Je me souviens d’une période où j’étais immobilisée chez moi. Ça n’a pas duré longtemps, mais assez pour que je réalise les contraintes vécues au quotidien par des personnes limitées du fait de l’âge ou d’un handicap.
Vous avez sans doute déjà traversé vous-même des épreuves comme le chômage, la maladie, les tensions familiales, le deuil… autant d’événements où nous sommes tentés de nous replier sur nous-même, de nous isoler intérieurement.
Dans le roman graphique Il déserte, Antoine de Caunes raconte l’expérience de son père face à la solitude sur une île déserte des Marquises. Très vite, son rêve de vivre à la manière d’un Robinson des temps modernes vire au cauchemar. Au bout de quatre mois, il doit renoncer et être rapatrié.
En France, plus de 81.000 personnes vivent derrière les barreaux. « En prison, on ne décide plus grand-chose, on n’est plus qu’un numéro d’écrou », explique une aumônier. Néanmoins, une liberté subsiste : celle de prier.
Dans ce numéro, des détenus témoignent de ce que la lecture de la Bible les a réconfortés. Plusieurs ont rencontré Jésus et découvert l’amour de Dieu. Ils ont retrouvé une identité, une espérance. En effet, comme le souligne le psychiatre Guillaume Monod : « L’enfermement offre parfois la possibilité de s’épanouir par des voies insoupçonnées. »
Le roi David n’a-t-il pas écrit certains de ses plus beaux psaumes alors qu’il devait se cacher pour échapper à la mort ? N’est-ce pas du fond de sa cellule que l’apôtre Paul a écrit une lettre magnifique sur la joie ?
Face à nos propres murs intérieurs ou de béton, Dieu nous tend la main. Osons la saisir, car c’est justement lorsque nous nous sentons enfermés et incapables de nous en sortir que nous pouvons entendre Jésus qui nous dit : « Si je vous rends libres, vous serez vraiment libres*. »
*Jean 8.36
Anne-Marie Delaugère