J'ai toujours été douée pour l'écriture. Mon rêve était de travailler dans la communication, plus précisément d'écrire des scénarios de pub.
Je suis entrée en classe préparatoire aux Hautes Études Commerciales après mon Bac. J'ai tout de suite été plongée dans une ambiance détestable. La compétition entre étudiants faisait rage pour être le mieux placé aux concours d’entrée dans les grandes écoles. Anéantie par les attitudes et les propos vexatoires dans l'indifférence quasi générale, j'ai démissionné au début de la seconde année, j’étais à bout.
Remède à l’intolérance
J'ai tout arrêté pour m'enterrer dans un flot de musique du matin au soir. J'étais écœurée par la vie et par les gens. Désœuvrée et renfermée sur moi-même, j'ai découvert les émissions licencieuses à la radio. Je me suis abreuvée de leurs programmes du soir car elles étaient les seules à me faire sourire. Je me suis éloignée de mon entourage qui ne comprenait pas mon attitude. Sous prétexte de me rendre plus tolérante, moi qui me sentais rejetée dans la plus criante des injustices, j'ai fini par rechercher l'estime du monde en produisant des sketches de goût douteux. J'alimentais ainsi mon amertume, au lieu d'utiliser mon énergie pour construire un nouveau projet.
Heureusement, ma mère - partie en province pour une formation - est revenue. Elle m'a remise sur les rails. Je me suis lancée dans un DUT en Techniques de Commercialisation en deux ans, que je viens d'obtenir après quatre années de labeur entrecoupées de longues périodes de découragement. Néanmoins, je suis 2e de ma promotion !
Difficile équilibre
Quand je me suis perdue, le Seigneur m'a gardée dans sa main. Quand j'ai voulu en finir une fois pour toutes, Jésus a rattrapé ce geste insensé. Sa main tendue vers moi, comme vers les autres, a marqué tout ce que j’ai écrit dans ma détresse. J'ai compris que je ne suis pas née pour plaire à quiconque sinon à Dieu, et que c'est de Jésus qu’il est important d’être aimée.
Une de mes difficultés réside en ce que je suis de parents ivoiriens et de culture européenne. Je reste ainsi Noire pour les Blancs et Blanche pour les Noirs. Je suis aussi attachée à la région parisienne - où je suis née et où j'ai tous mes repères - que les ressortissants français de Côte d'Ivoire le sont à ce pays qui demeure également le mien, bien que je ne le connaisse pas. En outre, je condamne toutes les violences, qui ne profitent à personne. Je prie pour qu'il y ait du discernement de part et d'autre.
Avec l’aide de Dieu, j'ai décidé de mettre mes compétences en communication au service de la mission. Toutes mes activités s’enrichissent de nouvelles réflexions à partir de la Bible. Je demeure convaincue de cette parole de Dieu pour moi : « Ce n’est pas… par tes propres forces que tu accompliras ta tâche, mais c’est grâce à mon Esprit. » (1)