Qu’entend-on par progrès dans l’étude du Nouveau Testament ?

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Un scientifique éminent m’a un jour demandé : « Bien, je sais ce que l’on entend par progrès dans ma discipline. Qu’en est-il dans la vôtre, l’étude du Nouveau Testament ? » Vaste question qui en soulève bien d’autres. J’ai répondu à mon confrère, puis dans le train qui me ramenait chez moi – et souvent, depuis – je me suis surpris à réfléchir à sa question.

Pour un professeur de la London School of Theology (LST), cette question est à deux volets, puisque la LST et mon propre travail d’exégète chrétien s’adressent à deux publics : l’Université et l’Eglise. La LST est une institution universitaire : on y apprécie la pensée critique, les résultats de la recherche, et son corps enseignant comme ses étudiants s’engagent à participer au débat scientifique mondial sur la théologie et notamment le Nouveau Testament. La LST est également une institution chrétienne, dont la mission est de servir l’Eglise dans le monde entier en formant à la théologie des étudiants à qui l’on fournit les outils nécessaires pour enseigner à leur tour, servir et vivre en Christ. Cet exposé, comme la LST, se situe à cheval entre le monde universitaire et l’Eglise, il s’adresse aux deux, et certaines parties concerneront principalement un pôle ou bien l’autre.

Subdivisons cette fameuse question en quatre plus petites – chacune formidable en soi – qui nous mèneront au cœur de ce que sont les études du NT aujourd’hui.

Premièrement, s’interroger sur le progrès dans l’étude du NT revient à s’interroger sur l’intérêt, dans l’absolu, de l’étudier. Pourquoi continuer d’examiner cette collection de vingt-sept documents près de deux mille ans après leur rédaction ? Cette interrogation porte sur la valeur des études du NT.

Deuxièmement, pourquoi se concentrer sur ces vingt-sept documents-là, que les chrétiens de toutes confessions considèrent comme les Ecritures saintes ? Certains préconisent que nous ajoutions au NT d’autres documents, tel l’Evangile de Thomas, parce qu’il s’agit d’un texte important pour l’étude des premiers temps de la chrétienté. D’autres, tenants de l’histoire de sa réception, soulignent que nous devrions nous intéresser à la manière dont différentes personnes vivant en des époques et des lieux différents ont interprété les documents du NT. Nous touchons là à l’objet de l’étude du NT.

Troisièmement, qu’entendons-nous par la notion de « progrès » en général ? Quel bagage idéologique cette idée porte-t-elle et quel impact ce bagage a-t-il sur ce que nous définirions comme un progrès souhaitable ? Cette question s’attache à ce qui constitue généralement un progrès de la connaissance.

Quatrièmement, dans quels domaines pouvons-nous voir des progrès dans l’étude du NT accomplis jusqu’à aujourd’hui, et dans quels domaines devons-nous en attendre encore ? En l’occurrence, j’examinerai des exemples de progrès et expliquerai en quoi le fait de considérer le NT comme un écrit chrétien influe sur la définition que nous donnons au mot « progrès » dans cette discipline. Ici, c’est la nature même des études du NT qui nous intéresse.

Voilà un bien vaste programme pour une seule conférence, et les familiers de la discipline repéreront les passages où j’emprunte des raccourcis. Pourtant, cela vaut la peine de prendre du recul et de poser de temps à autre des questions d’ordre général, car sinon, nous autres chercheurs risquons d’avoir tellement le « nez sur le guidon » que nous passerons à côté de ceux que nos travaux intéressent, ou encore de ne pas assez bien comprendre notre discipline pour la défendre des ravages causés par les coupes budgétaires imposées par le gouvernement !

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Auteurs
Steve WALTON

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