Blaise Pascal est né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand. Philosophe incomparable, il était aussi un scientifique hors pair, un styliste éblouissant ainsi qu’un théologien combatif. Philanthrope, il a aussi imaginé les transports en commun.
Des Pensées hors du commun
Son ouvrage le plus connu, « Les Pensées » (1) est une œuvre foisonnante composée à partir de fragments assemblés après sa mort. La langue est d’une telle clarté que l’on ne peut même pas s’abriter derrière un jargon pour dire qu’on n’a pas compris.
Ouvrez au hasard « Les Pensées » et vous tomberez sur au moins une phrase qui va vous bouleverser. Éric-Emmanuel Schmitt en a fait l’expérience. Lui, dont les ouvrages sont lus par des millions de lecteurs, proclame que : « Si je dois n’emporter qu’un livre, c’est ce volume qui contient l’univers entier ainsi que les mille façons d’y entrer (2). » Excusez du peu !
Des Pensées qui dérangent et rassurent
Imaginez un homme qui nous explique de manière imparable que nous vivons notre vie dans l’oubli de la mort, que tout ce que nous faisons, nous le faisons d’abord pour oublier que l’on va mourir. La philosophe Laurence Devillairs (3) estime que l’œuvre est géniale parce qu’elle assume le côté tragique de la condition humaine tout en amenant à découvrir la joie de la foi : « Parce que Pascal est dans la certitude et la joie de la foi. »
Pascal estime que « l’homme passe l’homme » et la philosophe explique : « ...Nous sentons bien qu’il y a aussi en nous une aspiration à l’infini, à la transcendance. »
Pour Pascal, l’être humain a besoin d’être confronté à ses contradictions pour ensuite progresser. Mais « il est plus facile d’avoir recours au divertissement, explique la philosophe. Et que fait l’être contemporain, pris dans un flot d’informations, téléphone portable à la main, sinon fuir cette confrontation avec le tragique de l’existence ? »
Laissons le philosophe Raphaël Enthoven nous donner encore plus envie de nous lancer dans l’aventure : « Tant que les hommes auront à mourir et à chercher un sens à leur vie, Pascal sera impertinent, intempestif, pertinent (4). »
« Très jeune, j’y voyais l’analyse de la condition humaine (le fini dans l’univers infini), à 20 ans, je me régalais de sa description impitoyable de nos fuites. Puis, à 30 ans, j’y repérais, précisément formulée, ma conception de Dieu (« C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison”), à 40 ans, le décryptage du mystère chrétien. Aujourd’hui, à 50 ans, ces pages m’apprennent à comprendre mon époque... » Éric-Emmanuel Schmitt commentant « Les Pensées ».