Je suis tombée malade à l’âge de six mois à cause d’un vaccin. À chaque crise, je manquais mourir et passais plusieurs jours dans le coma. Mes parents devaient être constamment en état de vigilance.
Comme si un malheur ne suffisait pas
Comme la différence fait peur, on m’a d’abord refusé d’entrer à l’école primaire. Mais les tests réalisés ont montré que je pouvais suivre : je savais déjà lire ! Néanmoins les « camarades » se moquaient de moi car ma maladie me faisait souvent dormir en classe. J’avais peu d’amis.
Chaque année, je passais un électro-encéphalogramme. Je coiffais alors un filet en caoutchouc avec des électrodes. Une machine inscrivait les réactions de mon cerveau sur un papier millimétré. Le résultat était aussi épais qu’un vieil annuaire. Le professeur en pédiatrie consulté concluait toujours : « Il faut continuer le traitement ».
Espoirs déçus
Ma mère était croyante. Vers mes six ans, j’ai suivi un groupe de catéchisme et j’ai découvert avec joie la vie de Jésus. J’ai appris à pardonner, partager, à endurer les moqueries aussi. Je voulais faire partie des bons pour gagner le paradis.
L’été de mes dix ans, je me suis réveillée à l’hôpital après une semaine de coma. Le jeune interne décela une erreur de diagnostic. J’ai changé de médicament. Plus je grandissais, plus mes espoirs de guérison s’amenuisaient. Ma mère me conseillait de brûler des cierges et m’emmenait à tous les pèlerinages possibles... J’accomplissais tous les rites. J’avais treize ans quand le pédiatre m’a déclarée incurable : un vrai coup de massue.
C’était comme si j’essayais de gagner une course et qu’on me disait tout d’un coup : « C’est fini pour toi. Sors du stade ». Plus d’horizon, plus d’avenir... En pleine adolescence, la mort faisait déjà partie de ma vie. Pour autant, je ne fus pas désespérée, seulement résignée.
La guérison inespérée
L’été suivant, ma mère m’a emmenée dans un nouveau pèlerinage. Cette fois j’ai décidé de m’adresser directement à Dieu. J’ai prié Notre Père, en demandant la guérison. Dès que j’ai dit « amen », une chaleur m’a remplie... J’ai su que j’étais guérie.
J’ai témoigné de ma guérison et cessé le traitement. Mes parents étaient très inquiets. Ils ne me croyaient pas ! Mon pédiatre fut lui aussi tellement surpris qu’il a relu quatre fois le millefeuille de mes résultats. Il a ouvert alors tout grand les mains en déclarant : « Laure est guérie ! »... J’avais quatorze ans. J’en ai quarante-cinq aujourd’hui et je n’ai jamais rechuté.
Ma guérison n’a été qu’une étape
Pour moi, cette guérison est miraculeuse. Je ne la vois pourtant que comme une étape dans mon rapprochement avec Dieu. En effet, c’est plusieurs années après, quand j’ai lu la Bible, que j’ai accepté que Dieu gère totalement ma vie.
Sur ma route pavée d’épreuves, il m’apporte chaque jour sa protection, son amour, son aide et son réconfort. Il est un père et un ami. Je ne crains rien car il est avec moi. C’est là pour moi un miracle beaucoup plus grand.