Martine, la cinquantaine, conseillère clientèle dans une compagnie d'assurances, est venue consulter. Elle est en souffrance à son travail depuis quelques mois. Cela se manifeste dans son corps : dos très douloureux, grande fatigue, insomnie...
Au bout du rouleau
Elle décrit sa surcharge de tâches, le système de « chouchou » dans l'équipe, la surveillance directe de son patron qui exige que la porte de son bureau reste ouverte. Elle rend compte de l’explication qu’elle a eue avec lui, assisté de son épouse où elle s'est montrée calme, ferme, sans agressivité dans ses propos, pour dire son mal-être, son besoin d'être secondée.
D'autres signes de souffrance apparaissent aussi au niveau émotionnel : vive rancœur vis-à-vis de son patron, rancœur raisonnée à l'égard de la « chouchou », peur d'être licenciée, de ne pas retrouver du travail, d’être moins bien payée… Elle souhaite être reconnue pour la qualité de son travail, pour ses compétences acquises au cours des années. Elle craque, n'en peut plus de se taire. Elle a droit à ce que sa valeur soit reconnue.
Une écoute
Le coaching de Martine s'est déroulé sur une bonne douzaine de séances. Il a commencé par une période d'écoute attentive, afin de lui permettre d'exprimer sa souffrance, et au coach d'identifier le tableau des signes de mal-être physique, émotionnel et relationnel. Ensuite, il fallait dépasser les symptômes pour repérer les causes éventuelles.
Ce fut d'abord l'occasion de déblayer les pensées négatives, anxieuses que Martine se dit en elle-même et ressasse toute la journée, voire la nuit. De mettre ensuite au jour les convictions qui la guident dans son travail et dans sa façon de l'accomplir, son surinvestissement par exemple. Enfin, le sens qu'impliquent ses efforts pour être à la hauteur, irréprochable, prouver que...
Prise de conscience
Elle a peu à peu pris conscience que ses attentes de reconnaissance et de promotion étaient peu réalistes dans son contexte mais qu’elle pouvait changer de comportement pour espérer un mieux-être. Elle songe alors à investir ses talents dans la broderie, à consacrer un peu de temps à la randonnée. Reste ensuite à distancier ses émotions par la respiration, par des pauses régulières et à raisonner ses croyances avec la question : Qu'est-ce qui me prouve que c'est vrai quand elle dit « il m'en veut » ?
Il a fallu passer aussi le temps nécessaire à examiner la qualité de ses relations au travail, en distinguant ce qui caractérise son attitude, sa réaction, ses propos, ses conclusions de ce qui appartient à l'autre. Elle a ainsi appris à se détendre sans craindre à l'avance la colère ou le refus de son patron quand elle pose une question ou qu’elle demande quelque chose pour elle.
Agir plutôt que subir
Martine s'est rendue compte qu'elle ne pouvait changer son environnement, mais pouvait modifier ou infléchir ses pensées, ses convictions, sa réactivité. En un mot, elle a compris qu'agir, plutôt que subir et se sentir victime, lui redonnait son énergie. L'objectif de changement qu'elle désirait était réalisable, grâce à ses propres ressources.