Le terme « intelligence artificielle » a été inventé par John McCarthy, chercheur à l’Université de Stanford. Ce dernier est bien placé pour nous en fournir une définition simple :
« [L’IA] est la science et l’ingénierie qui visent la création de machines intelligentes, surtout de programmes informatiques intelligents. Elle est connexe à l’étude de l’intelligence humaine à l’aide des ordinateurs, mais l’IA n’est pas limitée aux processus que nous observons chez les êtres vivants. »
On peut faire trois petites remarques à la lumière de cette description.
1. D’abord, l’IA désigne un domaine d’étude et de recherche, comme la physique ou l’archéologie. Si, de façon assez récente, la souplesse du langage a permis qu’on appelle une application comme ChatGPT « une IA », à proprement parler, il s’agit plutôt d’un « système d’IA » ou d’un « modèle d’IA ».
2. Puisqu’il est question d’intelligence, on peut en déduire que les systèmes d’IA sont des programmes informatiques qui se distinguent par leur sophistication de ceux que l’on utilise pour des tâches plus simples, comme la réservation d’un billet de train ou l’envoi d’un SMS. Répondre à une question posée, ou identifier l’espèce d’une fleur à partir d’une image, c’est un travail bien plus complexe qui nécessite des capacités supérieures.
3. Enfin, le but de l’IA n’est pas simplement de reproduire ce qui se passe dans le cerveau humain en espérant ainsi simuler son intelligence sur un support numérique. Si les chercheurs en IA ont pu s’inspirer de la structure et du fonctionnement du cerveau des hommes ou des animaux, ils explorent également d’autres méthodes pour arriver aux résultats désirés. En effet, la puissance de calcul des ordinateurs permet des calculs en très grande quantité, à une vitesse hallucinante, ce qui rend possibles des approches qui ne ressemblent en rien à l’activité cérébrale.
Pour le formuler autrement, l’IA est la science qui vise à développer des systèmes informatiques capables d’effectuer des tâches qui requièrent généralement l’intelligence humaine, par exemple traduire un texte, détecter des objets sur des images ou des vidéos, lire une émotion sur un visage, décrire une image, comprendre un texte et le résumer, transcrire un discours oral en texte, transformer des images ou des vidéos et répondre à des questions sur un sujet donné.
Qu’est-ce qu’un algorithme ?
Dans le monde de l’informatique, on parle souvent des algorithmes (par exemple, « Facebook a récemment changé son algorithme »). Mais qu’est-ce qu’un algorithme ? L’idée peut être illustrée par un simple jeu pour deux personnes. La première choisit un nombre secret entre 1 et 100, la seconde doit deviner le nombre en posant uniquement des questions fermées de type oui/non.
Joué avec un petit enfant, le jeu pourrait procéder ainsi :
C’est 1 ? Non.
C’est 2 ? Non.
C’est 3 ? Non plus.
...
C’est 54 ? Oui ! (enfin...)
L’enfant utilise une méthode très simple qui, tôt ou tard, tombera sur le nombre secret. Il s’agit d’un algorithme, que l’on peut représenter de la manière suivante :
1. Fixer n à 1.
2. Poser la question « Est-ce n ? »
3. Si la réponse est non, augmenter n par 1 et revenir à l’étape 2.
Si la réponse est oui, on a trouvé le nombre secret.
Cet algorithme a le mérite d’être très simple, mais il est peu performant, n’éliminant qu’un seul nombre à chaque étape.
Si on joue avec quelqu’un de plus futé, on s’attend plutôt à un échange du style :
Le nombre est-il supérieur à 50 ? Oui.
Supérieur à 75 ? Non.
Supérieur à 62 ? Non.
Supérieur à 56 ? Non.
Supérieur à 53 ? Oui.
Supérieur à 54 ? Non.
Ton nombre est donc 54. Oui, chapeau.
Ce joueur se sert d’un algorithme beaucoup plus rapide...