Gouverner c’est choisir, et donc, savoir dire non en étant attentif aux nécessités et aux besoins de chacun. Alors j’écoute et travaille avec le conseil municipal pour prendre des décisions qu’il faudra mettre en œuvre avec sagesse et pédagogie. Bien communiquer est important car les gens n’aiment pas être pris par surprise. Il faut savoir expliquer ce que l’on fait et pourquoi on le fait.
Le maire a aussi la responsabilité de la fraternité et de la proximité humaine. Il doit aussi être capable de pardonner lorsque des mots durs et blessants ont été prononcés. Je désire être un ouvrier de paix.
Comme le roi Salomon autrefois, avant de prendre des décisions et de passer à l’action, je prie : «
Accorde à ton serviteur un cœur apte à écouter pour juger ton peuple, pour distinguer le bien du mal* ! »
Marier ou pas ?
Il y a quelques années, j’ai exprimé le fait que je ne marierais pas des personnes de même sexe, au nom de ma liberté de conscience. Selon moi, la loi de « mariage et d’adoption pour tous » modifie profondément la structure familiale, et nuit au respect des droits de l’enfant. C’est sur l’expression de cette opinion quedeux associations ont prétendu avoir porté plainte contre moi. Or, aucun habitant de ma commune, vivant en couple de même sexe, n’avait déposé de demande en mariage. Si ce devait être un jour le cas, un de mes adjoints qui n’y voit pas d’inconvénient, pourrait le faire.
Accueillir ou pas ?
L’État nous a demandé d’accueillir une famille de migrants irakiens. J’ai entendu l’inquiétude des conseillers municipaux qui désapprouvaient l’attitude hypocrite de la France qui s’engage volontiers dans des conflits quand elle y voit des intérêts économiques et géostratégiques. Ils n’étaient pas contre l’accueil d’une famille étrangère, mais avaient plutôt peur de voir notre commune victime d’un attentat du fait du comportement de l’État. La majorité a finalement refusé. J’ai accepté son choix. Cela ne m’empêche pas, à titre personnel, de secourir des migrants qui ont besoin d’aide.
Un projet controversé
Nous avions beaucoup travaillé sur un projet de création d’une maison d’assistantes maternelles (MAM) et nous étions tombés d’accord. Toutefois les contraintes grandissantes de l’Administration avaient, entre temps, considérablement augmenté le budget initial. Voilà donc cette structure tant attendue remise en cause. Devant la tension montante, je convoque un nouveau conseil pour que chacun ait le temps d’exprimer ses opinions en encourageant chaque personne à se recentrer sur le bien commun. Les conseillers municipaux, à l’exception d’un seul, ont finalement réaffirmé leur volonté de poursuivre le projet.