Toutes les religions se valent

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Toutes les religions se valent

Il y a plusieurs manières d’interpréter cette réflexion.

En bonne part, elle signifierait que le fait de croire en quelque chose ou quelqu’un, d’avoir donc un idéal, des valeurs, une vision religieuse du monde et du sens de la vie, est déjà estimable en soi, indépendamment de l’objet ou du contenu de chaque croyance. Et il est vrai que le sens d’une réalité ultime, bien qu’invisible, distingue l’humain parmi tous les êtres vivants.

À l’opposé, elle peut exprimer la méfiance envers le religieux : dès que l’on croit, dès qu’il y a du sacré, et quelle qu’en soit la forme, alors l’intolérance, le fanatisme et la violence sont à redouter. Ou bien encore : en nous parlant d’un arrière monde, de l’invisible, du « spirituel », les religions nous détournent des réalités, peut-être pour nous en consoler ou nous en détourner à bon compte. Historiquement, hélas, on ne connaît guère de religion qui n’ait pas connu l’un ou l’autre de ces dérapages (plus ou moins graves ou constants selon les cas, il est vrai).

Enfin, à mi-chemin de ces points de vue antagonistes, il en est un troisième, et loin d’être le moins répandu. Selon lui, « tout se vaut » voudrait dire que nous n’avons aucun moyen sûr de départager les religions entre elles. « La » Vérité avec un grand V, personne ne peut la désigner à coup sûr, si tant est qu’elle existe vraiment.

Je n’ai pas la place pour essayer de répondre à ces trois points de vue en un ! Je préfère creuser en amont de cette objection, et y répondre en la questionnant ! En effet, quel que soit le sens qu’ils donnent à l’affirmation (un des trois que j’ai relevés, ou un autre encore), je suis absolument sûr que ceux et celles qui disent « toutes les religions se valent » n’en ont personnellement expérimenté aucune. De même qu’un séducteur qui se targue « d’adorer les femmes » n’en a jamais vraiment aimé une seule. La généralisation signale que l’on est resté sur le seuil : dans l’attentisme, l’indécision, le scepticisme. Sans donner sa confiance, sans s’engager, se risquer à un acte de foi, d’amour, d’espérance qui impliquerait la personne tout entière.

Comment décider entre toutes les religions, et surtout comment choisir ? Ami lecteur, n’attends pas que j’essaie de te prouver que ma religion (chrétienne) est la meilleure. D’abord, ce serait malhonnête, car je suis loin de connaître toutes les religions. Et puis, cela ne te convaincrait que si tu le penses déjà. Dans le cas contraire, l’exercice serait aussi vain que de prétendre te faire connaître la saveur d’un fruit inconnu, aussi appétissant soit-il, sans que tu veuilles y mordre toi-même. Pour ce faire, il faut avoir faim et soif. Et faire confiance à celui qui nous dit : « celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » (évangile de Jean, ch.6, v.35). Voilà la promesse, voire le défi que lance Jésus à tout être humain, quelles que soient les nourritures, religieuses ou pas, auxquelles il a déjà goûtées.

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