Et si je prenais ma vie en main ?

Complet Fait de société

Difficile de percer les raisons profondes qui déterminent nos choix. Comment donc utiliser notre part de liberté ?

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Et si je prenais ma vie en main ?

Quels vêtements vais-je mettre pour sortir ce soir ? se demande Audrey. Quel plat vais-je préparer pour mes invités ? s’interroge Chloé. Métro ou vélo ? Quel est le plus rapide pour aller à mon rendez-vous ? se questionne Xavier. 

Chaque jour, je suis confronté à de multiples choix. Certains sont déterminants pour ma vie entière : mon choix amoureux par exemple, celui d’avoir des enfants ou pas, ou encore celui de mon métier. D’autres sont plus anodins. 

Nous écrivons notre histoire

« Le choix fait le destin » a écrit un psychiatre allemand. N’est-ce pas un peu vrai ? En posant quotidiennement des choix, n’écrivons-nous pas en partie notre histoire ? Chacun a sa manière singulière et unique de la construire.

Selon la Bible, tout humain a été créé à l’image de Dieu. Dans les faits, nous constatons qu’il a un besoin irrépressible d’absolu et d’infini, d’aimer et d’être aimé. Il va donc sans cesse orienter ses choix pour assouvir sa quête insatiable de liberté et de bonheur. Ne rêvons-nous pas parfois que la vie soit comme une sorte d’immense supermarché où chaque étalage présenterait un vaste assortiment de possibilités ? Chacun pourrait ainsi à son aise et sans contrainte prendre ce qui plait et laisser le reste, un peu comme si nous mesurions notre liberté à l’éventail des options possibles.

 

Choisir, définition et processus

Par principe, choisir c’est sélectionner ou préférer une personne ou une action parmi plusieurs. Or, sélectionner ou préférer fait appel à notre volonté mais aussi à notre liberté de penser, d’agir. Cela engage notre responsabilité. Simultanément une autre pensée vient se greffer dans le processus du vouloir choisir : l’intentionnalité. Avec elle, nous anticipons notre action et nous imaginons ses conséquences. Vient ensuite la décision du passage à l’acte : le choix lui-même.

Mais au-delà de cette définition nous faisons tous l’expérience que choisir est un processus encore plus complexe ! Notre volonté et notre liberté interviennent bien sûr, mais aussi notre estime de nous-mêmes, nos émotions, notre éthique, notre hérédité, notre contexte environnemental, notre croyance religieuse, etc.

Comment choisir ? Que choisir ?

Je doute souvent : Comment puis-je être assuré de faire le bon choix ? 

De nombreux moyens sont à ma disposition : conseils pratiques en tous genres sur Internet, multiples guides d’associations de consommateurs pour mon alimentation, mon canapé, ma voiture, mon conseiller, mon coach, ou encore le meilleur mode de garde pour mon enfant… Tout cela ne suffit-il pas pour m’apporter une aide efficace et satisfaisante ?

Malgré tout, nous sommes bien souvent confrontés au fait que « choisir c’est renoncer » comme l’a écrit André Gide. 

Si je choisis la possibilité n°1, je tire un trait sur la possibilité n°2 même quand elles semblent avoir toutes deux autant de valeur. Or, nous souhaiterions parfois conserver toutes les possibilités, le beurre et l’argent du beurre ! 

Il est vrai que plus le choix est important plus il est difficile car des aspects enfouis de notre personnalité interviennent de façon complexe : raison, loyauté, croyance, désir réel… On ne les reconnaît d’ailleurs pas toujours.

Et quand on est croyant ?

À l’image du Christ, celui qui se réclame de Lui cherche la volonté de Dieu.

Plus facile à dire qu’à faire ! À ce sujet, Noémie Meguerditchian écrit : « Le chrétien ne peut parfois rien savoir ou vouloir savoir de son désir, comme si avoir une position personnelle était une offense à Dieu. » Or, celui qui lit la Bible s’aperçoit que Dieu n’a pas créé l’homme pour ensuite choisir à sa place. Il désire le voir poser des choix réfléchis, responsables, être capable de dire oui comme de dire non. Il désire que nous utilisions cette aptitude pour lancer ou relancer notre dynamique de vie : oser choisir, c’est sortir des chemins de mort dans lesquels nous nous enlisons parfois !

Consentir à ce que je n’ai pas choisi :

Soyons réalistes ! Ai-je choisi mon sexe, la couleur de mes yeux, mon caractère, mon prénom, ou encore l’échec, le chômage, la vieillesse, la maladie, le décès ? En fait, les aspects de notre existence, parfois fondamentaux, que nous ne choisissons pas sont nombreux !

Comment consentir alors à ce que nous n’avons pas choisi ? Je pense à nos limites mais aussi à de nombreuses situations subies qui nous déplaisent, nous contrarient, nous font souffrir. Nous avons parfois l’impression d’une atteinte à notre liberté puisque nous n’avons plus le choix.

 « La grande illusion de l’homme est de vouloir maîtriser sa vie… Or la vie est un don qui échappe par sa nature même à toute tentative de maîtrise » a écrit J. C. Sagne.

Qu’est-ce qui va alors se jouer en moi, au-delà des réactions de révolte, de colère, ou de résignation pour choisir de consentir à ce que je n’ai pas choisi de vivre ?

Choisir la confiance

Selon Xavier Lacroix, « la chair est le lieu où résonnent toutes les harmoniques de la vie ». L’être humain rencontre de grands bonheurs mais aussi des obstacles, des forces contraires, des résistances qui rendent son chemin parfois bien difficile ; mais en même temps ce chemin est constitué d’appels à avancer, à dépasser ce qui lui est contraire !

L’acte le plus haut et le plus fécond pour tout humain ne serait-il donc pas de faire un choix qui dépasse tout savoir objectif : le choix de la foi, c'est-à-dire de la confiance en Dieu, dans ces situations non choisies. La foi ne supprime pas les épreuves, mais elle conduit à les vivre autrement. Elle met à nu, questionne, creuse, pour nous faire accéder à une force et à une espérance qui s’appuient non sur les circonstances mais sur les promesses de Dieu. Plusieurs otages célèbres ont pu en témoigner à leur retour de captivité.

« L’espérance enracinée dans la relation à Dieu génère une force de vie qui dépasse l’optimisme », dit F. Steinhauer.

Nous ouvrons là un chemin jalonné de démarches intérieures, dans un face-à-face personnel avec Dieu. Là où elle est accueillie, la grâce de Dieu aide à discerner les passages à se frayer et à traverser. Elle n’est jamais vaine mais toujours extraordinairement féconde.

Auteurs
Nadyne KOECHLIN

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Nadyne Koechlin est psychothérapeute, conseillère conjugale et familiale.

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