Il m’a donné une deuxième chance

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Il m’a donné une deuxième chance
Sa femme était partie pour une semaine voir ses vieux parents et les aider à la maison. Lui, il était resté travailler. Il m’a abordée un soir. Je l’ai recroisé plusieurs fois, et de fil en aiguille, j’ai fini par passer la nuit chez lui. J’évitais de penser à sa femme. J’avais honte. Je faisais le mur de chez mes parents, et rentrais avant l’aube. J’avais peur que quelqu’un me voie.

Surprise en faute

Un matin, j’ai tardé. La voisine m’a vue sortir et elle a compris. C’était la mère d’un des responsables de la synagogue. Quand ils sont venus me chercher, j’ai su qu’elle m’avait dénoncée. Ils ont frappé à la porte, ont bousculé ma mère et m’ont arrêtée. Leurs regards et leurs insultes m’ont bien montré de quoi ils m’accusaient. Ils m’ont traînée par le bras jusque sur la place du Temple, au milieu de la foule. Puis, ils m’ont plantée là, devant un homme qui parlait.

J’ai cru que j’allais mourir

Ils lui coupent la parole : « Maître ! Voici une femme surprise en adultère. La loi dit qu’il faut la tuer dans ce cas. Et toi, qu’en dis-tu ? » La honte mebrûle les joues, la peur me glace les sangs. Oui, j’ai honte de mes actes. Mais je n’étais pas seule dans cet adultère ! Et puis, ça fait des siècles qu’on n’a pas appliqué cette loi-là… Ils ne vont quand même pas remettre la lapidation en vigueur pour moi !
Au regard que portent mes tortionnaires sur le Maître, je comprends qu’ils attendent sa réponse avec avidité. Je ressens qu’ils lui en veulent et que je ne suis qu’un prétexte.
L’homme se met à gribouiller sur le sable. L’urgence de la situation ne semble pas l’effleurer... Les responsables l’interpellent à nouveau. Il répond : « Que celui d’entre vous qui n’a jamais fauté lui jette la première pierre. »

Des mots que je n’oublierai jamais

Je ferme les yeux. Devant la mort imminente, je revois ma vie, et je ne comprends pas pourquoi je l’ai si mal utilisée. Le regret et la honte me submergent. J’attends la première pierre, qui ne vient pas. Craintive, je finis par ouvrir un œil : tous sont partis, même la foule ! Le maître se redresse et m’examine d’un regard pur et bon, comme s’il me connaissait depuis toujours, comme s’il espérait tant de bonheur pour moi. « Personne ne t’a condamnée, alors ? Moi non plus, je ne te condamne pas : va, et désormais ne pèche plus. »
Une vague de soulagement m’envahit. Je tombe à genoux, il s’accroupit à côté et se met à prier.

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D’après Jean 8.1-11


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