Le terme « renouveau » a connu toutes les fortunes dans le monde ecclésial. Il peut désigner des mouvances comme les renouveaux liturgique, eucharistique, patristique, biblique, charismatique, etc. Dans ce sens le XX
e siècle, qui les a vus naître, a été un siècle de grand renouveau.
Tous reconnaissent que l’appel au renouveau s’enracine dans les Écritures, mais certaines expressions de renouveau peuvent conduire à des divisions dans et entre les Églises. Il suffit par exemple de se rappeler certaines polémiques concernant la compréhension de l’action de l’Esprit saint (1) . Quels sont les indices d’un renouveau : un nouvel élan pour l’évangélisation, une réforme structurelle, des dons charismatiques, un approfondissement de la vie de prière et communautaire, une prise de conscience de l’exigence de paix et de justice, une expérience forte de la présence de Dieu, une croissance du nombre des chrétiens ? Que signifie le renouveau dans une perspective théologique, comment en reconnaître les indices authentiques ? Que disent les textes bibliques sur le renouveau ? Quelles expériences de renouveau peut-on mettre en évidence ? Peut-on préciser une compréhension commune du renouveau entre les diverses Églises ?
Interrogé sur ce thème, Karl Barth a répondu lors d’une conférence à Genève : « Le mieux sera que nous ne réfléchissions pas trop sur la question de savoir s’il y a un renouveau, parce qu’il y a mieux à faire » (2) !
Toutefois, avec la création en 2015 du Rassemblement pour un Renouveau Réformé , une association désireuse de travailler pour un renouveau spirituel dans les Églises réformées en Suisse romande, je désobéirai à la recommandation de ce grand maître. Qu’on me permette donc d’y réfléchir en proposant quelques points sur cette notion si large. C’est à un autre maître, mon ami Gérard Pella, premier président du Rassemblement pour un Renouveau Réformé , que je dédie cet article.
...