L’enfermement peut se définir comme étant le fait d’être privé de la liberté d’aller et venir par une contrainte, qu’elle soit physique, psychologique ou sociale.
Plusieurs types d’enfermement
La prison est l’exemple type de l’enfermement physique. Synonyme de punition, elle a pour but de protéger la société et de punir le délinquant, mais aussi de le forcer à faire son examen de conscience, afin qu’il puisse réintégrer la société dans de meilleures dispositions.
La maladie psychiatrique en est une autre forme, beaucoup plus pernicieuse. Les personnes souffrant d’un trouble psychotique (comme la schizophrénie) sont théoriquement libres d’aller et venir à leur guise dans la société, mais leur maladie les coupe de la plupart des interactions familiales, amicales et sociales. Cette exclusion des interactions sociales les enferme en dehors de la société. Le moteur de cet enfermement n’est pas la délinquance, mais le malaise suscité chez les autres, qui ne connaissent ni ne comprennent la maladie. La société réagit souvent par l’hospitalisation dans des structures de soins que les patients ne peuvent pas quitter librement.
Cet enfermement est présenté comme thérapeutique, mais il conduit aussi parfois à l’exclusion sociale et ensuite à une vie marginale de clochardisation.
Les circonstances sociales et politiques d’un pays sont à l’origine d’un troisième type d’enfermement. Il ne s’applique pas uniquement à un individu seul, mais à un groupe, voire à une population tout entière. Le roman 1984 de Georges Orwell illustre la notion d’enfermement d’une société. Là, la contrainte suprême n’y est pas d’empêcher les allées et venues des individus, mais de les empêcher d’échanger, de discuter, de débattre publiquement. Ils sont alors enfermés à l’intérieur de leurs propres pensées.
Le paradoxe est que, malgré les contraintes et les injustices qu’ils génèrent, les enfermements ne sont pas uniquement négatifs, mais peuvent avoir de façon inattendue des effets bénéfiques.
Des effets inattendus

La personne enfermée en prison aura par exemple accès à des soins médicaux qu’elle ne pouvait pas avoir à l’extérieur, ou bien bénéficiera d’une formation professionnelle qui lui permettra de trouver un travail à la sortie. Le patient souffrant de schizophrénie enfermé contre son gré dans un service hospitalier rencontrera des thérapeutes qui mettront en place les soins dont il a besoin. Une relation thérapeutique bienveillante pourra s’instaurer. Le patient pourra ainsi comprendre que, tout comme une personne qui s’est cassé la jambe a besoin d’une rééducation fonctionnelle contraignante et douloureuse, la contrainte du soin imposé lui permettra de prendre conscience de sa maladie et de s’ouvrir aux autres.
Quant aux citoyens privés de la liberté de penser et de communiquer, ils pourront...