Un constat semble s’imposer pour beaucoup : de l’Ancien au Nouveau Testament, la Bible nous a légué des schémas de pensée phallocratiques, une vision patriarcale de la femme et des rapports entre les sexes. Pourtant, la libération de la femme, le combat pour ses droits et son égale dignité avec l’homme sont, historiquement, apparus dans les sociétés judéo-chrétiennes. Alors ?
On peut trahir le sens d’un texte en le citant hors de son contexte.
Prenons par exemple la parole de Dieu à Ève : « Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera. » (Genèse 3.16) De toute évidence, elle ne reflète pas sa volonté, mais est plutôt le triste constat de sa mise en échec par la désobéissance de l’être humain : désormais les rapports entre l’homme et la femme sont désormais gravement perturbés. Le vrai projet de Dieu n’était pas que l’homme se conduise comme un despote vis-à-vis de sa femme, mais qu’elle exerce une fonction semblable à celle de Dieu pour l’homme : un vrai secours (le même mot est utilisé pour l’action de Dieu et de la femme envers l’homme). C’est le péché de l’homme qui a cassé cette belle harmonie.
Une autre parole biblique fait polémique, celle de l’apôtre Paul dans sa première lettre à Timothée : « Que la femme s’instruise...