Je me souviens d’une personne qui m’a téléphoné alors qu’elle était dans une profonde détresse. La pasteure que je suis l’a, bien sûr, encouragée en lui parlant de l’amour inconditionnel de Dieu. Mais, quand nous nous sommes rencontrées, l’enjeu était tout autre ! Je la voyais vraiment dans un état misérable. Son état dépassait ce que je pouvais supporter.
J’ai évidemment continué à lui parler de l’amour de Dieu, mais à un moment, elle m’a demandé de la prendre dans les bras ! La prendre dans MES bras ? Moi qui suis si sensible aux odeurs, à la saleté ?
C’est à ce moment que j’ai compris, qu’à travers moi, Dieu voulait manifester son amour. Je ne pouvais pas continuer à lui parler de son amour sans vaincre mes propres réticences à l’accueillir ! Je n’avais pas le choix : je devais lui « prêter » mes bras pour le faire. Et c’est ce que Dieu m’a permis de faire.
Tu dois aimer
Je suis frappée par le fait que Jésus ait résumé les 1.000 pages de la Bible parce double commandement : « Tu dois aimer Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. »
Du coup, je me pose la question : peut-on commander d’aimer ? Bien plus, puis-je aimer une personne qui n’est pas mon amie ?
Ton prochain
Jésus m’a bien fait comprendre que je ne choisis par mon prochain. Ce prochain est bien cette personne qui est là, proche, en face de moi, que je croise dans ma famille ou dans ma vie professionnelle, à la boulangerie ou à la salle de sport, à la sortie d’école ou encore dans la rue… Ce prochain est toute personne, tout humain, celui avec qui je prends volontiers un café ou celui qui me répugne.
Comme toi-même
On peut comprendre l’expression de plusieurs manières.
Certains insistent : il faut d’abord suffisamment s’aimer soi-même avant d’envisager d’aimer l’autre. Cheminer dans l’acceptation de sa valeur, de sa propre dignité à être aimé, est bien sûr à mes yeux une étape importante, mais il y a sûrement beaucoup plus dans la parole de Jésus.
Je la comprends aussi ainsi : « Tout ce que tu veux que les hommes fassent pour toi, fais-le toi-même pour eux. »
Je reçois également ce « comme toi-même » comme une invitation à me souvenir que l’autre est mon semblable. Tout comme moi, il a été créé à l’image de Dieu. Il est donc digne d’être aimé autant que moi, car lui aussi est aimé, chéri par son créateur...
Comment aimer ?
Jésus me répond : « Aime comme je t’ai aimée ! »
Alors…,
Je regarde à la vie de Jésus
C’est lui qui me montre ce qu’aimer veut dire, ce que cela implique. Son exemple m’ouvre une voie à suivre. Il veut m’aider pour aimer les autres à mon tour.
Je vois, en effet, qu’il a décidé que nous étions TOUS, sans exception, dignes de son amour, tels que nous sommes et non pas tels que nous devrions être.
Son regard ne s’est jamais arrêté sur la boue qui nous couvre, mais sur la personne que nous sommes, qu’il a créée et qu’il aime par-dessus tout. Notre boue n’est pas un problème pour lui.
Je regarde à la mort de Jésus
J’ai bien compris qu’il n’a pas subi la mort mais qu’il l’a acceptée. Il le savait et l’avait même annoncée. C’était sa mission en venant sur terre : offrir sa vie en réparation pour nos offenses.
La croix sur laquelle les hommes l’ont cloué n’était pas un échec pour lui mais son moyen de pouvoir enlever, pardonner, laver, purifier l’être humain.
Je compte sur lui
L’apôtre Paul écrivait aux chrétiens du premier siècle : « Dieu a déversé son amour dans nos cœurs par son Esprit. » Plus je reçois son amour et plus je pourrai aimer. La question qui m’est posée, n’est pas tant si je peux le faire, mais si je le veux. Dieu fait le reste.
POUR JÉSUS, AIMER C’EST…
ACCUEILLIR SANS DISTINCTION
Il a renversé les barrières entre les ethnies, les grands, les petits, les purs et les impurs… Il a accueilli des juifs et des non-juifs, des hommes et des femmes, des enfants, des notables, des malades et des bien-portants, des gens respectables et d’autres, bien moins fréquentables…
Jésus propose d’aimer, d’accueillir l’autre tel qu’il est sans lui montrer par un regard tout ce qu’il devrait changer dans sa vie… Avec ses idées qui dérangent, son comportement choquant, ses questions qui perturbent...
NE JUGER PERSONNE
Il a accepté ses disciples avec leurs incompétences, lenteurs, détours, colères, erreurs, limites… Il n’a pas attendu qu’ils soient parfaits pour les embarquer avec lui !
Son attitude me reprend et m’interroge : quand je regarde une personne est-ce que je vois ce qui doit être changé ou sa valeur en tant que personne ? Si je crois que Jésus a donné sa vie pour moi, je dois croire qu’il a aimé aussi ces personnes que j’observe au point de donner sa vie pour elles aussi.
AGIR
Jésus a manifesté son amour par sa bienveillance en s’approchant de chacun, en répondant à ses besoins, en étant toujours à l’écoute. Il a lavé les pieds de ses disciples, nourri les foules… il a guéri des malades, calmé les peurs, répondu aux questions…
Il va jusqu’à s’identifier au plus petit qui est dans le besoin : celui qui a soif, faim, celui qui est étranger, nu, malade ou prisonnier. Il appelle ses disciples à aimer en donnant à boire, à manger, des vêtements, en accueillant, en visitant… et ajoute que chaque fois qu’ils le feront par amour à l’un de ces plus petits, c’est à lui qu’ils le feront !
Pour aller plus loin : Matthieu 7.12 ; Jean 13.34 ; Romains 5.5