Je ne m’appelle pas Moché – Moïse en hébreu – mais c’est pourtant ainsi que plusieurs de mes amis m’appellent depuis mon enfance. Ce surnom affectueux traduit bien qu’ils ont ressenti en moi le désir de ne rien renier de mon identité et de mes attaches juives.
Un temps de préparation
Tôt dans mon enfance, j’ai appris de mes parents les grandes histoires de la Torah(1) et des Prophètes de la Bible. Ma mère étant chrétienne, j’ai appris aussi les histoires des Évangiles et j’ai suivi des enseignements à l’église. Tout cela me paraissait surtout être un catéchisme à apprendre par cœur et rien d’autre. J’étais convaincu en mon for intérieur que Dieu existait, mais qu’il était très loin de moi.
À l’âge de 11 ans, j’ai participé à des activités de scoutisme. C’était une bonne occasion d’apprendre à me débrouiller de mes dix doigts, mais aussi de me faire des amis. On y donnait bien un enseignement biblique, mais pour moi, l’essentiel était ailleurs. Les jeux, les activités diverses et variées, et surtout les copains étaient ce qui me motivait le plus à être régulier.
Un premier rendez-vous manqué
Avec les vacances scolaires, le projet de camp mûrement préparé pendant l’année est devenu réalité et source d’enthousiasme. Il remplissait mes attentes d’aventures et de rencontres. Bien entendu, les journées étaient aussi ponctuées de brèves études de la Bible.
Au bout de deux semaines de séjour sous les tentes, un soir, l’étude biblique s’est prolongée par une série de témoignages. Parfois, c’étaient mes meilleurs amis qui déclaraient avoir vécu une rencontre personnelle avec Jésus. Je fus très surpris quand nous nous sommes réunis en petit groupe pour prier de voir combien certains de mes amis étaient bouleversés. Les responsables nous invitaient à faire nous aussi la même expérience et «accepter Jésus, comme mon Sauveur». Je ne l’ai pas voulu. Cependant, les questions se bousculaient dans mon cœur et je souhaitais vivement, à l’instar de mes amis, connaître la véritable paix et la vérité au sujet de Dieu.
Un rattrapage plutôt réussi
Le camp s’est terminé tranquillement, mais j’étais à la fois perplexe et jaloux de la joie et de l’amour qui débordaient de mes amis dont la vie avait été visiblement transformée. Leur rencontre personnelle avec Jésus ce soir-là avait laissé des traces. Trop fier pour poser directement des questions, j’ai décidé de rechercher dans la Bible des réponses à mes questions existentielles. En quelques mois, j’ai dévoré l’essentiel de la Bible. Au contact de mes amis, j’ai compris que Jésus était bien le Sauveur et Seigneur annoncé par les Prophètes. J’ai alors connu la même joie et la même paix du pardon de mes fautes et l’espérance réelle de la vie avec Dieu.
Bien sûr, je partageais toutes les préoccupations des amis de mon âge, mais ma relation avec le Dieu vivant et vrai me faisait voir le monde et l’avenir d’une toute autre façon. J’étais aussi tiraillé entre mon engagement réel dans mon église et mon désir intense de conserver mes racines juives. Je ne voulais pas oublier mon peuple, le peuple d’Israël. Je ne manquais pas de le rappeler à mes plus proches amis.
Questions
Malheureusement, mon discours s’est souvent heurté à un mur d’incompréhension. Celle-ci me faisait mal: comment pouvait-on me refuser le droit de revendiquer mes racines? Ne peut-on pas être Juif et croire naturellement dans le Messie Jésus? Certes, ma famille en Israël comme en France, ne faisait pas forcément grand cas de la foi explosive d’un adolescent. Ce qu’on attendait de moi, c’était surtout des résultats scolaires dignes. Cela n’entamait pas pour autant mon désir.
Ma lecture et ma compréhension des Écritures se sont affinées progressivement et mon désir de faire connaître le message du salut dans le Messie Yéchoua - Jésus en hébreu - s’est renforcé.
Bien des années ont passé. Dieu a permis que je mûrisse dans de nombreux domaines. À l’âge de 30 ans, j’ai appris l’hébreu grâce à mon père dont c’est la langue maternelle. Il a été lui-même professeur d’hébreu bien des années auparavant.
Conviction et mission
Aujourd’hui, principal rédacteur du journal Juif messianique «Le Berger d’Israël», je m’efforce de partager le message de l’Évangile auprès des fils d’Israël, convaincu que ce message de Salut leur est prioritairement destiné.
C’est pour moi un devoir, une mitsva(2), que de faire connaître à mon peuple que Yéchoua est véritablement le Messie juif annoncé par tous les prophètes. C’est bien lui qui a racheté nos vies et obtenu le pardon de nos fautes au moyen de son propre sang et du don de sa vie. Il est l’auteur de notre rédemption.
Je suis fier d’honorer la tradition de mes pères en m’appliquant à vivre dans l’espérance qui était la leur. Les différentes fêtes de l’Éternel, le Shabbat(3) en particulier, me parlent de lui, mon Sauveur et mon Seigneur. Il est le Berger d’Israël, il est aussi mon berger.
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Le Berger d’Israël a pour objet la diffusion du message de l’Évangile auprès du peuple juif, dans le respect de l’identité et des traditions juives. L’œuvre du Berger d’Israël poursuit ce but par le moyen de publications, de rencontres régulières d’enseignement et de formation, la célébration des fêtes juives dans une perspective messianique.
Pour en savoir plus: www.lebergerdisrael.org