J’en avais tellement gros sur la patate qu’il fallait que ça sorte. Guy était candidat à l’émission X. Quand on est au bout du rouleau, que plus personne ne peut plus rien pour vous, on est prêt à faire n’importe quelle démarche pour être enfin entendu. Quelle meilleure tribune que le petit écran ? Mais au final, Guy a t-il trouvé l’apaisement qu’il recherchait ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, était-ce vraiment le but poursuivi par la chaîne ?
Tous des voyeurs ?
Venues des USA où elles remplissent les trois quarts des programmes, les reality-Shows avaient eu un précédent en 1983 avec « Psy-show ». Mais le tollé provoqué alors par l’intimité des problèmes déballés devant 50 millions de téléspectateurs arrosa même le ministre français de la communication d’alors, Georges Fillioud, qui décréta le couvre-feu devant l’opposition de l’Assemblée Nationale : « Messieurs, si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à vous coucher avant 22h40 ».
Forts de leur succès outre-Atlantique, ces émissions reviennent en force. Elles occupent aujourd’hui une très large plage horaire, toutes chaînes confondues. L’audimat le confirme de soir en soir.
Caméra 1, cadrez sur les larmes !
A première vue les sujets paraissent intéressants. Le spectateur se croit interactif. Il se projette inconsciemment dans la peau de l’animateur, éprouve le sentiment d’aider ceux qui sont venus exposer leur détresse. Il devient alors un citoyen utile pour aider la police et la justice jusqu’alors bredouilles. Le Syndicat de la Magistrature a condamné cette démarche considérée comme dangereuse : « Le dérapage de la TV qui se veut outil d’investigation le temps d’une émission provoque un sentiment d’angoisse sur les téléspectateurs et excite le voyeurisme.»
L’envers du décor sent la manipulation, le trucage quand ce n’est pas la délation. Extrêmement bien montées, ces minutes de mélodrame ont nécessité des heures et des heures de tournage pour laisser une impression plus vraie que nature. Huguette a participé à l’un de ces shows. « Cinq ou six fois, mon visage apparaît en gros plan. J’ai l’air complètement bouleversée. En fait, c’est la même prise de vue qu’ils ont recadrée et replacée à différents moments. » Et son mari d’ajouter : « De toute façon, on est là pour jouer le jeu à fond. Dépassés par les événements, finalement, on gobe tout.»
Communication ou manipulation ?
Avec l’audimat, c’est la victoire du commercial et parfois du médiocre. Et si l’on reconsidérait le rôle de la télé et l’indispensable respect du téléspectateur ? Nous sommes en droit d’exiger une information exacte et honnête. Mais les reality-show ont-ils l’ambition d’informer ? Pas du tout ! Et c’est bien là le hiatus. La petite lucarne est entrée dans nos foyers pour nous permettre de mieux appréhender le monde. Puis elle s’est trouvée une mission de distraction et de lien social via le potin. Si l’information répond à des règles précises, comment définir les règles de la distraction ? Nous n’avons pas tous les mêmes attentes. Mais le danger, c’est que la télévision information ou la télévision distraction modifient profondément nos manières de voir, d’écouter et au final, de penser. En fait, l’audimat dont on dénonce les travers nous montre qui nous sommes : nous avons la télé que nous méritons ! Sans demande, il n’y a pas d’offre !
Pour sortir de ce cercle vicieux, à moins de vivre comme des ermites, il nous faut apprendre à discerner, choisir, exercer un esprit critique.
La vraie réalité
Quelle que soit l’époque, l’homme désire communiquer. Ce n’est pas étonnant puisque Dieu l’a créé pour être en relation.
Cependant, depuis que le mal habite son cœur, sa communication s’est sérieusement détériorée, tant avec son créateur qu’avec ses semblables. Dieu cherche à la rétablir. C’est pour cela que Jésus-Christ est venu sur terre. La Bible affirme qu’« il est seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1). Comme le média, le médiateur met en relation les deux parties pour qu’elles se comprennent.
Or, pour que nous retrouvions une vraie communication entre nous, il faut sans doute que nous apprenions à renouer avec notre Créateur et donc que nous renoncions aux images qui le déforment lorsque nous l’imaginons vieillard fatigué ou débile, juge impitoyable ou laxiste. Il est amour !
Il y a 2800 ans un prophète d’Israël disait déjà : « Nous sommes perdus comme des brebis sans berger. » (2)
Les gens qui n’ont pas trouvé de sens à leur vie, qui ne savent ni d’où ils viennent ni où ils vont, sont sans doute encore plus nombreux aujourd’hui. C’est pour eux que Jésus-Christ est venu. A tous, il montre que notre sens est en Dieu, le Dieu du pardon, de la réconciliation et de la communication ; un Dieu proche de nous et qui nous cherche inlassablement.
Jésus a déclaré « Je me tiens à la porte et je frappe. Celui qui m’ouvre, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui. » (3) Qui lui ouvrira sa porte pour découvrir une communication de vie ?