La rencontre qui change tout

Complet Réflexion

On a parfois l’impression qu’on ne pourra jamais rien changer. Il suffit d’ouvrir les yeux pour se rendre que ce n’est pas tout à fait vrai.

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La rencontre qui change tout

Le mot «fatalisme» reçoit plusieurs définitions. Elles ne s’accordent pas nécessairement toutes entre elles mais elles évoquent toujours une attitude humaine devant la réalité. Est fataliste celui qui pense que le cours des événements est fixé de telle sorte que notre volonté ou notre action n’y peuvent rien changer ou pas grand chose.

Fatalistes au 21ème siècle?

Dans un monde qui valorise tellement la prise d’initiatives, la créativité, les mutations et les évolutions en tout genre, on pourrait penser que le fatalisme n’existe plus. La science et la technologie ne nous ont-elles pas permis des réalisations spectaculaires? On aurait tort pourtant de penser que le fatalisme n’existe pas dans nos sociétés, chez nous.

C’est vrai, il n’y a pas grand monde pour se vanter d’être fataliste! Encore que l’intérêt considérable pour l’astrologie et diverses pratiques occultes laisse à réfléchir. Ne peut-on pas reconnaître aussi dans bien des situations de notre vie une forme de désespoir devant les défis de la réalité? Chacun peut penser à des exemples personnels. Qui n’a jamais dit par exemple: «Je n’y arriverai jamais!»? Ne suis-je pas fataliste quand je me résigne à vivre dans une forme de médiocrité ou quand je me dis: «Là c’est trop dur»? Nous ne sommes plus si loin du fatalisme que cela quand nous commençons à nous chercher des excuses dans la génétique ou dans la psychologie en disant: «si je me conduis comme ça, c’est parce que mes parents m’ont fait ceci ou cela dans ma petite enfance.» Plus simplement, qui n’a jamais pensé: «Je suis comme ça, je n’y peux rien»?

La forme que prend le fatalisme aujourd’hui est d’abord et avant tout le sentiment accablant que nous ne maîtrisons pas grand-chose, malgré toutes nos réalisations scientifiques et technologiques. Nous nous demandons si nous ne sommes pas prisonniers de notre «progrès», avec ses conséquences néfastes sur l’environnement, et de la logique de notre société de consommation. Mais c’est surtout dans le domaine de notre vie personnelle que la maîtrise des choses nous échappe. Les astrologues, marabouts et autres voyants exploitent sans scrupule les points où ça fait mal: amour, argent, santé…

Fatalisme et pauvreté

Lutter contre la pauvreté implique lutter contre le fatalisme, c’est-à-dire communiquer l’espérance là où tout vous crie de laisser tomber. Wess Stafford résume ce message du fatalisme, qui résonne dans les oreilles des enfants pauvres: «Abandonne! Tu ne comptes pas. Personne ne se soucie de toi. Regarde autour de toi. La situation est terrible. Elle l’a toujours été, elle le sera toujours. Réfléchis au passé. Ton grand-père était un raté. Tes parents ne pouvaient pas te protéger, ni prendre soin de toi. Maintenant, c’est ton tour. Toi aussi tu vas échouer. Alors abandonne!» (1). Il illustre ce fait par un exemple tiré de son expérience dans un pays pauvre: «Quand un enfant renversait accidentellement un verre d’eau pendant le repas, il contemplait le gâchis et disait en toute sincérité: “L’eau s’est renversée toute seule.” L’enfant n’était pas sur la défensive, mais il exprimait honnêtement son point de vue. En d’autres termes, il disait: “Je n’ai aucun contrôle sur ma situation et encore moins sur ma vie. Tout contrôle est en dehors de moi. Je ne suis rien. Je ne sais rien faire…”» (2).

Quand arrive la rencontre...

Quand on y regarde bien, nous ne sommes pas toujours très loin de cette attitude.

Le fatalisme enferme. La rencontre libère. C’est vrai pour nous quand une parole, un regard, une attention, une main aimante sur notre épaule arrivent au bon moment pour relever et rassurer. La vie devient alors possible et pleine de sens. Le fatalisme est bien plus une attitude intérieure qu’une position philosophique bien réfléchie. Il faut expérimenter la rencontre personnelle pour en venir à bout.

Un épisode de l’Évangile me paraît particulièrement significatif. Jésus y rencontre un homme malade depuis 38 ans et lui demande: «Veux-tu retrouver la santé?» Mais l’homme ne répond ni oui ni non. Il se lamente sur le fait que personne ne l’aide à trouver la guérison. Alors Jésus lui dit: «Lève-toi, prends ton lit et marche» (3).

Le vrai remède à notre fatalisme, c’est la rencontre avec Jésus. La rencontre avec celui qui nous remet debout avant même que nous lui répondions oui. Plus profondément, c’est parce que le Dieu de la Bible est un Dieu trinitaire, un Dieu de relations personnelles, que le fatalisme est tellement étranger à la foi chrétienne. Le fatalisme, c’est la résignation devant une force au fond impersonnelle. Mais la libération de ce fatalisme vient d’un Dieu qui écoute la prière, qui parle par son Fils et qui donne la force d’agir par son Esprit.

Dans l’histoire de cet homme malade depuis 38 ans, c’est quand il se lève, prend son lit et marche que l’on voit que l’attitude de résignation à son sort est vaincue. Mais la libération ne vient pas d’une décision de serrer les dents et de refuser d’accepter son sort. Elle vient de la parole du Christ et de la force qu’il communique.

Alors si une forme de fatalisme pèse sur nous, pourquoi ne pas tendre l’oreille? Et si Christ avait quelque chose à nous dire?

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Les programmes de parrainage d'enfants soutenus par des associations chrétiennes, par exemple le S.E.L., illustrent cette double lutte (www.selfrance.org). Ils donnent aux enfants des occasions de développer leurs potentialités et de connaître de manière pratique qu'ils comptent et peuvent avoir un impact dans le monde. Étant portés par une espérance chrétienne, ils permettent également la rencontre avec l'Évangile, la source de la vraie libération du fatalisme.

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Auteurs
Daniel HILLION

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1.
Trop petits pour être oubliés, p.196.
2.
Ibid. p.196-197.
3.
Jean 5.5-9.

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