Une publicité propose : « Je ne dépense pas, je me récompense »...
Des plaisirs anodins, ensuite des esclavages
« Un coup d’œil, juste pour voir » ou « Sympa, je recommence », « Cette collègue a des jambes plus belles que ma femme » ou encore « Je tente l’échangisme, une fois ». Sans compter peeling, lifting, injections antirides, UV... autant de pratiques, et d’autres encore, dont on devient insidieusement dépendants.
Notre cerveau, en effet, fonctionne selon le principe de plaisir. Organe magnifiquement constitué pour maintenir les équilibres intérieurs en harmonie, il est nourri de ce que nous lui offrons, peut devenir fort gourmand voire tyrannique. Si nous lui proposons de « l’avoir » il nous en réclame toujours plus en « fièvre acheteuse ». Si nous le nourrissons de « faire », il exige l’hyperactivité et supporte de moins en moins toute frustration.
Comme des enfants ?
C’est pourtant en leur apprenant la frustration que nous invitons nos enfants à grandir, dans le renoncement à une satisfaction immédiate pour obtenir un plus grand bien : apprendre les tables de multiplication pour diriger un jour une coopérative...
Adultes, nous devenons apprentis sorciers lorsque nous jouons avec nos petites approches banales des sites porno, des jeux d’argent, des rencontres coquines sur le net. Elles finissent par devenir les envahisseurs de nos préoccupations. Les 10 minutes sur les réseaux sociaux deviennent 20, 60, 90 ou 3, 4, 5 heures par jour. La « bête » grandit perfidement, comme la course à la réussite sous toutes ses formes, qui dévorera progressivement la vie de famille. C’est aussi cette petite violence, « toute douce, toute habituelle » qui me fait hurler sur les miens (pas en public, je contrôle !), lever la main sur mon compagnon ou tenter d’étrangler ce chauffeur qui me refuse la priorité...
Addictions invisibles
Les addictions de l’âme sont moins apparentes, plus insaisissables et dissimulables que les dépendances aux produits (alcool, médicaments, tabac...). Elles n’en sont que plus trompeuses. Nous croyons y combler un manque, apaiser une souffrance, remplir un vide par un « doudou virtuel »... c’est une illusion !
Nous trompons peut-être les autres... mais pas nous-mêmes.
Car c’est bien moi qui perds mon temps sur mon portable, c’est bien moi qui vais boire aux robinets juteux des jeux et rencontres en ligne pour y chercher qui je suis... autant de balais magiques, qui deviennent nos maîtres, comme celui de Mickey dans Fantasia.
Du mirage à l’eau rafraîchissante
Ces prétendues satisfactions ne sont rien face à ce que nous propose le Christ. À la femme venue s’abreuver au puits de son village, il dit : « Quiconque boit de l’eau du puits aura encore soif »... Mais « celui qui boira l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. »