Comment guérir des blessures de l'identité

Complet Réflexion


Jacques Poujol est pasteur psychothérapeute ; Cosette Fébrissy est psychologue clinicienne, psychopédagogue. Tous deux sont formateurs en relation d'aide (relation-aide.com) et auteurs de « La grande aventure d'être soi ». Parcours psychologique et biblique, Empreinte temps présent, 2023 dont est extrait cet article.


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Pansement blessure

Les spécialistes de l'identité sont unanimes : j'ai l'âge psychique de mes blessures.
Si donc, j'ai été abandonné à cinq ans, je reste bloqué émotionnellement à cet âge. Le développement biologique continue, mais la croissance psychique a été stoppée.

Cinq blessures fondamentales de l'identité, réelles ou symboliques

Une blessure, c'est une lésion du tissu vivant. Il faut prendre du temps pour la panser. Pour me reconstruire de mes plaies, il faut que justice soit dite. Dans un climat de confiance, de sécurité, je pourrai peu à peu les panser.
  • La trahison : mes proches censés me protéger, en qui j'avais confiance, m'ont trahi dans mes besoins essentiels.
  • Le rejet : ils m'ont rejeté dans ce que j'étais, ce que je faisais.
  • L’abandon : ils m'ont abandonné, n'ont pas pris soin de moi ; même si j'ai eu des parents, je me sens orphelin.
  • L’humiliation : ils m'ont humilié et rabaissé.
  • L’injustice : consciemment ou non, j’ai subi l’injustice.
Ces traumatismes se manifestent par des symptômes comme des complexes, des peurs et des angoisses, des maladies psychiques, une mauvaise image de soi, une foi chrétienne pathologique, des scénarios répétitifs, des dépendances et des sentiments destructeurs comme la dépression et la culpabilité, la perte du plaisir de soi, donc de la libido et une sérieuse détérioration de l'image de soi-même.

Quelques symptômes de mes blessures

• Ma façon d'aimer et de me laisser aimer ;
• Le rapport à mon corps ;
• Mon rapport au travail, au faire, à mes dons ;
• Mes relations sociales, mes groupes d'appartenance, mes rapports aux autres et à la société : rapport fusionnel, agressif.;
• Ma relation à Dieu quand j'y crois : un dieu à l'image de mes pathologies, un dieu pervers, complice du mal.
Souvent j'investis ou je surinvestis un ou deux domaines de mon existence parce que je suis blessé dans les autres. Malgré tous mes efforts et ma volonté, des domaines importants de ma vie n'ont pas pu s'épanouir : études, vie amoureuse, travail.

Vivre une guérison en profondeur

Ma bonne volonté seule ne suffit pas toujours. Le soutien de mes proches et l'amour de Dieu, si je suis croyant, sont importants. Il se peut que j'aie aussi besoin d’une aide psychologique professionnelle.

Plus douloureux que la shoah

Henri Parens, juif polonais, pédopsychiatre, psychanalyste et professeur de psychiatrie, avait 11 ans lorsque la Shoah lui a pris son père, sa mère, son frère, ses oncles, tantes et grands-parents... Il écrit cependant : « C'est dans les premières années de la vie que l’on est le plus blessé. J'affirme qu'il est psychologiquement plus traumatisant d'être rejeté, négligé, abusé par ses propres parents pendant ses années de croissance que d'avoir vécu la Shoah. Car une blessure infligée par le père ou la mère est de loin plus profonde que si elle est causée par quelqu'un d'autre. »

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