Ecclésiaste 1.1-11 : Tout n’est que vapeur

Extrait Texte de prédication

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Brume sur le Salagou   Photo Thierry Pierrard, sur Wikimedia Le livre de l’Ecclésiaste est assez formidable : d’une très grande beauté, mais aussi d’une très grande difficulté. D’ailleurs, ceux qui l’ont déjà lu se sont sûrement dit : « Je sens bien que ce qui est écrit est vraiment beau, profond, mais je ne suis pas sûr de tout comprendre ». C’est là, en effet, l’expérience d’une grande majorité de lecteurs, même versés dans les Écritures. Dans une série de douze prédications offertes à l’Église de Compiègne par les membres du collège pastoral de l’Église baptiste, nous avons essayé non seulement d’expliquer le texte et ses difficultés, mais également, bien sûr, de réfléchir à sa pertinence pour l’aujourd’hui de la communauté.

Au premier verset, nous lisons que ce livre contient les « paroles de Qohéleth, fils de David, roi à Jérusalem ». L’Ecclésiaste, ou Qohéleth (c’est-à-dire celui qui rassemble l’assemblée pour lui parler, le prédicateur), est ici présenté comme le roi Salomon, le Fils du roi David, qui était connu pour sa grande sagesse. Dans ce livre, il expose sa sagesse, et le moins que l’on puisse dire est que celle-ci bouscule, qu’elle fait même mal, parfois. D’ailleurs, tout à la fin du livre, en Ec 12.11, il dit que « les paroles des sages sont comme des aiguillons », parce qu’en effet, parfois, ces paroles de sagesse piquent ! La sagesse, la vraie, ne se présente pas sous forme de belles et douces pensées qui font du bien, telles des caresses. Non, la sagesse, c’est aussi apprendre à voir la réalité en face, dans toute sa complexité. Dans sa beauté et dans sa laideur. C’est ce que présente l’Ecclésiaste tout au long du livre : il porte un regard lucide et réaliste sur le monde.

Ce qui ressort de ce livre – et on le sait, puisque c’est notre expérience à chacun – c’est combien il est difficile et frustrant de vivre dans un monde qui a rejeté Dieu. Mais, davantage que ce premier constat, c’est aussi combien la vie peut être vraiment belle et riche de sens quand elle est vécue avec Dieu. En fait, grâce à Qohéleth, en tant que chrétiens, nous apprenons à comprendre davantage combien nous avons besoin de Jésus, combien Jésus est le seul à pouvoir vraiment changer la donne, combien il manque quelque chose de fondamental à nos vies s’il n’en fait pas partie. Sans lui, au regard de notre condition ou nature humaine, au regard du monde dans lequel nous vivons, c’est vraiment le désespoir qui prédominerait. Mais avec lui, alors, nous avons une espérance qui n’est pas échappatoire. Bien plus, nous pouvons expérimenter dès à présent la vie en abondance.

Cependant – et c’est un aspect qui rend le livre de l’Ecclésiaste particulièrement intéressant pour les prédicateurs – Qohéleth lui-même n’avait probablement pas conscience de ce qu’apporterait réellement Jésus, le messie attendu du peuple juif. D’ailleurs, il n’y fait, je pense, jamais allusion. Son constat lucide sur le monde – le beau et le laid, le difficile et l’heureux – ne se présente pas sous la forme d’une espérance de changement en profondeur qu’apporterait Dieu quand les temps seraient accomplis. Non, Qohéleth décrit le monde de son temps, ou plus exactement, le monde impacté par la chute. Au prédicateur, donc, de faire l’effort de montrer comment la condition du monde depuis la chute, dans ses différents aspects présentés par Qohéleth, trouve sa guérison et son salut en Jésus-Christ. La prédication ci-dessous, la première de la série, tente, à sa manière, de le faire.

Prédication

Au tout début du livre de l’Ecclésiaste, Qohéleth pose la question suivante : « Quel avantage l’être humain retire-t-il de tout le travail qu’il fait sous le soleil ? » (1.3). Ça, c’est en fait LA grande question à laquelle l’ensemble du livre répond. Pour poser la question autrement, on pourrait dire : « À la fin de votre vie, quand vous aurez terminé votre course, qu’est-ce que vous aurez gagné de plus ? Qu’est-ce que cette vie de labeur, qu’est-ce que toute la peine que vous vous serez donnée ici-bas, vous aura apporté de plus ? Par rapport à ce que vous êtes en tant qu’être humain, qu’est-ce que toute votre vie va changer ? »

Vous êtes-vous déjà posé cette question ? C’est vrai que c’est une question qui donne un peu le vertige… Elle peut même faire peur, parce qu’en se la posant, on se demande : Et si je faisais tout ça pour rien ? Et si, au final, il n’y avait rien à gagner pour tout ce que je fais ici-bas ? Et si ce que je suis n’allait rien changer du tout ? C’est une question qui donne le vertige mais, en même temps, c’est une question importante, parce qu’elle nous aide à faire le point sur notre vie. C’est aussi une question qui, potentiellement, va nous aider à éviter quelques pièges et quelques déceptions…

Dans le premier chapitre de l’Ecclésiaste, Qohéleth va y donner un début de réponse. Et comme nous allons le voir, la réponse qu’il donne n’est pas franchement de la pommade… ...

Auteurs
Nicolas FARELLY

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