Croire ou ne pas croire, quelle différence ?

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Croire ou ne pas croire, quelle différence ? Ainsi donc, Jésus est parti. Il y a ceux qui croient qu’il est vraiment venu, mort et ressuscité. Et puis ceux qui n'y croient pas. Il y a aussi ceux qui ne savent pas. Ceux qui se demandent, et ceux qui ne se demandent pas. Les agnostiques pensent que, de toute façon, on ne peut pas savoir. Mais force est de constater : qu'il soit venu ou pas, ressuscité ou pas, de toute façon, il n'est pas là, sur Terre, aujourd'hui. Et il n'a même pas laissé beaucoup de traces de son fugace passage ici-bas, même pas son enveloppe corporelle dans une tombe. Même les pharaons laissaient plus d'empreintes… Ou le soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.
Alors, en son absence, quelle différence cela fait-il vraiment de croire ou de ne pas croire en son histoire ? Quelle importance même ?

Tout le monde croit quelque chose

Pour commencer, j'estime qu'il n'existe pas de personne « non-croyante ». Pour moi, c'est un non-sens. Chaque être humain croit. Il y a ceux qui croient que Dieu existe, ceux qui croient qu'il n'existe pas, d'autres encore qui croient qu'on ne peut pas savoir. Bref : tout le monde croit… Et j'ajouterais même : tout le monde croit... quelque chose. Pour tous ceux qui s'affirment « non-croyants », la multiplicité des objets de foi est quasi-infinie : je crois en moi, je crois en l'univers, je crois en ma bonne étoile, je crois en mon destin, en la chance, je crois en l'Humanité, je crois au progrès, à la solidarité, à la raison... Un anarchiste croit qu'il n'y a « ni Dieu ni maître ». Les révolutionnaires de 1789 croyaient à l'Être suprême. Rousseau croyait au « bon sauvage »… 

L'être humain, l'être vivant qui croit le plus

Les non-croyants sont sans doute dotés d'une foi bien plus grande et inébranlable – voire parfois plus intolérante – que leurs frères et sœurs en humanité qui se revendiquent de Dieu ou d'un dieu. C'est d'ailleurs le propre de l'être humain que de s'inscrire dans des démarches religieuses ou spirituelles, qu'elles s'attachent à un dieu ou qu'elles soient purement laïques. Voyez le culte voué par certains à la laïcité, représentée dans toutes les mairies par une statue de Marianne, si semblable à celle de Marie dans les églises catholiques.
C'est sans doute le fait de croire qui différencie l'être humain des animaux et des plantes. Croire serait notre lot, notre caractéristique spécifique. En un mot, c'est de nature anthropologique.

En quoi, en qui je crois ?

Ceci posé, ce qui fait alors une réelle différence dans la vie quotidienne est bien ce en quoi je crois. Quel est l'objet de ma foi ? Et c'est là qu'intervient la spécificité de la foi en Jésus. Ce en quoi, ou en qui, j'ai placé ma confiance est-il doté de suffisamment de puissance pour que la lumière jaillisse quand j'appuie sur l'interrupteur ? Jusqu'où puis-je aller dans ma vie quotidienne si je crois en moi, en l'univers, en ma bonne étoile, en mon destin, en la chance, en l'humanité, au progrès ou aux extra-terrestres ? Vais-je être déçu.e ? Quand je tourne la clé de ces différents moteurs, vont-ils s'allumer et me propulser plus loin sur mon chemin, ou littéralement me planter là ?

Quand je crois en Jésus…

Si je crois que, malgré son absence physique, Jésus, vivant car ressuscité, exerce dans ma vie et dans ce monde une influence active et invisible, alors l'impact est colossal : je ne vivrai pas ma vie de la même façon. Habitée par la présence invisible mais réelle de Jésus, ma vie est transcendée pour devenir plus vivante, sel et lumière dans une société grisâtre qui manque du goût de vivre. 
Pour moi-même, je fais l'expérience d'une présence qui me donne force, courage, consolation, joie, amour et paix – en plus de donner du sens à ce que je vis, dans mes joies et dans mes peines. Mais cela fait aussi de moi un porteur de bonne nouvelle autour de moi, pour donner de l'espoir à ceux qui en manquent. C'est parce que des gens ont cru en Dieu à travers l'Histoire, et qu'ils voyaient son visage dans leur prochain, qu'ils ont créé des écoles, des hôpitaux, des asiles et des centres d'entraide. Dans leurs traces, croire ou ne pas croire dans le Dieu de Jésus-Christ, c'est le jour et la nuit, oui, une question de vie ou de mort.

Maria Márquez de Favela

Maria Márquez de Favela est une femme mexicaine dont le fils est porté disparu depuis 2012, suite à son arrestation clandestine par les forces de l'ordre. Elle vient de recevoir le prix Engel du Tertre de l'Action chrétienne pour l'abolition de la torture (ACAT). Maria est très croyante. Mais elle connaît de nombreux parents dans son cas qui ont perdu la foi suite à la disparition de leur proche. Elle témoigne qu'ils sombrent plus souvent dans la dépression, baissent les bras et arrêtent de chercher les disparus, et font même des tentatives de suicide. Dans son cas à elle, quelques jours après la disparition de son fils, elle a fait un rêve où elle voyait son fils ensanglanté à qui elle disait : « Tiens bon, Dieu va nous aider. » Pour elle, croire ou ne pas croire fait vraiment toute la différence.

Marie Lefebvre-Billiez



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