« Les internautes accusent… condamnent… s’offusquent… saluent… ». Nous voyons de plus en plus ce genre d’informations suite à des interventions de leaders politiques, d’animateurs de télévision, de stars plus ou moins populaires. Mais qui sont ces internautes sinon des anonymes qui donnent leur avis sans qu’on le leur demande ? Ces nouveaux témoins, qui s’apparentent aux micros-trottoirs, détiennent un nouveau pouvoir, celui de répercuter des ressentis érigés en opinions et ces opinions édictées en vérités.
Des informations souvent orientées
Instagram, Tweeter, Facebook" et autres réseaux sociaux fusent et diffusent des informations de moins en moins vérifiées, mais auxquelles on donne de plus en plus de crédit. Où est l’information vraie ou simplement utile ? Les filtres manquent face à la tyrannie de l’immédiateté, sans parler de la défiance à l’égard des médias traditionnels. On croit éviter la manipulation suspectée de la « grande presse », mais les réseaux sociaux sont des canaux par lesquels sont diffusées abondamment des informations orientées. Ils multiplient les diffusions et le nombre de récepteurs qui, à leur tour, répercutent à volonté.
Le bon et le moins bon
De fait, les réseaux sociaux et les internautes qui en abusent, sont des accélérateurs de tout. Cela peut être positif lorsque l’on parle de travail ou de connaissance, de visibilité ou de reconnaissance, mais cela devient dramatique lorsqu’on joue des théories du complot, des perversions et des violences. Les réseaux sociaux offrent des caisses de résonance à qui sait les utiliser, et les personnes mal intentionnées savent les exploiter.
Journaliste sans le savoir
Après la pression des mass-média des années 60, nous sommes plongés dans les micro-médias, voire les bulles-médias. En effet, chaque individu peut communiquer dans sa bulle, laquelle grossit avec des gens qui pensent comme lui et qui le confortent. Celui qui ouvre un blog devient, même sans le savoir, un média. Il crée, progressivement, son réseau d’influence avec ses « amis ».
Le meilleur
Les réseaux sociaux permettent à chacun de s’exprimer en sachant qu’à l’échelle du monde, il y aura toujours des échos à ses propos, à ses idées, à ses impressions… La démocratie y gagne certainement ! La preuve : aujourd’hui, un dictateur coupe le net alors qu’hier, il occupait le siège de la télévision.
Le pire
C’est aussi par ces réseaux sociaux que sont émis et repris des propos violents (parfois même des images), des discours racistes et antisémites, des mensonges faits pour détruire des personnes, voire des institutions. Faut-il commencer une énumération de tout le poison qui circule entre « amis » ?
Besoin de cadrer
Au moment de l’explosion de la presse papier, au XIXe siècle, le public était soudain submergé par la multiplicité des journaux et leurs tirages considérables. Subitement il a fallu réguler l’information, et des lois sur la liberté de la presse (mais aussi sur ses limites) ont été mises en place en 1881 en France. Aujourd’hui, face à la déferlante qui mélange information et communication, il faudrait certainement redonner des limites à ne pas dépasser.
Il est impressionnant de constater que la liberté demeure notre principal ennemi.