- Achetez des couvertures et des bougies car cet hiver, vu le prix de l’énergie, vous ne pourrez ni vous chauffer ni vous éclairer.
- Si jamais vous avez chaud en décembre, ce sera parce que la Russie aura balancé une bombe nucléaire un peu trop près de chez vous.
- D’ailleurs, le boulanger du village vient de fermer : il ne peut plus payer ses factures d’électricité.
Nul doute que vous avez entendu ou prononcé ce type de phrase ces dernières semaines.
Après la crise de la Covid
La crise géopolitique actuelle plonge nombre d’entre nous dans les affres de la peur et de l’angoisse du lendemain. Appelés au secours pour aider à faire face, les psychologues sont débordés : trouver un rendez-vous avant six mois relève de l’exploit.
Loin de moi l’idée de minimiser les difficultés des plus démunis qui doivent choisir entre payer leur loyer ou se chauffer. Loin de moi l’idée d’aller dire qu’il n’y a pas de sujet d’inquiétude.
Qui doit changer ?
Mais nous n’avons finalement que peu d’emprise sur ce qui nous inquiète. Ni vous ni moi n’avons d’influence sur la situation ukrainienne ou sur le prix du KwH. Alors pourquoi passons-nous tant de temps à discuter de ce qui nous échappe complètement ?
Nous ne pouvons pas changer le monde, mais nous pouvons changer la façon dont nous réagissons à ce que la société nous impose en quelque sorte. Il en est de même dans tous les domaines. En sport, par exemple, je ne peux pas changer le niveau de mon adversaire ni ses compétences, mais je peux changer ma façon de jouer face à lui, je peux améliorer mon propre niveau. Et c’est probablement ce qui me donnera une chance de gagner le match.
Le monde change un homme à la fois
Et si nous arrêtions de nous concentrer sur ce que nous ne pouvons pas modifier pour changer ce que nous pouvons ? Si nous devenons nous-même le changement que nous voulons, nous avons alors l’espoir de le voir s’instaurer. C’est pourquoi l’appel de l’Évangile est individuel pour déboucher sur une communauté. Tant qu’on peut dire « aujourd’hui », le changement est possible pour moi. C’est aussi ça la conversion.
Dans l’Évangile, le Christ n’a pas changé le monde. Après sa mort et sa résurrection, seules 120 personnes sont rassemblées en son nom. Mais ces changements individuels vont faire que ce petit mouvement pacifiste et pauvre va toucher tout l’Empire romain en moins d’un siècle, malgré la persécution. Et le monde de milliers de personnes a changé en découvrant une paix qui ne dépend pas des circonstances extérieures.