Où sont les preuves ?

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On pourrait évidemment réagir en disant que là où il y a des preuves, il n’y a plus de foi. Ce qui nous est prouvé, nous n’y croyons plus : il ne nous reste qu’à constater et à nous soumettre à l’évidence.

On pourrait aussi répondre que le temps est passé où l’on croyait (c’est le cas de le dire !) à la science et à sa capacité à expliquer tout le réel. On ne croit plus autant, qu’il y a 30 ans, que seul ce qui est prouvé est digne de confiance. Nous assistons à un regain d’intérêt pour les réalités spirituelles, ce qui ne va pas, d’ailleurs, sans une certaine confusion.

Il y a des choses qui ne se prouvent pas, des réalités qui ne se démontrent pas scientifiquement, qui échappent, au moins en partie au pouvoir de la science. Et il est bon qu’il en soit ainsi.

Ce qui est prouvé s’impose à moi d’une façon radicale. Impossible de le nier, d’y échapper d’une manière quelconque. La relation avec ce qui est prouvé ne me laisse aucune liberté : c’est ainsi, un point c’est tout.loupe

Le fait que les choses de la foi ne se prouvent pas ne vient pas d’abord de nos limites humaines. Ce n’est pas parce que nous n’avons que cinq sens et que les ressources de notre science sont limitées que nous ne pouvons prouver Dieu. Dieu pourrait, s’Il le voulait, se manifester à nous de façon définitive. Mais justement, il ne le veut pas.

Dans la Bible, Dieu choisit de se révéler d’une façon qui respecte notre liberté. Il veut entrer en relation avec nous sans que nous soyons écrasés par sa personne. C’est pourquoi il se révèle par des intermédiaires, des hommes qu’il a choisis, comme Moïse ou les prophètes. Il est toujours possible de contester un homme qui prétend parler de Dieu, et c’est d’ailleurs ce qui est arrivé. Cette révélation de Dieu nous parvient par la Bible, un livre, un simple livre que l’on peut ouvrir ou garder fermé, que l’on peut prendre au sérieux pour sa vie aujourd’hui ou considérer comme un ramassis de vieilleries sans autre intérêt qu’historique. Dieu s’est révélé d’une manière parfaite en Jésus mais, là encore, le Fils s’est fait homme, et ce qu’on appelle l’incarnation voilait la gloire et la majesté divines. Jésus, nous dit la Bible, n’avait rien pour attirer l’attention de prime abord. Rien en lui ne prouvait qu’il était le Fils de Dieu. Lui aussi, on pouvait l’écouter ou non, accorder de l’importance à sa parole et à ses gestes ou non. Il faisait des miracles, chassait des démons ? D’autres le faisaient aussi !? Certains miracles étaient particulièrement extraordinaires, et l’on sentait bien en l’écoutant qu’il n’était pas comme les autres prédicateurs ou prophètes, mais rien de contraignant.

De fait, Dieu, parce qu’il nous aime et nous respecte, ne communique pas avec nous en nous assénant des preuves. Quand Dieu se révèle, notamment lorsqu’il y a des miracles, la Bible parle de signes. Les signes sont une manifestation non contraignante de Dieu, un événement ou une parole dans laquelle il se révèle, mais pas d’une façon massive qui ne nous laisserait d’autre choix que de le reconnaître et de nous soumettre. Un signe nous interpelle, nous invite, mais ne nous contraint pas. Peut-être un jour avons-nous été touchés, interpellés : la majesté des montagnes ou la beauté d’un paysage nous ont fait penser au Créateur ; la lecture d’un texte biblique nous a frappés et fait réfléchir ; une expérience vécue (la rencontre d’un chrétien parlant de sa foi, une épreuve dans notre vie… nous a fait sortir de notre cadre de pensée habituel, et nous avons perçu qu’il y a bien des réalités de la vie qui nous échappent. Peut-être, le lendemain, ces choses étaient-elles déjà oubliées ? Elles ont été signes pour nous, mais nous ne les avons pas accueillies. Nous sommes revenus dans notre train-train quotidien, nous nous sommes repliés sur ce que nous connaissons bien, fermant la porte au neuf et à l’inconnu…

Mais peut-être aussi avons-nous accueilli ces choses : notre émerveillement devant la nature nous a fait prononcer, avec plus ou moins de confiance, une prière. La lecture qui nous a touchés nous a fait ouvrir notre Bible pour mieux comprendre son message. L’expérience vécue a été assumée et nous a ouvert à de nouvelles réalités.

Dieu ne se prouve pas. Il nous parle, non par des preuves, mais par des signes. Il nous laisse un espace de réflexion, de méditation, d’accueil, car il nous veut partenaires d’amour, vivant avec lui une relation de liberté. Amis lecteurs, que faisons-nous des signes qu’il place sur notre chemin(1) ?

Auteurs
Pascal KELLER

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in Croire et Servir n°30

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