzaine de paroisses. L’union possède deux centres de vacances, un dans le Gard et un en Haute-Savoie. Elle édite un bimestriel bilingue (arménien/français). Elle a développé de nombreuses associations en direction de la jeunesse, de la mission, de l’aide sociale et humanitaire, et de la culture...