On a beau forcer sur les décorations scintillantes et monter le son pour les chants de Noël, il manque quelque chose !
Il manque cette liberté de se voir, de se rencontrer, de manger ensemble, de se toucher, de s’étreindre, de s’embrasser, de dire, les yeux dans les yeux et sans masque, que nous nous aimons, que nous sommes heureux d’être ensemble.
Mais voilà, il y a – oserais-je le dire ainsi – ce « satané virus » !
Pourtant, au cœur de la nuit, retentit une improbable lumière : « Je vous annonce quand même une Bonne Nouvelle ! »
J’ai fait un rêve !
Je me suis offert un rêve parce que je voulais, coûte que coûte, sortir du cauchemar.
Ce n’était plus un virus malfaisant qui, de son ombre mortifère, s’étendait sur le monde, mais le message de l’Évangile.
Les mêmes mots pouvaient être vecteurs d'une autre contamination, d'une autre contagion. L'annonce des anges dans la nuit contre celle du dernier bilan du jour. Non des maux, mais des bienfaits, proliférant, progressant dans le monde et l'irradiant de joie nouvelle : « Il vous est né un Sauveur ! »
Une autre contagion
Ah, si l'Évangile pouvait se propager telle la pandémie du moment ! S’il pouvait unir et non séparer ; faire rire et non pleurer ; guérir et non tuer ; diffuser le bonheur et non le malheur ! Ah s’il pouvait être contagieux et, de bouche à oreille, de cœur à cœur, s’étendre jusqu’aux extrémités de la terre ! Ah si, au lieu d’élever des barrières, il pouvait les abattre pour que la fraternité en panne puisse renaître sous les auspices d’un Père Éternel !
Ah, si l'Église, faite des enfants de Dieu, pouvait être le cluster, le foyer de transmission de l'Évangile, l'horizon serait totalement différent.
Ah si la Bonne Nouvelle pouvait faire taire toutes les mauvaises !
Le même vocabulaire pour le Christ
Expansion, extension, circulation et transmissibilité : voilà des mots qui ne doivent pas être confisqués par un virus, mais à utiliser pour Jésus et son message.
Que manque-t-il pour cela ? Non une chose, mais une personne. Une personne atteinte du virus de l’Amour du Christ, et dont les heureux symptômes donnent envie d’être, à son tour, touché et contaminé.
Cet agent contaminant, c’est le chrétien qui ne se laisse pas impressionner par les nouvelles du monde relayées par les médias anxiogènes. Il choisit de retenir surtout le vagissement d’un enfant né dans une étable, le sourire d’une mère accueillant le Fils de Dieu jusque dans ses entrailles, et le regard protecteur d’un Père qui, dans la nuit, allume une étoile différente pour guider vers l’essentiel.