Dans les ténèbres - Psaumes 88

Extrait Texte de prédication

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Ps88  Quelques notes à propos d’une prédication.

Le sermon proposé à votre attention a été prêché à l’Église évangélique baptiste de Clermont-Ferrand en mars 2025.

Ce mot « sermon », un peu désuet peut-être, dit qu’il s’agit ici du texte lisible qui sera la source en chaire d’une prédication, c’est-à-dire d’un acte dynamique d’oralité. J’assume pleinement une approche assez littéraire de la préparation de la prédication me permettant de mieux penser le fond de ce que je dis, et de peser au mieux les formes d’expressions, le vocabulaire. Ma plume est plus intelligente que ma tête ! Il s’agit néanmoins d’un texte pensé, conçu, dans une perspective d’oralité. À lire donc en y ajoutant les silences, les insistances, les regards propres à cet exercice, « théâtre » plus que « roman ». C’est au regard de cette oralité que ce texte compte nombre de points d’exclamation, de points de suspension… et autres singularités propres à l’oralité. Merci de le lire dans cet esprit.

Invité pour une année à accompagner l’Église baptiste de Clermont-Ferrand, à raison d’un long week-end chaque mois, il m’a semblé judicieux pour l’assemblée qu’il puisse y avoir une certaine continuité, comme un fil rouge, entre mes diverses interventions. C’est pourquoi j’ai proposé une série de dix prédications sur le livre des Psaumes.

J’approche le livre des Psaumes bien comme un « livre », non comme une « boîte de fiches », tout en demeurant attentif à la singularité de chaque psaume.

Je vis le livre des Psaumes comme un pont interprétatif essentiel reliant la Loi et les Prophètes à l’Évangile. Pour tenter de le dire autrement, les Psaumes – venant dans l’ordre hébraïque de la Bible juste après la Loi et les Prophètes, ce que je crois significatif – ouvrent à une compréhension, à une intégration de la Loi et des Prophètes dans l’expérience spirituelle tant du croyant que de la communauté croyante. Les Psaumes éclairent la Loi et les Prophètes pour la vie de l’Église de Jésus-Christ. Les Psaumes redisent autrement tout ce que disent la Loi et les Prophètes, ils les mettent à portée de notre existence.

Ce choix des Psaumes fut aussi déterminé par la conviction que ce livre fut un élément majeur dans la formation spirituelle de Jésus. Ainsi s’explique l’abondance des citations explicites et implicites de ce livre dans les évangiles. Ma prédication cherche toujours à manifester à la fois l’enracinement d’un psaume dans l’histoire biblique d’Israël et simultanément sa manifestation en Jésus et sa présence active dans le Nouveau Testament.

Enfin, si je conçois la prédication comme « interpellation évangélique », « appel à la foi », elle est aussi pour moi un temps privilégié d’éducation à la Bible, toujours dans l’espérance de participer ainsi à accroître l’amour de la Parole.

Le psaume 88

Le choix de ce psaume répond à une attention éveillée par quelques entretiens à des expériences de détresse. En vérité, de mon expérience, toute assemblée chrétienne rassemble des hommes et des femmes dont nombre d’entre eux ont connu ou connaissent des temps de grande détresse.

Cette prédication s’inscrit dans une chaîne (Ps 119 ; 19 ; 139 ; 133 ; 88 ; 18 ; 82 ; 23) dont chaque maillon est à la fois indépendant et néanmoins relié aux autres. Cette méditation s’inscrit donc entre celle du psaume 133 et du psaume 18, aux tonalités à la fois fort différentes et complémentaires. Cette inscription revendiquée du psaume 88 dans cette « chaîne » offrait la possibilité de rester dans sa tonalité propre en résistant à la tentation de « l’adoucir » par une échappée au-delà de la crise.

Il m’a semblé essentiel de souligner le dernier mot de ce psaume : « ténèbres » et que, contrairement aux autres psaumes similaires, celui-ci n’évoque pas de délivrance. C’est donc le psaume de la crise absolue.

La difficulté propre est de respecter ce psaume, tout en n’abandonnant pas l’assemblée en une profonde détresse. Le point majeur fut de montrer que ce questionnement terrible demeure un questionnement porté par la foi, que c’est un fil ténu, mais résistant de foi qui permet une telle interrogation.

Il me semble que tout texte, même ceux de la plus grande détresse, peut ...

Auteurs
Richard GELIN

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