Pour les chrétiens, Jésus est à la fois pleinement Dieu et aussi pleinement homme. C’est une affirmation déjà extraordinaire, mais qui l’est plus encore si nous nous posons la question : Jésus a-t-il ressenti, lui aussi, des émotions ? Et si Jésus est Dieu... Dieu aurait-il des émotions, comme nous ? Qu’en disent les Évangiles ?
Des émotions positives
Ces récits des paroles et des actions de Jésus n’hésitent pas à parler de ses émotions, dont plusieurs reviennent constamment.
La compassion tout d’abord. Cette émotion qui vient « des tripes » est tournée vers ceux qui sont les plus éprouvés : un lépreux, des aveugles ou encore une veuve. Cette émotion de Jésus n’est pas centrée sur lui : il ne cherche pas à la manager. Il dirige sa compassion vers les plus faibles et la manifeste en les guérissant et en les pardonnant.
C’est la même chose pour son amour, qu’il ne faut d’ailleurs pas réduire à une simple émotion ! Jésus le manifeste à travers ses actions et ses paroles. Il dit ainsi : « Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Cet amour, Jésus l'offre à tous ceux qui reconnaissent sa compassion et son pardon, même à ses ennemis.
Des émotions négatives ?
Jésus manifeste aussi des émotions surprenantes comme l’indignation ou la frustration. Pour nous, ce sont des émotions négatives car on les associe à une perte de contrôle de soi. Alors, ce Jésus qui affirme être Dieu, aurait-il perdu le contrôle de lui-même ? Où serait alors sa perfection divine ? Cela vaut la peine d’observer ce que disent les Évangiles lorsqu’ils mentionnent ces émotions chez Jésus.
Pour eux, il s’agit toujours d’une réponse face à l’injustice, à l’oppression et au rejet de Dieu, ce que la Bible appelle le péché. Ces émotions sont l’expression positive de l’identité de Jésus : Dieu fait homme, venu pour éliminer tout ce qui nous sépare du Seigneur. Jésus manifeste par son indignation et sa colère le besoin des hommes de revenir vers Dieu.

« Ce qui est merveilleux dans la Bible, c’est que Dieu n’a pas considéré impensable de se faire homme. Au contraire, il a désiré prendre notre humanité afin de nous faire revivre à travers lui. Jésus, notre Dieu, a été pleinement homme et a vécu une vie émotionnelle afin que nos propres émotions soient aussi transformées ! C’est ce qui se produit lorsque, comme lui, nous dirigeons toute notre personne vers le bien des autres, afin de ne plus vivre centrés sur nous-mêmes mais, « en regardant les autres comme étant au-dessus de nous-mêmes* ».
*Philippiens 2.3.