Brèves de culture mars 2022

LE COURRIER DU LIVRE

J’ai savouré ce livre qui permet de mieux comprendre pourquoi la langue française est si difficile. Bernard Fripiat sait captiver notre attention. Voici quelques pépites parmi des centaines :

- Nous apprenons que c’est le poète Clément Marot qui a introduit les participes passés dont l’apprentissage nous a fait tant souffrir : « Au 16e siècle, Clément Marot ramène d’Italie l’accord du participe avec « avoir ». Cet accord est le seul point qui laisse cois les correcteurs informatiques. On n’apprivoise pas si facilement nos participes passés. »

- Nous comprenons pourquoi l’orthographe manque de logique. Le grammairien protestant Ramus avait introduit dans notre alphabet deux nouvelles lettres (le J et le V) qui devaient rendre notre langue (un peu) plus facile à comprendre. Mais la difficulté fut... de faire accepter la modification. On a traîné pendant deux siècles ! Cela explique bien des orthographes inutiles. Le grand poète protestant Théodore de Bèze avait pourtant averti ses contemporains : « Le fait que l’on n’use pas du «v» en français est cause que l’on a surchargé notre écriture d’une foule de lettres tout à fait inutiles. »

- Nous devons notre orthographe et notre grammaire au grand imprimeur du 16e siècle, Robert Estienne : « Beaucoup de décisions du beau Robert sont à l’origine de nos graphies actuelles. Disons-le : il est le père de notre orthographe ! » Il avait pour marque de fabrique un olivier avec ces mots : « Ne t’abandonne pas à l’orgueil mais crains », figurant dans la Lettre de Paul aux Romains (11.20).

ÉDITIONS 2024

Cette BD raconte l’histoire du premier réseau de la Résistance française, celui du musée de l’Homme, constitué dès l’été 1940. Ce réseau diffusa un modeste bulletin qui avait pour nom « Résistance ». De là vient la popularité du mot, issu lui-même de la tradition protestante dont Yvonne Oddon (1902-1982), bibliothécaire au musée, était l’héritière. Le titre de l’ouvrage détonne. Le Réseau réunit en effet des « Vivants », qui vivent au milieu d’une masse qui accepte de seulement survivre.

BMG/WARNER MUSIC

1968. Johnny Cash qui vient de sortir deux albums emblématiques, At Folsom Prison et At San Quentin se remet d’une épuisante dépression. « Début 1968, sa foi s’affermit. Il arrête amphétamines et barbituriques. L’amour que lui porte ma mère s’épanouit », écrit leur fils John Carter Cash. Le couple le plus célèbre de la country se marie le 1er mars 1968. Le concert de Johnny Cash et de June Carter, le 24 avril 1968 à San Francisco, est une célébration. Ils sont au sommet de leur art. Le moment capture l’esprit de la country, son panache, sa mélancolie, son authenticité.

Ce beau CD familial a été composé, interprété et édité en famille. Son thème met en valeur, à partir des textes bibliques joliment mis en musique, les liens profonds qui unissent une famille chrétienne. De l’encouragement, des promesses, de l’espérance. De quoi tenir et avancer dans une vie restaurée. Cerise sur le gâteau : certains textes chantés également en néerlandais et en anglais permettent de vivre en européen.