Bien que je vienne d’une famille de tradition catholique, je n’ai pas eu d’éducation chrétienne et n’ai pas connu Dieu durant mon enfance. J’ai grandi en me comportant comme je le souhaitais, sans prendre en compte les conséquences de mes actes. J’avais l’impression d’être maîtresse de ma vie.
Torturée dans ma tête, mal dans ma peau
Pourtant, dès mon plus jeune âge, je me suis sentie en insécurité, et différente des autres. J’avais beaucoup de peine à me faire accepter et aimer. J’étais souvent mise à l’écart et cette situation m’attristait. Par réaction, j’ai cherché à me mettre en avant ; j’aimais me faire remarquer. Je n’étais extravertie qu’en apparence ; cela me permettait de m’intégrer et d’évoluer au sein d’un groupe.
J’ai commencé à développer plusieurs dépendances, sans parler des dépendances affectives, de mes mauvaises fréquentations et de leurs conséquences destructrices. J’ai petit à petit sombré dans l’alcool. Au début, je ne me suis pas considérée comme malade. Mais peu à peu, ma vie est devenue très compliquée.
La première fois où j’ai entendu parler de Dieu
Lors de mes études, une amie de ma promotion me proposait chaque année d’assister à la fête de Noël de son Église. Chaque année, ma motivation augmentait. La dernière année, au retour de cette célébration, j’ai eu la conviction que Dieu m’appelait.
J’ai donc décidé de fréquenter une Église et je me suis acheté une Bible. J’entendais bien, lors des cultes, la prédication, les louanges, la prière… mais je ne les écoutais pas vraiment car mon cœur n’était pas encore prêt à accepter tout ce que Dieu avait à m’offrir. Je lisais ma Bible de manière très assidue, sans que cela ne m’évoque rien… Et petit à petit, je me suis éloignée de Dieu.
Du chaos au désastre
Mes démons m’ont rattrapée et ils sont revenus en force. Je savais pertinemment ce que je devais faire et j’ai fait tout le contraire. J’ai laissé le diable disposer de ma personne et s’emparer de ma vie. La descente vers les ténèbres a commencé alors pour moi. J’étais ingérable, colérique, violente parfois. L’alcool m’avait complètement détruite, éteinte et désensibilisée au monde qui m’entourait. Je ne percevais plus aucune issue, je me suis désocialisée. Sortir m’était devenu difficile, j’étais une ombre et surtout… j’étais seule.
Toujours l’alcool !
Ma vie s’est détériorée à une vitesse inimaginable. J’allais de moins en moins souvent au culte car trop alcoolisée. J’avais une vie de marginale ! Persuadée que Dieu avait détourné son regard de moi, j’avais honte de croire en lui car ma vie symbolisait la débauche. Mon discours était incohérent, tout en moi était contradictoire. D’un côté, je pouvais prier le Seigneur pour qu’il me libère de tout ce mal, et en même temps je ne voulais pas lâcher ma vie qui se résumait à des excès continus et des mises en danger répétées.
Le jour où j’ai voulu que tout s’arrête
Je me sentais si démunie et tellement abandonnée. Ma vie ne valait pas la peine d’être vécue… De toute évidence, je ne méritais pas de vivre heureuse, et je ne voulais plus de la vie malheureuse qui était la mienne. C’est lors de cette soirée, de cette nuit, que Dieu m’a fait comprendre que ce n’était pas moi qui faisais le choix de vivre ou de mourir, mais lui. Dieu ne s’est pas contenté de me ramener à la vie, il a manifesté envers moi une grâce et une bonté démesurées. Sa miséricorde est allée bien au-delà de mes attentes et je n’aurais jamais osé imaginer une telle bénédiction de sa part.
Au sortir de mon coma
Je n’ai évidemment pas pris conscience de tout cela lorsque je me suis réveillée en service de réanimation. J’avais fait un coma profond et j’avais oublié une partie de ma vie, notamment les trois dernières années qui venaient de s’écouler. J’avais oublié Dieu ! Du jour au lendemain, j’ai perdu presque tout ce qui, à mes yeux, constituait ma vie : mon travail, mon appartement, mes amis, mes connaissances, ma mémoire, mes facultés cognitives en général… Je suis restée longtemps dans le brouillard et la torpeur, le cerveau embrumé et complètement en vrac. Je pouvais ressentir la détresse autour de moi et un grand vide à l’intérieur. Je ne pouvais plus vivre normalement. Je me suis fait hospitaliser pour être sevrée et soignée.
J’ai compris que Dieu m’avait sauvée de la mort
Ce n’est qu’après des semaines d’hospitalisation que le Seigneur est revenu me trouver. La veille de ma sortie, j’ai discuté avec une dame qui m’a parlé de sa foi et de son amour pour le Christ. À ce moment précis, je me suis rappelé à quel point je l’avais cherché auparavant. C’est à partir de cet instant que j’ai compris comment j’avais pu échapper miraculeusement à la mort. J’ai eu la conviction profonde que si j’étais encore de ce monde, ce n’était pas pour rien. Alors, j’ai su que ma vie ne m’appartenait plus mais au Christ. Je devais servir Dieu, lui rendre témoignage et l’aimer de tout mon cœur. Avant mon départ, la dame m’a dit : « Tu ne seras plus jamais seule. » Et c’est vrai, je ne suis plus seule.
De nouvelles sensations
Durant ma convalescence, le Seigneur a complètement investi mon être : mon corps, mon âme et mon esprit. Au début, je n’ai pas réalisé ce qui m’arrivait, j’avais l’impression que mes sens se développaient. Pour la première fois, je voyais, entendais, goûtais, sentais, touchais… Les paysages, les musiques, les paroles, la Bible… tout avait du sens ! Ma vie avait du sens car c’est Dieu qui le donnait. Je me suis sentie renaître, vivre pleinement. J’étais enfin en paix dans la présence du Seigneur.
Je ne serai jamais assez reconnaissante
Grâce à Jésus, je peux m’accepter telle que je suis. Il m’a transformée à un point tel que je ne reconnais plus celle que j’étais autrefois. Depuis cette rencontre inattendue, je laisse Dieu guider ma vie et orienter mes décisions. Plus le temps passe et plus je me rends compte du prix payé par Christ pour racheter mes péchés. Plus les jours défilent et plus je prends conscience de son sacrifice énorme sur la croix, pour moi. Aujourd’hui, je sais que je vivrai avec Dieu pour toujours. Ainsi, j’ai choisi de donner ma vie à Dieu. Ma vie entière. J’ai bien conscience que je ne lui serai jamais assez reconnaissante et que le don de ma personne est peu de chose en retour. Je lui confie mon existence afin qu’il fasse selon sa volonté car je sais aujourd’hui pour quoi, pour qui et par qui je vis.