« Je t’aime, moi non plus », semble être le dilemme récurrent qui existe entre les chrétiens évangéliques français et le monde politique, constat qui n’est pas sans rappeler les relations aléatoires que la société française entretient, depuis la Révolution, avec ses élus, relations qui vont de la passion au divorce.
Depuis sa création, le Conseil National des Évangéliques de France (CNEF) encourage ses membres à développer leur visibilité auprès des élus de la République, des institutions et du monde associatif ; en effet, jusqu’à présent, pour des raisons théologiques, culturelles ou personnelles, ils se sont peu investis dans ce domaine.
Visibilité
En phase de passage « du ghetto au réseau », comme l’a si bien illustré le sociologue Sébastien Fath(1), les évangéliques français, forces vives du protestantisme, semblent attendre, désormais, une reconnaissance accrue de la part de l’opinion publique, des politiques et des médias. Une prise de « conscience politique » déjà latente, et même présente chez plusieurs, s’est considérablement développée lors du débat relatif au projet de loi pour le mariage des personnes de même sexe.
En juin 2010, la création du CNEF a largement contribué à développer la visibilité des évangéliques en se dotant d’une stratégie et d’outils de communication, en maillant le territoire de délégués départementaux interlocuteurs des Préfets, institutions et médias. Le CNEF est ainsi devenu l’un des interlocuteurs officiels, aux côtés de la Fédération Protestante de France, auprès du Ministère de l’intérieur, du Ministère des affaires étrangères, de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES(2)) et de l’Observatoire de la laïcité(3).
« Service Pastoral du CNEF » auprès des Parlementaires
Une corde manquait cependant à notre instrument au service de la vitalité des œuvres et des Églises : celle du relationnel avec la classe politique parlementaire. Depuis plusieurs années...