L'onction des malades - Réflexion pastorale et canevas liturgique

Complet L'onction d'huile 2 commentaires

L’onction d’huile devrait s’intégrer dans l’ensemble du ministère auprès des personnes malades : visite, dialogue pastoral, imposition des mains, Cène, bénédiction. On ne cesse d’insister sur l’importance du rite pour établir et maintenir le lien social, et de lier geste et signe dans un langage symbolique ou selon la jolie formule du réformateur Jean Calvin « une parole visible ».
« À la demande d’un collègue gravement malade, qui m’avait sollicité pour recevoir une onction d’huile, j’ai mis au point un canevas liturgique pour ce rite ». Ainsi l’auteur de ce texte s’explique-t-il, pour dire qu’il nous renvoie à la pratique du ministère pastoral.
Ce canevas s'ajoutera aux autres liturgies déjà publiées dans les cahiers Hors série. Il a le même caractère assez formel que les autres propositions, mais constitue une ressource intéressante.

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L'onction des malades - Réflexion pastorale et canevas liturgique

Avant de présenter le canevas pour l’Onction des malades, il convient de faire un petit rappel historique, et d’ajouter quelques réflexions pastorales.
L’Onction a une longue histoire dans l’Ancien Testament comme geste d’accueil ou de consécration. L’Onction des prêtres et rois préfigure celle du Messie (l’Oint de Dieu) sur qui reposera l’Esprit du Seigneur. Le judaïsme à l’époque de Jésus le connaît et s’enracine dans la conviction d’Exode 15.26 :

Si vraiment tu écoutes le SEIGNEUR, ton Dieu, si tu fais ce qui lui convient, si tu prêtes l'oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses prescriptions, je ne t'infligerai aucune des maladies que j'ai infligées à l'Égypte : c'est moi, le SEIGNEUR (YHWH), qui te guérit.

Faut-il souligner le caractère conditionnel de ces promesses ? Car elles s’inscrivent dans le cadre des bénédictions de l’alliance avec Israël. Le texte affirme que l’auteur ultime de toute guérison, c’est le SEIGNEUR lui-même, agissant selon ses plans, en fonction de l’obéissance de son peuple à son alliance. Plus tard, le Judaïsme connaît les associations de visiteurs des malades, et le passage du Rabbin.

Jacques 5 est le seul passage qui s’étend sur cette pratique en associant pardon spirituel et rétablissement de la santé. Néanmoins, les disciples de Jésus pratiquaient l’onction des malades selon Marc 6.13. L’imposition des mains en vue de la guérison des malades est davantage attestée. La sobriété biblique frappe par rapport aux multiples rites ultérieurs.

DANS L’HISTOIRE DE L’ÉGLISE(1)

La première mention de l’onction des malades remonte au IIIème siècle : La Tradition Apostolique, ch.V dit d’Hippolyte de Rome relate la bénédiction de l’huile pour être pris en boisson ou appliqué sur le corps. L’Eucologe de Serapion en explicite le sens : que toute fièvre et tout esprit mauvais ainsi que toute maladie puissent s’en aller par le fait de boire l’huile ou de recevoir l’onction.

Dans l’Église latine se multiplie les rituels pour l’onction des malades, qui emploient souvent les 7 Psaumes de pénitence. On arrive à appliquer l’huile sur la partie malade du corps : ou sur les cinq sens voire sur les endroits capable de fauter : yeux, narines, oreilles, mains, bouche, cuisses et pieds. L’onction vient à servir d’exorcisme. Malgré les injonctions de Pierre Lombard pour que l’onction soit renouvelée au cours d’une même maladie(2), vers la fin du XIIème siècle, l’onction des malades se destine essentiellement aux mourants d’où son nouveau titre d’« extrême onction ».
Au XVIème siècle, la Réforme protestante s’érige contre ce qui semble être des moyens de racheter son salut en observant un rite. Ceci motive l’opposition de Luther aux indulgences. Cependant, le prédicateur de Wittenberg, dans un écrit tardif, donne des Instructions pour l’onction(3). Il s’agit plus d’un canevas liturgique que d’un commentaire théologique. Par contre, Calvin refuse d’ériger l’onction en sacrement et écarte tout ce qui ressemble à la superstition ou à l’idolâtrie, la pratique courante à cette époque ne reçoit aucunement ses faveurs. Il insiste sur les multiples moyens employés par le Christ et ses apôtres lors des guérisons miraculeuses et estime cette époque révolue. Pour Calvin :

« Parce que le don de guérison avait encore alors sa vertu. Il (Jacques) commande que les malades recourent à ce remède »(4).

L’onction devait se limiter à l’âge apostolique ; et les abus de son temps ne faisaient que renforcer sa conviction. Par conséquent, l’onction des malades n’apparaît pas dans le protestantisme réformé. En Angleterre, Thomas Cranmer, dans son ordre pour la Visitation des malades (1549) laisse la possibilité au patient de demander l’onction : « sur le front ou la poitrine seulement, en faisant le signe de la croix ». Malgré sa longueur, nous citons quelques extraits de cette prière, qui récupère l’héritage du Moyen-âge dans une optique protestante :

De même que ton corps est oint extérieurement avec cette huile visible, que notre Père céleste, le Dieu tout-puissant, accorde dans sa bonté infinie qu’ainsi ton âme soit ointe intérieurement avec le Saint-Esprit, qui est l’Esprit de toute vigueur, réconfort, soulagement et gaîté. Qu’il veuille, selon sa grande miséricorde, (si cela est sa volonté bénie) te restaurer en ta santé corporelle et en ta vigueur pour le servir, et t’envoyer la décharge de toutes tes douleurs, troubles et maladies, à la fois du corps et de l’intelligence(5).

L’onction se comprend comme un signe extérieur et visible d’une grâce faite à l’homme intérieur, selon 2 Corinthiens 4.16 d’après la définition d’un sacrement reprise d’Augustin(6). Cranmer contraste le corps, non à l’âme, mais à l’esprit à savoir, l’intelligence, à la manière de la Renaissance. L’Esprit de Dieu est « l’Esprit de toute vigueur, réconfort, soulagement et gaîté ». Jolie formule qui fait allusion au Psaume 45.8 et 2 Corinthiens 1.3. L’onction vise un retour à la santé sur tous les plans. Ensuite, la prière fit allusion à l’onction des cinq sens et au pardon des péchés. Elle renouvelle la requête pour des forces spirituelles pour le combat spirituel en vue de la victoire sur le mal et la mort :

Qu’il veuille, selon sa miséricorde, t’accorder des forces spirituelles, par son Esprit Saint, pour tenir debout et vaincre toutes les tentations et les assauts de ton adversaire, afin qu’il ne domine sur toi d’aucune manière et que toi, tu puisses jouir d’une victoire parfaite et triompher sur le diable, le péché et la mort, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui, par sa mort a vaincu le Prince de la mort.

Ainsi la phrase finale annonce la victoire, par la mort du Christ, sur « le Prince de la mort ». Ce dernier titre ainsi que cette formule sont rarissimes dans une telle liturgie. Toutefois, Bucer, dans ses critiques du recueil anglican, refuse de faire dépendre la rémission des péchés à l’application de l’huile(7). Ainsi, l’onction des malades disparaît du Prayer-Book anglican de 1552.
Au XVIIIème siècle, l’Église des Frères moraves en Amérique (d’origine allemande piétiste) réintroduit cette pratique ; et sa liturgie actuelle stipule une triple onction sur la tête : « pour la rémission de vos péchés ; pour l’affermissement de votre foi ; et pour la guérison de toute la personne selon la grâce et la sagesse de Dieu »(8).

Vatican II a réhabilité « le sacrement des malades », même si persiste la demande pour l’extrême onction, comme une geste à vivre au sein d’une communauté tout au long de la maladie. L’Église romaine l’utilise dans les hôpitaux, et en particulier, le 11 février lors de la Journée mondiale des malades (ND de Lourdes). Là il est question d’un usage collectif voire massif.
Depuis le XXème siècle, l’onction des malades se rencontre chez les anglicans et dans diverses autres Églises protestantes. Toutes ces Églises produisent des liturgies en vue de sa pratique aujourd’hui. Le Renouveau charismatique a approprié ce signe extérieur dans sa quête pour une guérison miraculeuse essentiellement d’ordre physique. Bien des Églises évangéliques, par souci de fidélité aux Écritures, répond favorablement aujourd’hui à une demande d’onction d’huile. Certaines l’assimilent à un rite qui vise à rétablir le croyant d’une faiblesse dans sa vie spirituelle(9), d’autres, comme moi, préfèrent y voir un signe que Dieu désire restaurer et relever le malade dans tout son être.

Elle peut être pratiquée suite à l’annonce d’un diagnostic sévère ou avant une intervention ou dans l’attente d’une greffe. Elle pourrait être faite avant une cure de sevrage ou de désintoxication. Elle pourrait accompagner des patients souffrant d’un lourd cancer.
Le temps nous semble propice pour encourager au sein des Églises baptistes l’onction des malades, comme une composante régulière, et non exceptionnelle, du ministère auprès des malades. Pour ce faire, il faut évaluer sa théologie dans ce domaine et formuler une pratique cohérente. Toutefois, les interrogations demeurent quant à son sens et sa finalité auxquelles nous tenterons de répondre. Nous touchons aux questions relatives à la guérison, notamment le lieu et la signification des prières en faveur des malades dans les Églises.

SENS ET OBJECTIFS

Parmi les diverses finalités du rite notons trois perspectives :

• Signifier l’agir de Dieu
– Signifier la bienveillance et la tendresse du Père céleste.
– Poser un signe du royaume de Dieu lors d’une grave maladie.

• Réconforter le malade
– Délivrer de l’angoisse et de la peur de la mort pour des gens en fin de vie.
– Prier pour le rétablissement du malade, pour la guérison intérieure, des blessures émotionnelles, psychologiques ou spirituelles.
– Soutenir la foi pendant la maladie (prière de la foi).
Renouveler la joie du salut et la plénitude du Saint-Esprit chez le croyant malade.

• Représenter l’Église locale
– Encourager la prière de repentance, le pardon et la réconciliation entre le malade, son entourage et avec le Seigneur.
– Rétablir ou renforcer la relation de communion entre le malade et l’Église locale (paroisse). Marc Luthi développe cette option en notant l’appel du malade à l’Église et le rôle des anciens (Conseil d’Église).

CANEVAS LITURGIQUE

Le canevas liturgique que j’ai rédigé n’a pas la prétention d’être un modèle immuable. Le commentaire des textes qui suivent vise à aider pasteurs (débutants) et aumôniers d’hôpitaux dans la pratique de leur ministère.
De confession baptiste, je déclinerai trois principes pour mon travail liturgique :

a)L’enracinement biblique, ce qui signifie à la fois de ne rien prier ou déclamer qui serait en opposition claire aux Écritures ; et de placer des citations bibliques ou allusions scripturaires dans la trame des textes. Elles vont résonner chez ceux qui méditent les oracles du canon biblique et serviront ainsi de repères et de rappels de la Parole divine. Bref, que le rite incarne une théologie claire et solidement conforme aux Écritures et fidèle à la spiritualité protestante.

b) La prière spontanée, le fait d’établir des ordres du culte avec des prières écrites ou fixes n’implique pas de ma part un refus de la prière libre. Celle-ci exprime le rôle de l’assemblée des fidèles dans un culte et peut apporter un souffle de vitalité.

c) Ancrer dans la réalité humaine et dans l’ouverture à l’Esprit saint. Cette conviction conduit à refuser un didactisme ou intellectualisme liturgique qui ennuie et un penchant à vouloir tout formuler et exprimer à chaque occasion. Positivement, elle amène à incarner la piété liturgique dans la culture de son temps et de son aire géographique et linguistique.

Le canevas pour l’onction des malades est conçu comme pouvant servir séparément d’autres rites. Il suit l’ordre d’un office quotidien : introduction, chant, psalmodie, prière de repentance et annonce du pardon, lectures bibliques et application d’huile suivie de prières libres ou fixes, bénédiction.

La rubrique initiale « Au chevet d’une personne malade… » précise le cadre : à la maison ou à l’hôpital. Il ne s’agit pas d’une cérémonie publique en Église. Toutefois, le pasteur avec au moins deux responsables représentent l’Église locale auprès du malade, suivant la consigne en Jacques 5.14 (TOB) : « Qu'il fasse appeler les anciens de l'Église ».
Notons le pluriel, et le verbe au moyen-passif, le malade ne fait pas tout. Mais son initiative est primordiale ! Cette précision, si appliquée, devrait exclure l’onction sur des personnes inconscientes (en réanimation) à la demande de la famille. Et la présence des responsables de l’Église, au lieu des anciens de la synagogue, demeure indispensable ! On pourrait considérer que l’aumônier protestant et ses équipiers puissent exceptionnellement se substituer aux responsables de la paroisse. Il est souhaitable que des membres de la famille proche et des amis y assistent également.

COMMENTAIRES

Le canevas liturgique qui va suivre, nécessite quelques commentaires et explications, puisque nous pouvons l’adapter selon les situations dans lesquelles nous l’utilisons. Les chiffres des paragraphes renvoient au texte du canevas.

1. Préparation de la pièce
Ceci souligne l’attention à donner à l’espace pour qu’il serve de « lieu de prière » et au climat pour un rite touchant l’intime et la faiblesse d’un malade. La Bible ouverte est un symbole courant du culte protestant et du respect pour la Parole transmise. La serviette sert à essuyer les gouttes et les mouchoirs d’éventuelles larmes !

2. Invitation
L’invitation « A » convient mieux quand cette pratique est peu connue. Elle rappelle la démarche du malade et insiste fortement sur le lien ecclésial. La prière est à la fois action de grâce et demande. Elle s’inscrit selon « la promesse de son royaume » réalité future mais déjà présente et active. L’onction d’huile se pratique « au nom du Seigneur (Jésus) » citant Jacques 5.15. Cette expression signifie à la fois l’autorité de Jésus – cf. la prédication de Paul en Actes 9.28 – et le lien de communion avec le Christ. La formule « invoquons le Seigneur » vient de l’Ancien Testament ; et « Seigneur » désigne habituellement ici Dieu le Père !

L’invitation « B » marque le caractère chrétien du rite par un renvoi clair à Matthieu 18.20. Il précise deux objectifs pour la cérémonie. On anticipe (ou remplace) la lecture de Jacques 5 en citant deux conseils : « reconnaître nos fautes » cache l’injonction à la confession mutuelle en Jacques 5.16 ! La finale cite Ésaïe 30.15 (Bible à la Colombe).

3. Prière
L’une est adressée au Père, l’autre au Christ ! Toutes les deux situent l’onction dans le ministère de Jésus, l’Oint de Dieu.
La première, en citant Actes 10.38, identifie l’onction au don de l’Esprit – cf. 1 Jean 2.20 et 2 Corinthiens 1.21 – pour que le Christ et ses disciples vivent comme veilleurs et témoins.
La seconde est plus subjective, citant Hébreux 1.6 (Ps 45.8 selon la LXX), avec des allusions au Psaume 51.14, Luc 4.18 et Apocalypse 21.3 : joie de salut et espérance du jour final.

4. Psaume
Le Psaume est à la fois langage humain et Parole de Dieu, poème et prière, afin d’exprimer la proximité avec le malade. On peut le dialoguer ou le chanter. On trouve une liste de Psaumes chantés à la fin du dossier.
Le Psaume 88, convient mieux pour quelqu’un très éprouvé et gravement malade et le Psaume 71.7-9 pour une personne âgée. Certains lisent le Psaume 88 le Vendredi Saint pour verbaliser la déréliction du crucifié tandis que le Psaume 71 a souvent servi dans la visite auprès des malades.
Par contre, le Psaume 143 convient à qui sent défaillir ses forces éventuellement à l’approche de la mort. L’extrait du Psaume 42 convient pour quelqu’un qui est déprimé.

5. Instruction
Pièce capitale dans un culte protestant, elle tente de donner sens au rite et aux gestes.
Le texte « A » donne plusieurs objectifs au rite de l’onction : resserrer le lien entre des chrétiens malades et la communauté ; restaurer ou renforcer des relations avec ses proches. L’huile était thérapeutique dans l’antiquité. Le texte « B » situe la maladie dans l’expérience humaine.

6. Prière de repentance
Cette prière ne remplace pas un entretien préalable entre le pasteur et le malade mais doit permettre d’obéir à l’ordre chez Jacques et à dépasser sa culpabilité, ressentie ou effective.

8. Cantique (ainsi qu’au 13)
Voir la liste des cantiques proposés à la fin du dossier.

10. L’application d’huile
Elle se limite à une seule application sur le front du patient.
La formule « A » invite le malade à s’ouvrir à la grâce de Dieu, le verbe « laisser » indique permission et soumission ! Elle invoque les trois personnes de la Trinité et fixe trois finalités symboliques pour l’onction.
La formule « B » associe l’autorité du Christ et la confiance du malade suivant Jacques 5.15. Elle liste diverses actions du Seigneur, allusions à Ésaïe 43.25 ; Osée 14.5 et Ézéchiel 11.19, qui visent à restaurer la personne prise dans sa globalité.
La formule « C » est un tissu (un cento) de paroles bibliques : Psaume 27.1 ; Psaume 113.7 ; Osée 6.1 et Ézéchiel 34.16.
La formule « D » invoque la Trinité et préconise la triple onction sur la tête selon la formule des frères moraves. Celle-ci rappelle la triple aspersion d’eau de certains baptêmes. Nous l’indiquons par intérêt sans vouloir la favoriser.

14. Bénédiction
Il nous semble important d’insister sur une bénédiction.
La formule « A » s’est construite d’après Luc 1.78-79 et Apocalypse 22.16 ; tandis que la formule « B » marque l’unité de l’être humain en s’appuyant sur 1 Thessaloniciens 5.23.

TEXTES ET CANTIQUES AU CHOIX

Récits de guérison de malades - série au choix :
Série A : 1 Rois 17.17-24 ; Jacques 5.13-16 ; Marc 6.53-56,
Série B : 2 Rois 4.32-37 ; Actes 9.36-43 ; Luc 4.14-19,
Série C : Ésaïe 38.1-8 ; Actes 9.32-35 ; Marc 6.5-6, 12-13,
Série D : 2 Rois 5.1-15a ; Actes 5.12-16 ; Luc 13.10-17,
Série E : Proverbes 3.5-8 ; Romains 8.18-27 ; Matthieu 8.16-17.

Psaumes :
6, 30, 121, 142.

Psaumes, musique de la Réforme :
Psaume 6 : Seigneur, qui vois la peine (version de Roger Chapal, Arc en Ciel, n°6),
Psaume 36 : Ô Seigneur, ta fidélité,
Psaume 138 : Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Psaume  143 : Seigneur, écoute ma prière (version Réveil, Arc en Ciel, n°143).

Psaumes, autres musiques :
Psaume 23 : Le Tout-Puissant est mon Berger – Ensemble n°23/Alléluia n°12-04,
Psaume 27 : Le Seigneur seul est ma lumière (version Trunk) – Ensemble n°27/Alléluia n°12-05,
Psaume 27 : Le Seigneur est ma lumière – Arc en Ciel n°169, Alléluia n°64-04,
Psaume 34 : Tournez les yeux vers le Seigneur – Ensemble n°34/Alléluia n°12-07
Psaume 90 : Ô Dieu, notre aide aux temps ancien – Alléluia n°12-15, cf. À Toi la gloire n°17.

Cantiques :
De quoi t’alarmes-tu mon cœur ? – Ensemble n°463/Alléluia n°47-10,
Du cœur et de la voix – JEM n°404, Alléluia n°42-02,
La grâce est joie, surprise, émoi (Amazing grace) – Alléluia, n°45-24,
Vous qui ployez sous le fardeau – Arc en Ciel n°625/Ensemble n°478/Alléluia n°48-10,
J’ai besoin de ta confiance – Arc en Ciel n°613/JEM n°421/Alléluia n°47-21,
Brillante Étoile du matin – Ensemble n°221/Alléluia n°32-15,
Mon Dieu est si bon – À Toi la gloire n°339 ou Alléluia n°47-24 (JEM n°133).
Voir aussi la liste sous le terme « Guérison » dans le recueil Alléluia, Éd. Olivétan, 2005, p.1178.

Refrains :
Car ta bonté vaut mieux que la vie, JEM n°258/Arc en Ciel n°157/Alléluia n°12-11,
Dieu est bon, JEM n°340, Arc en Ciel n°726, Alléluia n°51-06,
Ô Seigneur, guéris-nous, Arc en Ciel n°402,
Du fond de ma souffrance , Alléluia n°43-03,
Mon seul abri, JEM n°354, Alléluia n°45-16.

 CANEVAS LITURGIQUE

L’Onction des malades a lieu au chevet d’une personne malade à l’hôpital ou à la maison. Que l’Église soit représentée par le pasteur accompagné des membres du Conseil, ou d’au moins un ou deux autres chrétiens !

1. PRÉPARATION DE LA PIÈCE
On veillera à habiller le lieu de prière par un signe : des fleurs, une Bible ouverte. Le pasteur dispose le flacon d’huile d’olive aromatisée sur la table avec une serviette et des mouchoirs en papier.

2. INVITATION (au choix)
A. Unis à notre Sauveur et en communion avec son peuple, nous voulons rendre grâce pour la promesse de son royaume. À votre demande, nous venons prier avec l’aide de l’Esprit Saint afin que vous soyez rétabli. Car pour le moment, la maladie vous (prénom et nom) empêche d’assister au culte dans l’Église locale. Représentant la communauté protestante (chrétienne), nous allons pratiquer l’onction d’huile « au nom du Seigneur ». « Si une partie du corps du Christ souffre, toutes les autres souffrent avec elle » (1 Corinthiens 12.26). Ainsi, dans un climat de confiance et de prière, invoquons le Seigneur !

B. Rassemblés au nom du Christ, nous désirons écouter la Parole de Dieu et intercéder en votre faveur. Être malade met souvent à l’épreuve notre patience et notre foi. L’apôtre Jacques nous encourage à reconnaître nos fautes et à appliquer l’huile aux malades en priant pour leur relèvement. Tournons-nous vers le Seigneur dans le calme et la confiance.

3. PRIÈRE (AU CHOIX)
A. Père céleste, tu as conféré une onction d’Esprit Saint et de puissance à Jésus de Nazareth, ton Fils, afin de communiquer les bienfaits de ton royaume. Répands cette onction sur les disciples du Ressuscité. Et fais vivre ton peuple comme veilleurs et témoins de l’Évangile libérateur, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

B. Christ Jésus, ô Dieu, ton Dieu t’a donné l’onction d’une huile d’allégresse pour annoncer la bonne nouvelle et pour libérer les captifs. Puisque ton Esprit veut nous remplir, renouvelle en nous aujourd’hui la joie de ton salut. Et cher Sauveur, viens affermis notre espérance en le jour où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, par ta croix et ta résurrection. Amen.

4. PSAUME (au choix) : lecture dialoguée ou chantée

Psaume 88.10.14 (NBS)
Mon œil s'éteint d'affliction ;
Je t'invoque sans cesse, SEIGNEUR, je tends les mains vers toi.
Quant à moi, c'est toi, SEIGNEUR, que j'ai appelé au secours ;
Au matin ma prière va au-devant de toi.

Psaume 71.7-9 (NBS)
Je suis un sujet d'étonnement pour la multitude,
Mais toi, tu es mon puissant abri.
Que ma bouche soit remplie de ta louange,
De ta splendeur, sans cesse !
Ne me rejette pas (au temps de la vieillesse) ;
Quand ma force s'épuise, ne m'abandonne pas !

Psaume 143.7-11 (Bible du Semeur)
Ô Éternel, viens vite m'exaucer, je me sens défaillir.
Ne te détourne pas de moi, de peur que je ne sois comme ceux
Qui descendent dans le tombeau.
Dès le matin, annonce-moi ta bienveillance,
Car c'est en toi que j'ai mis ma confiance !
Fais-moi connaître la voie que je dois suivre,
Car c'est vers toi que je me tourne !
Délivre-moi, ô Éternel, de tous mes ennemis,
Car je me réfugie auprès de toi !
Enseigne-moi à accomplir ce qui te plaît,
Puisque tu es mon Dieu ! Puisque tu es ce que tu es,
Ô Éternel, garde ma vie, toi qui es juste ;
Délivre-moi de mes angoisses.
Ton Esprit qui est bon, me conduira sur un sol aplani.

Psaume 42.2-7 (Français Courant)
Comme une biche soupire après l'eau du ruisseau,
Moi aussi, je soupire après toi, ô Dieu,
J'ai soif de Dieu, du dieu vivant,
Quand pourrai-je enfin entrer dans son temple,
Pour me présenter devant lui ?
Jour et nuit, j'ai ma ration de larmes,
Car on me dit sans cesse : « Ton Dieu, que fait-il donc ? » 
Je veux laisser revenir les souvenirs émouvants
du temps où j'avançais en tête du cortège vers la maison de Dieu ! 
Avec la foule en fête, criant à Dieu sa reconnaissance et sa joie.
A quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ?
Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau,
Lui, mon Sauveur et mon Dieu !
Au lieu de me désoler, je veux m'adresser à toi,
Ô Dieu, de l'endroit où je suis.

5. INSTRUCTION (au choix)
A. Le ministère de l’Église auprès des chrétiens malades veut les rassurer qu’ils sont membres du corps du Christ malgré leur isolement ou leur éloignement. L’imposition des mains est un moyen traditionnel pour signifier que Dieu bénit et guérit. L’onction d’huile est signe de la tendresse du Seigneur Jésus pour les malades, de son désir de les réintégrer dans la communauté et de restaurer l’harmonie (shalom) dans les relations abîmées par le péché.

B. La maladie figure parmi les multiples souffrances que vivent hommes et femmes, créés à l’image de Dieu. Elle annonce le chemin de tout vivant vers la mort. L’Église pratique l’onction des malades en implorant notre Père céleste de relever (ce verbe peut signifier “ressusciter”) son enfant de sa détresse, que ce soit d’ordre physique, moral, spirituel ou émotionnel. Que la volonté du Seigneur s’accomplisse !

6. PRIÈRE DE REPENTANCE (au choix)
(Ou sous forme de refrain chanté)
Que chacun examine sa conscience en silence devant notre Père céleste !
Silence : prière personnelle

A. Ô Dieu vivant, trois fois béni,
nous reconnaissons que nous avons beaucoup fauté contre toi,
En pensée, en parole et en action.
Seigneur, pardonne-nous nos offenses,
et rends-nous vainqueur du mal.
Garde nous sur le chemin de la foi
et dans l’espérance de la résurrection avec tout ton peuple,
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

B. Seigneur, Berger d’Israël, notre berger,
dispersés comme des brebis perdues, nous avons manqué ta voie.
Lassés de tâtonner, nous sommes fatigués et chargés.
Nous désirons rentrer au bercail.
Nos erreurs et nos échecs assombrissent notre horizon.
Pardonne notre manque de foi, notre paresse dans la prière,
La médiocrité de notre service et la tiédeur de notre témoignage.
Par amour pour Jésus-Christ, libère-nous des fautes passées,
réjouis-nous aujourd’hui et ranime nos forces pour ton service. Amen.

7. ANNONCE DU PARDON (au choix)
A. « Comme un homme que sa mère console, ainsi, moi, je vous consolerai » dit le Seigneur (Ésaïe 66.13, NBS).

B. « Qui est Dieu comme le Seigneur, il pardonne la faute et passes sur la transgression en faveur du reste de son patrimoine ? Il n'entretient pas sa colère à jamais, car il prend plaisir à la fidélité. Il aura encore compassion de nous, il piétinera nos fautes ; il jettera dans les profondeurs de la mer tous nos péchés » (Michée 7.18-19).
Un signe de paix peut être échangé.

8. CANTIQUE

9. LECTURE(S) DE LA BIBLE (au choix) et bref commentaire
A. Jacques 5.13-16 (TOB)
L’un de vous souffre-t-il ? Qu'il prie ! Est-il joyeux ? Qu'il chante des cantiques ! L’un de vous est-il malade ? Qu'il fasse appeler les anciens de l'Église, et qu’ils prient après avoir fait sur lui une onction d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient, le Seigneur le relèvera ; s'il a des péchés à son actif, il lui sera pardonné. Confessez-vous donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour autres afin d’être guéris.

B. Marc 6.5-6, 12-13 (NBS)
Il (Jésus) ne pouvait faire là aucun miracle, sinon qu'il guérit quelques malades en leur imposant les mains. Il s'étonnait de leur manque de foi.
Ils (Les disciples) partirent et proclamèrent qu'il fallait changer radicalement. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des applications d'huile à beaucoup de malades et les guérissaient.

Vous pouvez ajouter d’autres passages. Voir la liste à la fin du dossier.
La lecture du ou des textes bibliques est suivi d’un bref commentaire.

10. L’APPLICATION D’HUILE (textes au choix)
Le pasteur applique l’huile sur le front du malade (et sur ses mains).

A. Reçois cette onction d’huile en signe de la grâce de Dieu.
Laisse renouveler ton corps et ton intelligence.
Reçois-la en signe de la joie du salut en Christ.
Laisse rétablir paix et bien-être dans toute ta personne.
Reçois-la en signe de l’onction du Saint-Esprit.
Laisse transformer ton for intérieur
par la force de sa présence !

B. Au nom du Seigneur (Jésus),
j’applique cette huile parfumée sur ton front.
Le Seigneur promet d’oublier tes fautes
et désire guérir ton inconstance.
Il sauve ton corps et renouvelle ton cœur.
Car il te consacre de nouveau à son service.

C. Le Seigneur est ta lumière et ton salut.
Il est le soutien de notre vie.
Il relève le malade et rend fort le faible.
Il panse nos blessures et prend soin de son peuple. Notre Dieu est délivrance.
Amen.

Si le pasteur applique trois fois l’huile sur le front du malade :
D. Au nom de Dieu trois fois béni, j’applique trois fois cette huile parfumée sur ta tête. Selon la grâce et la sagesse de Seigneur : qu’il t’accorde le pardon de tes péchés ; qu’il affermisse votre foi ; et qu’il accomplisse la guérison de ton âme et de ton corps.

11. LOUANGE/PRIÈRE D'ACTION DE GRÂCES
On peut parfois inviter le malade à rendre grâce ou à louer Dieu.

12. PRIÈRES D’INTERCESSION (ET LE NOTRE PÈRE)

13. CANTIQUE

14. BÉNÉDICTION (au choix)
A. Que Christ, l’Étoile resplendissante du matin, éclaire notre route et dirige nos pas vers le chemin de la paix. Amen.

B. Le Dieu de paix vous consacre totalement à lui. Et toute votre personne, corps et âme, sera gardée pour être sans reproche lorsque paraîtra notre Seigneur Jésus-Christ ! Amen.


SOURCES ET AUTEURS DES DIFFÉRENTS SECTIONS DU CANEVAS
Section 2 : A et B > S. Ludbrook.
Section 3 :
A > adapté d’une collecte anglicane tirée de :
“Services on Wholeness and Healing”, Common Worship, London, Church House Publishing, 2003.
B > S. Ludbrook.
Section 5 : >A et B – S. Ludbrook.
Section 6 :
A > Formulaire réformé suisse retouché.
B > Adaptée du recueil : Service Book, United Reformed Church, OUP, 1989, p.107-108.
Section 9 : A et B > S. Ludbrook.
Section 10 : >The Pastor’s Manuel (Church of the Brethren, cité par J. White).
Section 11 : A et B > S. Ludbrook.

BIBLIOGRAPHIE
Liturgies et commentaires :
« Les cultes pour chargés et fatigués », Cahiers de l’Institut romand de pastorale 17, Lausanne, 1993.
La Maison-Dieu, n°113, (1973) Commentaire sur le rituel catholique.

Livres et articles :
– Jean Calvin, Institution chrétienne, Livre IV, xix, 18 à 20. Commentaire sur l’Épître de Jacques, ad loc., Éd. Farel/Kerygma, 1992.
– Pierre Adnès, L'onction des malades, Histoire et théologie, Paris, Fac-Éditions « Théologie nouvelle » 1994, 86p.
– Stéphane Guillet, « La guérison pour tous ? (Mt 8.17) », Théologie Évangélique, vol.6, n°1, 2007, p.23-28.
– Walter J. Hollenweger, « L’onction des malades », p.1105-1106, in Encyclopédie du Protestantisme, Labor et Fides, 1995.
– Daniel Lys, « L’onction dans la Bible », ETR, 29, 1954, p.3ss.
– Martin Luther, Instructions pour l’onction, 1545.
– Marc Lüthi, « L’onction des malades » p.61-90 in Souffrir peut-être, mais guérir, Lausanne, PBU, 1984.
– Mike McGowan, « La pratique de l’onction dans Jacques 5.14-19 », Cahiers de l’École Pastorale, n°37, (sept 2000), p.12-21.
– Samuel Sahagian, « La souffrance et la prière (Jacques 5) », Réforme, n°3192, 28 sept 2006, p.13.

En anglais :
– William Clebsch, Charles R Jaekle, “Anointing”, p.34-35 in Pastoral Care in Historical Perspective, New York, Jason Aronson, 1975.
– J.D. Crichton “Unction” p.511-51, in DAVIES John G., éd., New Dictionary of Liturgy & Worship, London, SCM Press, 1986, 544p.
– Adolf Knauber, Pastoral Theology of the Anointing of the Sick. Collegeville, Liturgical Press, 1975.
– Carolyn Headley, The Laying on of hands and Anointing in Ministry for Wholeness and Healing, (Grove Booklet, W172), Cambridge, Grove Books, 2002.
– Thomas C Oden, Pastoral Theology. New York, Harper and Row, 1983.
– James F White., Introduction to Christian Worship. Nashville, Abingdon Press, 1980, new edition 1990.

Auteurs
Stuart LUDBROOK

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Informations complémentaires

Pasteur baptiste (FEEBF), aumônier des hôpitaux de Paris.

1. Nous suivons James F. White, Introduction to Christian Worship, Nashville, Abingdon Press, 1980, p.256-260.
2. Pierre Lombard, Livre des Sentences, Livre IV, xxiii, 3.
3. Martin Luther, Instructions pour l’onction, 1545, cité en anglais par Thomas C. Oden, Pastoral Theology, New York, Harper and Row, 1983, p.260.
4. Jean Calvin, Institution chrétienne, Livre IV, xix, 18 à 20. Nous citons son Commentaire sur l’Épître de Jacques, ad loc., éd. Farel/Kerygma, 1992, ad loc, qui, malgré quelques remarques pertinentes, renvoie à l’Institution.
5. Nous avons traduit la prière, suite à l’onction, tirée de la Visitation of the Sick (1549).
6. Cette définition est acceptée par les membres baptistes du Comité mixte Baptiste-catholique en France, Bayard/Cerf/Mame/Fleurus, 2006, 72p. ; voir Cahiers de l'École Pastorale, n°62, 2006, p.45.
7. Gerrit Jan Van de Poll, Martin Bucer's Liturgical Ideas : The Strasbourg Reformer and his connexion with the Liturgies of the Sixteenth century, (Van Gorcum's Theologische Bibliotheek 12), Assen, Van Gorcum 1954, p.161, cf. BUCER, Censura, cap xxi, Scripta Anglicana, Bâle, 1577, p.489.
8. Selon James F. White, Introduction to Christian Worship, op. cit., p.259. C’est nous qui traduisons.
9. Voir notamment Mike Mc Gowan, « La pratique de l’onction dans Jacques 5.14-19 », Cahiers de l’École Pastorale, n°37, (sept 2000), p.12-21.

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Commentaires

pouchoume

21 July 2015, à 15:12

bonjour pouvez vous me dire si un chretien peut pratiquer lonction dhuile merci de me repondre

Administrateur des C.e.p.

24 July 2015, à 16:16

Tout chrétien peut pratiquer l'onction d'huile. Mais il importe avant de comprendre la porter de ce geste, qui a une portée ecclésiale et donc se fait dans la solidarité de la communauté, d'où très souvent le fait que l'un de ces représentants (anciens, pasteurs) l'effectue.
Merci pour votre intérêt pour cet article.

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