Après un démarrage au SAMU social de Paris pour visiter des familles hébergées en hôtel social, une expertise acquise auprès d’un opérateur qui accompagne les copropriétés en difficulté, Clément est aujourd'hui chef de projet en habitat privé dans une municipalité proche de Paris.
Racontez-nous vos débuts professionnels
« Mon parcours a démarré par une vive désillusion. Frais émoulu de Sciences Po avec une spécialité à l’international, je pouvais choisir entre Paris et Genève. J’ai finalement opté pour la Suisse, mais plusieurs facteurs ont fait quej’ai finalement dû vivre de petits boulots. Mes ambitions de jeune diplômé ont été vite douchées !
Au bout de quelques mois, je reçois une super proposition professionnelle, mais le rendez-vous est dans une loge maçonnique. Cela pose un problème de conscience au chrétien que je suis. Je décline donc l’entretien car je ne souhaite pas me rendre dans une loge maçonnique. Point final ! »
La suite ?
« Une déprime s’ensuit. Je dois ravaler ma déception et mon ambition. Puis, le SAMU social m’offre un poste en Île-de-France dans le secteur de l’hébergement des familles en hôtel social. Cela donne du sens à ma mission.
Un jour, j’aperçois une Bible dans le logement d’une famille. J’apprends alors qu’elle a fui son pays à cause de sa foi chrétienne. Nous prions ensemble. Je demande à Dieu d’intervenir par rapport à leur statut de demandeurs d’asile. J’apprends plus tard qu’ils l’ont obtenu. »
Et aujourd’hui ?
« Depuis août 2020, j’ai intégré une petite équipe dans un service d’habitat privé au sein d’une municipalité proche de chez moi.
Hélas, l’épisode Covid a vite interrompu le temps en entreprise pour m’assigner au télétravail comme tant d’autres. J’apprécie ce temps propice à mon équilibre professionnel et familial. »
Quel a été pour vous l’impact du télétravail ?
« À terme, il n’a pas que des avantages. Les relations perdent en souplesse, elles deviennent plus exigeantes. Les ordres sont plus directs, les emails plus abrupts. Bref, le télétravail a durci les liens hiérarchiques.
Au cours de l’hiver dernier, j’ai connu un creux dans le travail. Comment gérer une sous-activité ? Céder à la tentation, tout seul, de regarder des vidéos ? Ma conscience chrétienne ne veut pas léser mon employeur et m’a amené à une vraie réflexion. Et finalement à concevoir par exemple des tableaux de bord plus structurants.
Dans cette situation, personne ne me voit, sauf Dieu. Sous son regard, je sais que je suis responsable du temps que j’utilise. »