C’est un court traité de théologie spirituelle qui se présente comme une carte routière, un guide qui met en perspective notre relation avec Dieu comme Père. « C’est de l’expérience chrétienne qu’il s’agit lorsque nous parlons d’une théologie spirituelle chrétienne. » (p.13). Théologie, parce qu’il faut un discours sur Dieu pour dire notre expérience avec lui. « Toute la spiritualité d’une personne dépend de l’idée qu’elle se fait de Dieu. » (p.33).
L’approche est fondamentalement évangélique, sans honte et sans faire honte. L’enracinement dans les Écritures est très fort. Louis Schweitzer explique de façon limpide les points de dogmatique (le péché, la conversion, la sanctification), mais aussi les pratiques professantes (culte, baptême, cène, prière). Le point fort de cette approche tient au fait que la réflexion de l’auteur est nourrie des différents apports des spiritualités chrétiennes. Celles du monde protestant, bien sûr, et notamment l’apport du pentecôtisme et du mouvement charismatique. Mais aussi celles de la diversité du monde chrétien : catholique, orthodoxe, luthérien… Sorte d’exception cultuelle de l’évangélisme français.
Chaque mot de notre langage évangélique entre en résonance avec ses correspondants œcuméniques. Ainsi la mélodie que les oreilles évangéliques connaissent (trop) bien, reçoit sous la plume de Schweitzer, une harmonisation qui en fait une symphonie. Il y a bien un seul chemin, mais mille cheminements.