À bien des reprises, le peuple d’Israël est comparé dans la Bible à une vigne dont Dieu est le propriétaire.
Ainsi le psaume 80 interroge Dieu sur la raison pour laquelle cette belle vigne est en si mauvais état.
« Pourquoi as-tu forcé sa clôture ?
Tu laisses les passants la piller,
le sanglier la ravage,
les animaux sauvages viennent y brouter.
Reviens, Dieu de l’univers !
Du haut des cieux, regarde, vois ce qui arrive,
et interviens pour cette vigne.
Protège ce que tu as toi-même planté,
cet enfant que tu as fait grandir. »
C’est aussi ce qui désole le prophète Esaïe. Malgré les soins que Dieu a prodigués à la vigne (c’est-à-dire son peuple), celle-ci n’a rien donné de bon. C’est le sens de sa complainte :
« Laissez-moi chanter quelques couplets pour mon ami ;
c’est la chanson de mon ami et de sa vigne.
Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile.
Il en avait travaillé la terre, enlevé les pierres ;
il y avait mis un plant de choix,
bâti une tour de gué et même creusé un pressoir.
Il espérait que sa vigne produirait de beaux raisins,
mais elle n’a rien donné de bon.
“Eh bien, dit mon ami,
vous qui habitez Jérusalem,
vous les gens de Juda,
c’est à vous de juger entre ma vigne et moi.
Que faire de plus pour elle, que je n’aie déjà fait ?
J’espérais d’elle de beaux raisins,
Elle n’a rien donné de bon. Pourquoi ?
Maintenant je veux vous dire ce que je ferai à ma vigne :
J’arracherai la haie qui l’entoure,
et les troupeaux y brouteront.
J’abattrai son mur de clôture,
Et les passants la piétineront.
Je ferai d’elle un terrain vague :
personne ne la taillera,
personne ne l’entretiendra ;
les épines et les ronces y pousseront,
et j’interdirai aux nuages de laisser tomber la pluie sur elle”. »