Les défis des spiritualités protestantes aujourd'hui

Complet Spiritualité

Le texte qui suit a d'abord été une contribution de Louis Schweitzer, directeur de l'Ecole Pastorale, au colloque des facultés de théologie protestantes des pays latins qui s'est tenu à Strasbourg en septembre 1999. Il s'intéresse donc aux diverses spiritualités que le protestantisme comporte et dont il vit. Son but est d'abord de mettre en perspective les divers éléments de ces spiritualités, puis de réfléchir aux difficultés et aux défis spécifiques auxquels elles sont toutes confrontées aujourd'hui.

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Les défis des spiritualités protestantes aujourd'hui

Introduction

L'exposé qui va suivre n'a guère de prétention à l'originalité. Il ne veut ni faire le point définitif de la question pour l'ensemble du protestantisme en cette fin de millénaire, ni donner des perspectives assurées et des solutions certaines. Je ne brasserai pas les opinions de grands penseurs, mais je voudrais parler de ce que je perçois de la réalité dans nos Eglises. Il est donc clair que je parle aussi à partir de mon expérience et des situations qui ont été ou sont les miennes. Je ne reviendrai pas sur l'étude des grands éléments qui constituent la spiritualité protestante(1). Je chercherai plutôt à décrire les grandes lignées qui, à mes yeux ont composé et composent encore cette spiritualité. Elles ne se confondent pas avec les diverses confessions car elles se retrouvent plus ou moins mêlées dans toutes les traditions ; elles représentent néanmoins des sensibilités diverses et peut-être complémentaires qui, pour avoir varié dans le temps conservent certains traits caractéristiques. Ce sont ces grands axes que j'essaierai de mettre en valeur. Je chercherai ensuite à présenter les questions, les difficultés et les défis que les spiritualités protestantes me semblent avoir aujourd'hui à affronter, avant de tracer quelques pistes qui me semblent porteuses d'espérance.

1. Les grands axes des spiritualités protestantes.

Je commencerai par rappeler avec Carl-A. Keller(2) que " le protestantisme est en son essence une spiritualité ". Si j'emploie toujours la formule spiritualités protestantes, au pluriel, c'est que cette diversité est constitutive de notre identité et date des tout premiers temps de la Réforme. Entre Luther, Zwingli et les anabaptistes de Zurich, c'est bien aussi de spiritualité qu'il s'agit. Le développement des traditions protestantes au fil du temps n'a fait qu'accentuer cette diversité et multiplier les écoles. Si, en protestantisme, les diversités spirituelles ont souvent donné naissance à de nouvelles Eglises, il faut cependant remarquer, et nous y reviendrons, que les influences mutuelles et les filiations parfois inattendues ont été permanentes.

1.1 La lignée " orthodoxe "

Cette tradition (comme celles que nous verrons ensuite) se retrouvera plus ou moins dans les diverses confessions et prendra des formes variées selon les temps et les lieux, mais présente une attitude spirituelle fondamentale qui me semble permanente. Elle met l'accent sur l'objectivité du contenu de la foi et sur la nécessité de garder au centre de toute spiritualité la révélation de Dieu. Elle est donc essentiellement une spiritualité de la Parole. Liée à une théologie elle aussi orthodoxe, elle valorise l'obéissance de celui qui reçoit la Parole et dont toute la vie se situe " devant Dieu ". Elle est soucieuse d'éviter les éventuels dérapages et considère avec une certaine suspicion ce qui lui semble relever de la subjectivité ou de l'enthousiasme. Ce qui l'intéresse, c'est Dieu et la Parole qu'il nous adresse. L'accent porte donc sur la méditation personnelle de l'Ecriture et la manière de la mettre en pratique. L'enseignement sur la prière prendra généralement la forme du commentaire du Notre Père, et les divers catéchismes de la Réforme ont formé dans ce sens toute un peuple protestant. On peut facilement trouver en Calvin(3) une des sources de cette tradition. S'il est question dans son œuvre de régénération ou de sanctification, c'est à cause du travail intérieur du Saint Esprit en nous, mais cela ne se traduit guère dans le domaine de l'émotion ou du ressenti. Toute une tradition est issue de cette source et on pourrait également citer Karl Barth et les barthiens(4) parmi les héritiers. En tradition luthérienne, il me semble qu'il est facile de retrouver une semblable lignée, même si l'accent sera sans doute plus vigoureusement mis sur l'Eglise et les sacrements. Une autre tradition issue de cette lignée s'intéressera de près à la spiritualité, c'est le puritanisme qui, principalement en milieu anglo-saxon, est une forme de calvinisme qui valorise l'expérience religieuse profonde et donnera au monde de grands écrits spirituels comme le voyage du pèlerin de Bunyan(5) qui fut, à une époque un des livres les plus répandus après la Bible et nourrit, par sa présentation allégorique du cheminement spirituel, la piété d'innombrables protestants. Une des grandeurs de cette tradition réside à mes yeux dans la confiance en la permanence de Dieu qui est le même hier, aujourd'hui et éternellement, ainsi que sur la capacité de décentrement de la personne au nom du Soli Deo Gloria. L'attachement à l'Ecriture et à l'objectivité de la révélation structure la personnalité sans l'enfermer dans des attitudes intérieures préétablies. Une difficulté de cette tradition, en revanche, serait sans doute le risque de s'en tenir à un discours qui n'a que peu de relations avec la culture du temps. Il peut y avoir une sorte de sclérose du langage et l'attachement aux formules peut se maintenir même lorsque celles-ci ont cessé d'être compréhensibles. Si la vérité de l'héritage est ainsi fortement soulignée, celle-ci a parfois des difficultés à être communiquée à ceux qui ne sont pas eux-mêmes initiés à la sous-culture particulière dans laquelle elle s'exprime. C'est la pertinence de cette spiritualité pour les contemporains qui a parfois posé problème.

1.2. La lignée " libérale "

Elle est fondamentalement une réaction aux limites qu'elle ressent dans la spiritualité orthodoxe. Elle a le souci de s'adresser aux gens de son époque et d'épargner au chrétien les tensions parfois ressenties entre sa pensée et sa foi. Les revendications de la raison sont attentivement prises en compte, que ce soit dans le domaine de la critique biblique ou dans celui des avancées de la culture contemporaine. Il est significatif que Auguste Sabatier ait intitulé son œuvre maîtresse (dans l'édition initiale de 1897) " Esquisse d'une philosophie de la religion d'après la psychologie et l'histoire "(6). L'accent de la spiritualité ne peut ainsi qu'être différent. C'est le sentiment religieux qui retient l'attention à la suite de Schleiermacher et la spiritualité se rassemble autour de la piété filiale, à la suite de celle de Jésus à l'égard du Dieu Père(7). Jésus cesse d'être l'objet de la piété pour en être seulement le maître. Deux accents me semblent animer également cette lignée libérale. Le premier est le souci de l'intériorité. C'est à la profondeur de la personne que l'on s'adresse en tenant compte de ses problèmes, alors même que le fondement biblique peut être plus discret et le verset biblique n'être parfois que prétexte. Pour ne citer qu'un exemple, " l'Ami ", du Pasteur Charles Wagner, plusieurs fois réédité nourrit la vie intérieure d'une vaste sagesse qui pour être essentiellement tirée de l'Evangile trouve son inspiration dans " tout ce qui est largement humain "(8). Un autre trait caractéristique de cette spiritualité est son caractère éthique, lié à l'accent sur l'homme Jésus et son enseignement. Albert Schweitzer peut être pris comme archétype de cette attitude qui considère que l'essentiel de la spiritualité se manifeste dans une éthique du dévouement(9) au service des autres. Sa mystique éthique(10), et plus encore l'exemple de sa vie ont marqué l'ensemble du protestantisme. Un courant spirituel en marge des Eglise mais proche de cette mystique éthique libérale est celui des groupes d'Oxford, plus tard nommé Réarmement Moral. Il unit, selon la formule souvent reprise de Gabriel Marcel, " le mondial et l'intime "(11). Le recueillement silencieux par lequel chacun est appelé à écouter Dieu ou sa conscience débouche sur un engagement pour la réconciliation qui s'attaque aux problèmes mondiaux. Le but est de changer des personnes pour que le monde change. On atteint là aux limites de cette spiritualité puisque parti d'une forme assez classique de réveil, le mouvement deviendra assez rapidement interreligieux et ne se veut plus aujourd'hui spécifiquement chrétien. Il n'empêche que sa démarche me semble dans la droite ligne de cet axe permanent qu'est la spiritualité libérale. Bien que là encore relativement en marge du protestantisme classique sous ses différentes formes, il faudrait citer l'influence non négligeable des quakers. Ceux-ci, en réaction contre les luttes dogmatiques de leur temps qu'ils considéraient comme stériles, mirent l'accent sur le silence et l'écoute de l'Esprit ainsi que sur une non-violence active dans la ligne du sermon sur la montagne. Christianisme non dogmatique, à la jonction, lui aussi de la mystique et de l'éthique, il est présent dans l'ouvrage de Wilfred Monod " la nuée de témoins "(12) à travers les biographies de George Fox et d'Elisabeth Fry. Des ouvrages quakers de spiritualité seront publiés aux éditions protestantes Labor et Fides, " la présence ineffable " de Thomas R. Kelly en 1946, puis 48 et le dynamisme de la foi de Rufus M. Jones en 1949. Comme les deux derniers exemples le montrent, la pente libérale court toujours le risque de glisser vers une perte de substance chrétienne ; c'est d'autant plus vrai aujourd'hui que le nécessaire dialogue interreligieux trouve dans cette sensibilité une grande ouverture comme autrefois les humanismes non religieux.

1.3 La lignée du " réveil "

Le troisième axe que nous pourrons déterminer est lui aussi issu, dans un premier temps, d'une réaction à une orthodoxie perçue comme sèche et théorique. Le piétisme qui commence au 17ème siècle se veut avant tout un retour à l'expérience initiale de la Réforme. Il est également, comme le montrent les " pia desideria " de Spener(13), une réappropriation de la tradition spirituelle de l'Eglise universelle, des pères de l'Eglise comme de l'imitation de Jésus-Christ. L'accent est mis sur une spiritualité du cœur, sur la relation personnelle du croyant avec son Dieu. Il s'agit avant tout d'avoir une vie transformée par l'œuvre de l'Esprit. Pour cela, la méditation savoureuse de l'Ecriture doit être accompagnée d'échanges spirituels en petits groupes au cours desquels le partage d'expériences vient enrichir notre propre chemin. Ce grand mouvement fécondera l'ensemble du protestantisme de langue allemande mais se répandra, en particulier grâce à l'influence des moraves, au delà de son berceau culturel luthérien. Le méthodisme de John Wesley(14) apportera cette sensibilité spirituelle dans les milieux de langue anglaise. L'accent de cette prédication universelle de l'Evangile, souvent en plein air, porte sur l'appel à la conversion qui est ouverture à l'Esprit en vue de la repentance et de la nouvelle naissance ainsi que sur une prédication renouvelée de la sanctification. On trouvera dans le message de Wesley, comme dans les ouvrages qu'il recommandait aux animateurs du réveil, une influence catholique : l'imitation de Jésus-Christ, Saint François de Sales, Renty, Fénelon, et d'autres(15) dont le frère Laurent de la Résurrection. Le grand réveil américain, ainsi que le réveil continental européen marqueront toutes les Eglises, leur donnant un accent nouveau sur l'expérience spirituelle et un dynamisme évangélisateur, au risque parfois de susciter des scissions. Malgré son extrême diversité(16), la spiritualité du mouvement évangélique est, pour une immense part, l'héritière de cette grande lignée du réveil. Il faut également mentionner le courant proprement mystique, très minoritaire, mais qui a marqué de son influence parfois indirect les Eglises. Il suffit de citer Pierre Poiret auquel Marjolaine Chevalier a consacré une étude passionnante(17) et le spirituel allemand Gerhardt Tersteegen. Le pentecôtisme et les Eglises charismatiques sont eux aussi issus de cette tradition au travers des mouvements de sainteté wesleyens. Sous cette forme, c'est le monde entier qui a été touché et nous savons que les seules Eglises pentecôtistes sont aujourd'hui, et de loin, la première confession protestante en nombre(18). A certains égards, cette sensibilité a tenté de prendre en compte l'accent orthodoxe sur l'objectivité de la révélation et la Parole de Dieu ainsi que l'accent libéral sur la pertinence de la forme du message pour le monde contemporain. Les réveils ont en effet été populaires et ont toujours donné naissance à des formes liturgiques et une hymnographie adaptées à la sensibilité de la culture du moment. Le risque existe, cependant, de voir cette attitude glisser vers le pur subjectivisme et revenir à un type de spiritualité où seule compte l'expérience. Certains éléments du mouvement charismatique semblent ainsi avoir été entraînés dans une surenchère d'expériences spirituelles extraordinaires qui ne donne guère l'impression d'un enracinement solide. Cela est d'autant plus vrai que ces mouvement sont nés dans des terreaux protestants marqués par une profonde connaissance biblique. Or, ce n'est plus guère le cas de milieux évangéliques et pentecôtistes d'aujourd'hui qui touchent une population largement déchristianisée, voire non-chrétienne. Cette pénétration en terre nouvelle est heureuse, mais l'enracinement biblique ne suit pas toujours. Nombre de ces milieux, suite aux conséquences de la déjà ancienne polarité modernistes - fondamentalistes, se limitent à une affirmation massive de l'autorité de l'Ecriture, mais n'ont pas la connaissance et la fréquentation du texte qui pourrait équilibrer de manière critique le jaillissement des expériences spirituelles.

1.4. Caractère complémentaire de ces accents

Il me faut encore souligner que ces trois attitudes ne correspondent pas à des Eglises. Elles s'interpénètrent largement dans l'histoire de chaque tradition confessionnelle. Toutes les Eglises, y compris les plus classiques ont été marquées par le réveil et bien des traits que je situe dans les lignées orthodoxes ou libérales se retrouvent dans la mouvance évangélique. Le renouveau apporté par l'éclosion de communautés d'accueil et de prière (Reuilly, Pomeyrol, Grandchamp, etc. ou Taizé) ou de fraternités spirituelles (Veilleurs, Union de Prière etc.) traverse les sensibilités et leur apporte une ouverture nouvelle sur l'héritage chrétien commun, particulièrement dans sa tradition monastique. Les échanges entre ces lignées continuent de se faire, aujourd'hui sans doute plus ouvertement qu'hier. Mais en même temps, il ne faut pas minimiser le risque que fait courir notre éclatement ecclésial. La diversité spirituelle est constatée plus qu'accueillie. Beaucoup de mouvements spirituels sont nés dans les conflits et ont suscité des ruptures qui mettent toujours de longues décennies à se cicatriser. La polémique qui cherche à valoriser une de ces traditions au détriment des autres est d'une certaine manière naturelle et prouve la santé de ces traditions et la vigueur des convictions. Mais elle tend à priver certains accents de l'équilibre que les autres pourraient leur apporter. Nous nous trouvons donc, entre complémentarité et exclusion, devant une dialectique toujours en évolution et toujours risquée. Bien des éléments vont aujourd'hui dans le sens d'une meilleure compréhension et d'une capacité d'écoute nouvelle, mais les rejets et les éloignements réciproques sont toujours possibles.

2. Les défis actuels

Nous allons essayer de discerner quelques éléments qui posent à la spiritualité protestante des questions nouvelles auxquelles elle n'a sans doute pas encore globalement répondu.

2.1 La fragilisation de l'enracinement biblique.

Dire que les protestants sont nourris de l'Ecriture, comme le pensent encore parfois nos frères catholiques, commence à relever de la fiction. Plusieurs raisons se sont sans doute conjuguées. La déchristianisation globale de notre société qui touche largement toutes nos Eglises comme je le soulignais plus haut. Si certains se sont ainsi éloignés de leurs paroisses, d'autres, souvent proches des marges de la société ont trouvé dans des communautés nouvelles un refuge et une raison de vivre. Ils ont, en matière de connaissance biblique tout à apprendre. Mais aussi les éléments de la recherche biblique tels qu'ils ont été longtemps transmis aux membres des Eglises. Il y a, dans l'accent protestant sur la méditation personnelle comme le postulat d'une certaine simplicité, d'une clarté naturelle de la Bible au moins pour l'essentiel de son message. Or, l'impression a été largement répandue de l'extrême complexité du texte biblique. Il ne dit pas ce qu'il semble dire et seul le spécialiste peut éclairer une lecture qui ne se veut pas naïve. Si certains se sont retrouvés dans des groupes d'études et ont cherché à maîtriser certains instruments qui étaient mis à leur disposition, beaucoup d'autres ont été découragés et ont abandonné la méditation de l'Ecriture. Or cela est beaucoup plus grave en protestantisme que dans d'autres traditions chrétiennes, car la spiritualité ne connaît pas d'autres terrain que celui des récits bibliques. D'autres, voyant le danger se sont parfois retirés dans une lecture spirituelle, volontairement naïve, qui repousse toutes les questions que le texte biblique peut poser à un homme ou une femme d'aujourd'hui. Certes, la spiritualité retrouve alors son fondement, mais une base d'argile car la recherche de la vérité, l'honnêteté intellectuelle et la capacité de se poser des questions et de les poser à la communauté disparaissent. C'est l'unité de la personne et le caractère harmonieux de sa croissance qui sont alors rendus difficiles. On peut percevoir comme un signe d'espérance la collaboration grandissante entre des biblistes et des éditeurs de matériels d'études bibliques de sensibilités spirituelles différentes(19). De même, la récente publication de " la Bible en un an " coéditée par la Ligue pour la Lecture de la Bible et la Société Biblique(20). Une redécouverte intelligente et savoureuse de l'Ecriture me semble un passage obligé pour un renouveau de la spiritualité protestante car il s'agit certainement là de l'essentiel de ce que l'Eglise peut apporter.

2.2. La quête d'intériorité

Nous savons bien que si les religions traditionnelles ne sont pas toujours en grande forme, la spiritualité se vend bien. Nombre de nos contemporains, devenus sceptiques à l'égard des grandes idéologies récentes, sont en recherche de sens et en quête d'eux-mêmes. Cette demande doit être prise en compte. Or, il faut reconnaître que le protestantisme n'est pas perçu par nos contemporains comme une vraie réponse à cette attente. On ira chercher plus facilement du côté des monastères catholiques ou orthodoxes, des exercices spirituels de Saint Ignace ou de la prière de Jésus. Pour beaucoup de nos contemporains, vaccinés par quelques souvenirs épars de christianisme, il semble plus simple de se tourner vers des spiritualités orientales et on connaît la vogue actuelle du bouddhisme Zen ou des traditions tibétaines. L'engouement pour un certain nombre de sectes ou pour le supermarché religieux où chacun choisit ce qu'il lui plaît est une autre conséquence de cette soif. Nombre de protestants, insatisfaits et parfois déçus de leur propre tradition, se retrouvent sur ces chemins. Certains y trouveront des éveils qui les ramèneront vers le christianisme de leur enfance, mais d'autres s'éloigneront définitivement manifestant ainsi un individualisme typiquement protestant. Il est tentant d'intégrer tel ou tel aspect de ces spiritualités comme le souhaiteraient certains, et cela pourrait être fécond, mais à condition que cette démarche soit accompagnée d'une critique interne de ces apports à partir de ce qui fait le centre de la spiritualité proprement protestante. L'ouverture au silence et la méditation peuvent alors favoriser l'écoute de la Parole et sa descente dans les profondeurs de notre être. Il est sans doute plus simple et plus cohérent de retrouver dans les traditions spirituelles protestantes les richesses qui ont été abandonnées avec le temps. La réédition en français moderne du traité de Calvin déjà cité sur la vie chrétienne va dans ce sens. Des ouvrages sur la culture systématique de la piété ont été édités que ce soit en français(21) ou traduits(22). De nombreuses liturgies quotidiennes protestantes existent depuis le livre de prière des Veilleurs, publié par Wilfred et Théodore Monod en 1937(23) jusqu'à la dernière édition de la petite liturgie quotidienne de Pomeyrol(24). Ne faut-il pas mettre également dans ce chapitre le succès des ouvrages de Lytta Basset(25) qui allient théologie et réflexion sur les profondeurs de l'humain ? Dans ce domaine, il faut également citer la soif communautaire qui est aussi le besoin d'un cadre, d'une spiritualité située et accompagnée. C'est la communauté qui, en protestantisme joue souvent le rôle de maître spirituel, mais l'individualisme, contrepoint sans doute nécessaire aux excès du rêve communautaire, a souvent réduit la dimension communautaire de la paroisse à sa plus simple expression, poussant alors certains à chercher ailleurs la réponse à leur attente. Cette question date de l'origine du protestantisme et le mouvement anabaptiste est déjà une manière de revendiquer cette dimension, comme le seront au fil des siècles les ecclésioles piétistes et toute la tradition foisonnante des Eglises de professants(26). Le succès actuel des " Eglises de maison " ou des " groupes de quartier " montre bien la fécondité de petites communautés où les gens se connaissent et sont en mesure de partager effectivement leurs cheminements. C'est la vie paroissiale qui peut ainsi être enrichie pour répondre à l'attente de personnes souvent déracinées et en recherche de fraternité concrète. Les fraternités (Veilleurs(27), Confrérie Saint Michaël(28) etc.) ou les mouvements associés aux communautés de vie (compagnos de Pomeyrol, Agape de Reuilly etc.) qui se développent aujourd'hui, ainsi que des groupes charismatiques sont un élément extérieur à la communauté paroissiale qui répond également à cette demande. Elles nous rappellent peut-être que le rêve d'autosuffisance de l'Eglise locale pour répondre à la variété des besoins n'est guère qu'une illusion. C'est souvent également à travers elles que l'héritage des autres traditions chrétiennes, catholiques ou orthodoxes, peut être accueilli dans le protestantisme(29)). Ce qui manque encore largement, c'est l'accompagnement spirituel. La traditionnelle " cure d'âme " transformée en conseil pastoral concerne encore bien souvent des personnes qui ont des problèmes, mais l'accompagnement proprement dit de personnes simplement en chemin n'est pas encore complètement entré dans nos habitudes et c'est bien souvent vers les communautés et les fraternités spirituelles que beaucoup se tournent pour trouver une réponse à leur attente. C'est sans doute dans la formation des pasteurs qu'une réponse pourrait être trouvée. Déjà, au début de ce siècle, Wilfred Monod, conscient de ce besoin avait, à côté des Veilleurs, suscité une " union des pasteurs pour le renouvellement méthodique de leur vocation " et avait publié des aides dans ce sens, le " vade mecum pastoral(30)" et un livre sur " L'esprit du ministère(31)) ". De même, Jean-Daniel Benoît publiait en 1940 " Direction spirituelle et protestantisme(32) ". Une telle conception peut sans doute poser quelques problèmes à l'individualisme traditionnel de nos milieux, mais demeure indispensable pour éviter le vide majoritaire comme l'accompagnement très directif de pasteurs peu compétents. Un signe positif est sans doute la publication du travail de Jean-Jacques Maison sur " la direction spirituelle d'Alexandre Vinet(33)".

2.3 La pertinence des différentes expressions de la spiritualité

Les cultes de nos Eglises sont l'expression principale et publique de la spiritualité protestante. Leur forme varie énormément et la culture qui les sous-tend également. Certains protestants habitués aux liturgies traditionnelles peuvent être horrifiés devant la forme de certains cultes charismatiques. Et nombre de personnes habituées à ces cultes (et particulièrement des jeunes) s'ennuieront ferme dans des cultes plus traditionnels. Reconnaissons que certains cultes très traditionnels, malgré la richesse de leur histoire et de leur contenu, sont peu accessibles à des personnes qui n'ont pas de culture protestante préalable ou au moins un certain niveau de culture générale. A l'inverse, les cultes de type charismatique semblent très accessibles aux jeunes et à beaucoup d'autres personnes dont celles qui appartiennent à un milieu plus populaire. Le contexte culturel est très proche de celui d'une émission de variété. Il y a sur scène une sorte de spectacle, avec souvent un véritable orchestre (guitares, batterie etc.), celui qui préside ressemble parfois plus à un animateur de télévision qu'à l'image traditionnelle du pasteur et la communauté participe avec son corps, sa voix, ses larmes, son être tout entier. Bien des traits de ces assemblées ressemblent aux " grand messes " organisées par des chanteurs ou des groupes célèbres. La même émotion, la même fraternité de foule, la même expression de communion. Je ne suis pas sûr qu'il faille mépriser ce mode d'expression de la foi des communautés charismatiques. Elles puisent, comme d'autres l'ont fait en d'autres temps, dans la culture de leur époque, le langage qui leur permet et une expression commune et une communication effective vers l'extérieur. Bien de nouveaux protestants n'ont sans doute été touchés que parce qu'ils ont eu l'impression qu'ils n'avaient pas affaire à une tradition, mais à l'Evangile exprimé pour aujourd'hui. On peut cependant comprendre que d'autres protestants aient du mal à entrer dans de telles célébrations. Je n'ai d'ailleurs cité que les extrêmes ; en fait il y a, du plus liturgique au type extrêmement charismatique, tout un éventail de formules. Cette diversité me semble d'une grande richesse. Elle gagnerait cependant à une sorte de reconnaissance mutuelle. Le mépris réciproque est encore trop fréquent (et la rage des musiciens vaut bien celle des théologiens) alors qu'il ne s'agit que de langages différents, indispensables pour s'adresser à des personnes diverses. Le culte capable de rassembler le peuple de Dieu dans sa diversité correspond à une époque ou un fond culturel unique et durable unissait des populations. Nous n'en sommes plus là aujourd'hui et la proposition d'expressions différentes pour l'expression de la foi et de la louange me semble inévitable. Nombre de chrétiens de toutes les traditions ne sont pas du reste pleinement satisfaits par la forme de leurs célébrations et complètent ailleurs de temps en temps ce qui manque à leur attente. Cela fait partie de la nécessaire prise de conscience du caractère partiel de ce que peut apporter chaque communauté. Reste cependant la possibilité et, à mes yeux, la nécessité, d'enrichir et d'approfondir nos pratiques en recevant des autres certaines de leurs richesses.

2.4. Les personnalités exemplaires

Je suis persuadé que le mode naturel de transmission de la spiritualité est le témoignage, donc le récit et plus particulièrement la biographie. Dans d'autres traditions, c'est le rôle joué par les vies de saints. Les protestants ont souvent été réticents devant toute tentative de personnalisation. Le risque est alors de ne tenir qu'un discours théorique, un peu désincarné et qui ne transmette plus l'exemplarité dynamique que l'on pourrait espérer. Il ne s'agit pas de modèles à reproduire, de formes dans lesquelles il faudrait entrer, mais d'exemples qui peuvent indiquer une possibilité, susciter une manière personnelle d'être chrétien aujourd'hui devant Dieu et dans le monde. Certes, les personnages bibliques jouent en partie ce rôle, de même que les réformateurs et les fondateurs d'Eglise, mais la distance entre leur situation et la nôtre ne les rend accessibles qu'après une certaine formation. Chaque période a ses saints, représentatifs d'un accent particulier. Dans le passé, les biographies de missionnaires ont été largement diffusées. Certaines Eglises ont aussi publié la vie de leurs pasteurs rédigée par leurs successeurs. Ainsi la vie de Charles Wagner, fondateur du Foyer de l'âme rédigée par Wautier d'Aygalliers(34), puis celle de celui-ci par Georges Marchal(35). Je ne sais si Laurent Gagnebin a continué cette tradition... Les biographies de pasteurs ont été nombreuses. Mais quelques unes seulement sont devenues exemplaires, inspiratrices. Pour la deuxième moitié de notre siècle, seuls Albert Schweitzer, Dietrich Bonhoeffer et Martin Luther King ont ainsi eu un rayonnement considérable. Notons que, pour une tradition qui se veut attachée au sacerdoce universel, il s'agit de trois pasteurs . Ne peut-on espérer que des personnalités de ce type, inspiratrices, puissent être proposées, qui incarnent en quelque sorte des exemples de la spiritualité protestante vécue dans la vie courante et rendent accessibles ces témoins au plus grand nombre. Il va de soi que les livres ne sont plus les seuls médias concernés, mais que de nouveaux moyens peuvent être utilisés. La bande dessinée en est un et les " figures du protestantisme d'hier et d'aujourd'hui "(36) publiées en Alsace, sont un bon exemple de ce type de démarche. La liste choisie, en dehors des réformateurs, retient, de manière significative, A. Schweitzer, Jean-Frédéric Oberlin, Pierre et Marie Durand, J-S Bach, Mathilde Wrede, Martin Luther King, John Wesley et Dietrich Bonhoeffer. De même, le film, " la colline aux 1000 enfants " qui présente l'histoire du Chambon sur Lignon pendant la 2ème guerre mondiale a été un succès télévisé, plusieurs fois rediffusé. Son rayonnement a ainsi dépassé de beaucoup le milieux protestants et relève largement du témoignage d'une spiritualité protestante incarnée possible.

2.5. Les difficultés de la " Nachfolge Christi "

Chaque époque suscite ses engagements et ceux-ci font, en protestantisme, partie intégrante de la spiritualité. Chaque réveil a donné naissance à des œuvres de " charité " personnelle qui n'étaient pas sans conséquences sociales : soin des malades, secours aux pauvres, aide aux déshérités. En notre siècle, Albert Schweitzer, par sa vie comme par sa pensée a symbolisé cette attitude. Un soupçon très fort est venu ternir pour un temps ces engagements perçus comme dangereusement individuels et comme représentant un soutien " objectif " à l'oppression sociale. Une nouvelle forme plus politique est alors apparue avec, comme emblèmes, des personnalités symboliques comme Bonhoeffer ou Martin Luther King.. Mais les dernières années du millénaire ont fait également porter le soupçon sur les engagements politiques et les désillusions idéologiques de notre siècle ont rendu ces engagements plus problématiques. Le risque est grand de faire de la spiritualité, à partir d'une théologie des deux règnes mal comprise, une pure attitude intérieure sans lien avec la vie sociale. Une fois évacués les rêves et les illusions, reste encore à trouver le chemin d'un témoignage chrétien qui prenne en compte la totalité de l'humain. La non-violence était autrefois la conviction particulière de quelques traditions spécifiques, mennonites, quakers etc.. Elle a aujourd'hui, sous une forme atténuée, bonne presse dans les Eglises, mais sans que cela change quelque chose de profond à nos modes de vie personnels ou à nos fonctionnements communautaires. Ne serait-il pas précieux de reprendre l'héritage de ces " Eglises de paix " pour apprendre d'elles une manière de mettre en œuvre l'enseignement de Jésus dans notre vie quotidienne et dans la gestion des conflits ? Cela me semblerait pertinent, y compris pour ceux qui n'ont pas sur l'Etat et le rôle du chrétien les mêmes convictions que les anabaptistes du 16ème siècle.

3. Le renouveau de demain ?

Que dire en conclusion ? Nous nous trouvons devant une sorte de paradoxe. Comme j'ai essayé de l'esquisser, nous sommes au bénéfice d'un héritage d'une grande richesse. Mais non seulement, l'image du protestantisme reste celle d'une religion éthique à tendance moralisante mais sans guère de valeur proprement spirituelle, mais encore les protestants eux-mêmes ignorent souvent presque tout de ce trésor et pensent devoir aller chercher au loin ce qu'ils ont tout près d'eux. Tout d'abord, je perçois comme un signe d'espérance l'intérêt récent que nos Eglises, dans leur diversité, semblent attacher à la spiritualité. L'apport des communautés de vie, le renouveau de fraternités comme les veilleurs étaient déjà des indices positifs mais l'intérêt des paroisses ou des Unions d'Eglises pour la prière, pour l'accompagnement, pour l'approfondissement d'une démarche vécue me semble assez nouveau. La parution de colloques sur la spiritualité(37) et de livres protestants sur la prière(38) qui prennent en compte l'héritage chrétien commun, et cela dans des milieux variés est aussi à noter. Enfin, je rêve du jour où les différentes traditions spirituelles du protestantisme accepteront de s'écouter, de s'accueillir les unes les autres sans chercher avant tout à se protéger et à prouver qu'elles maintiennent chacune la totalité de l'héritage juste et suffisant. Des lieux comme la Fédération Protestante de France offre maintes possibilité, que ce soit lors de grands rassemblements ou dans les régions et les villes. D'autres initiatives, plus légères car moins institutionnelles, vont également dans ce sens. Des théologiens comme Hollenweger(39) ont su servir de ponts et d'interprètes, mais la route est encore longue. Je citerai volontiers comme assez exemplaire Wilfred Monod(40), maître de spiritualité et fondateur des Veilleurs, pionnier du Christianisme social et de l'œcuménisme. Enraciné dans sa propre tradition, il a su intégrer ce que ses origines méthodistes pouvaient apporter, de même que l'héritage spirituel de l'Eglise universelle dans sa diversité. Il ne s'agit nullement de tenter une improbable synthèse, mais de comprendre de quelle manière l'apport spécifique des autres traditions peut souvent jouer le rôle de correctif des excès de la mienne. Chacune est appelée à conserver précieusement ses accents particuliers, mais en s'enrichissant et se rééquilibrant par les accents soulignés par d'autres. " Tout est à nous et nous sommes au Christ "(41). Et cela me semble particulièrement capital pour la relation entre les Eglises évangélique et particulièrement les charismatiques et les autres. Tout dans ce domaine est possible en cette veille d'un siècle nouveau, le pire, certainement, mais aussi le meilleur, et celui-ci dépend largement de notre volonté.

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1.
Cf. Carl-A. Keller et Denis Müller : article " spiritualité " dans l'Encyclopédie du Protestantisme, Cerf - Labor et Fides Paris - Genève, 1995
2.
op. cit. p. 1475.
3.
Jean Calvin : Institution de la religion chrétienne III. 6 " de la vie de l'homme chrétien ", Labor et Fides 1957, plusieurs fois édité à part depuis 1545 et récemment sous le titre " Une spiritualité à visage humain ", Kerygma et excelsis, 1999.
4.
Roland de Pury : " Notre Père ", Delachaux et Niestlé, 1945
5.
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1 Co 3. 21-23

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