Pain maison

Complet Fait de société
Depuis le premier confinement, des gens se sont mis à fabriquer leur propre miche ou baguette à la maison.

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Farine, eau, levain ou levure de boulanger… On mélange, on malaxe… et on prend des photos pour les amis ou les réseaux sociaux.
C’est juste un peu long car il faut attendre que la pâte repose, et il faut savoir malaxer ou s’aider d'un robot. On attend la levée et on enfourne.
Cela permettait de s’occuper quand chacun était sommé de rester chez soi et qu'il était déconseillé d’aller à la boulangerie. C’était économique et souvent meilleur que la mie ordinaire. C’était aussi l’occasion de partager un moment en famille. Et puis il y avait le vrai plaisir de réaliser quelque chose soi-même.
pain

Réussir son pain

Tout cela est bien beau, mais encore faut-il le réussir, son pain. Et là c’est une autre affaire. Les embûches sont nombreuses, mais les échecs semblent aussi amuser les boulangers en herbe. Par exemple : où trouver du levain naturel et de la farine appropriée dans les commerces ?

Plus que du pain

Mais si l'on creuse un peu et que l’on interroge ces nouveaux boulangers, il est une raison plus profonde : mettre la main à la pâte, cela fait chaud au cœur ! En faisant du pain, les confinés semblaient avoir trouvé une raison d’espérer dans le marasme ambiant. C’était une manière de combler un vide existentiel, en quelque sorte, une réponse à des questionnements plus profonds.
Roland Feuillas, le coauteur du livre d’entretiens « À la recherche du pain vivant* », voit beaucoup de positif dans cette situation où les gens sont amenés à se faire du pain chez eux : « Notre relation au pain est d’une tout autre dimension que simplement se remplir le ventre. Le pain, c’est dans notre ADN, on est lié au pain d’une manière épigénétique ! Dans leurs têtes, les gens écrivent «Pain» avec une majuscule, comme toutes les choses sacrées… » À cet égard, Benigno Cacérès, l’auteur de « Si le pain m’était conté* », parle de plus de 200 mentions du mot pain dans la Bible.

Pain comme copain

En faisant du pain, on comprend également qu’en donnant plus ou moins de soi, on obtient un pain différent. On réalise aussi pourquoi le mot « pain » a donné « copain, compagnon », celui avec qui on partage du pain. Le partage, l’amour, ces valeurs-là sont associées au pain. Quand on fait du pain, on est obligé de se poser des questions sur le partage des richesses.
Au départ, les nouveaux boulangers voulaient juste du pain frais. Ils ignoraient qu’ils s’exposaient à un changement de mentalité.
Auteurs
José LONCKE

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Informations complémentaires

* Roland Feuillas et Jean-Philippe de Tonnac, À la recherche du pain vivant, Actes Sud.
* Benigno Cacérès, Si le pain m’était conté, La Découverte.

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